– Janvier 1988 : entrée en fonctions de la Banque centrale européenne chargée de mener la politique monétaire unique des pays de l'Euroland (maniement des taux d'intérêt, conservation des réserves de change, gestion de la parité de l'Euro...). Son premier président est le Néerlandais Wim Duisenberg. La Banque est située à Francfort (Allemagne).

– Janvier 1999 : naissance de l'euro scriptural, monnaie officielle d'écritures utilisée par les entreprises des onze pays de la zone euro.

– 1er janvier 2002 : démarrage de l'euro fiduciaire, apparition des pièces et des billets. Les monnaies nationales des douze pays de la zone euro sont retirées.

– 17 février 2002 : le franc français n'a plus cours légal. C'est la fin de la période de double circulation franc/euro.

– 30 juin 2002 : fin de l'autorisation d'échange francs/euros dans les banques.

– Février 2005 : fin de la conversion gratuite des pièces de francs en euros à la Banque de France.

– Février 2012 : fin de la conversion gratuite des billets en francs.

Faible hausse des prix

Le passage à l'euro n'a officiellement pas engendré, malgré les constatations amères des consommateurs, de hausse générale des prix. Après le léger sursaut du premier trimestre, les évolutions mensuelles des indices de prix à la consommation sont redevenues faibles. Certes, de nombreux commerçants ont profité de l'euro pour relever leurs prix, en arrondissant à leur profit le taux de change complexe de 6,559 47 francs pour un euro, plutôt que de laisser simplement deux chiffres après la virgule, comme il était demandé. À Paris, il est devenu difficile d'acheter en début d'année une baguette de pain au prix recommandé de 61 centimes d'euro, qui correspondait aux 4 francs antérieurs. Si, au total, les hausses de prix déguisées, les « arrondis » souvent abusifs, ont eu peu d'effet sur l'inflation, c'est sans doute grâce à la forte concurrence entre commerçants, la surveillance menée par les autorités monétaires qui avaient bloqué les prix jusqu'au 1er avril. Selon la règle dite des « arrondis », les montants convertis du franc à l'euro au taux officiel de 6,559 57 étaient arrondis à deux chiffres après la virgule, au centime d'euro supérieur si le troisième chiffre après la virgule était inférieur à 5, au centime supérieur sinon. Un timbre à trois francs vaut 0,457 347 €, soit 0,914 694 pour deux timbres, arrondi à 0,91. Or, ce timbre ordinaire coûte 0,46 €, soit 0,92 € les deux. De plus, le climat économique, très morose en 2002, s'est traduit par de moindres dépenses de consommation. Même outre-Rhin, les prix renchéris ont souvent été dénoncés. L'euro avait le mérite d'être pratiquement égal à deux deutsche Marks, donc très facile à convertir, mais il a souvent été rebaptisé « teuro » (teuer signifie cher en allemand). Dans certains pays, comme l'Italie ou la Grèce, les protestations contre les hausses de prix ont été plus vives encore. À Rome, les consommateurs ont engagé différentes formes d'embargo, comme celui des pizzas, devenues trop chères. Le gouvernement d'Athènes est allé jusqu'à demander l'addition de billets de un et de deux euros à la place des pièces actuelles, afin de rendre plus visibles les renchérissements exagérés.

Le « petit gris » de 5 euros (32,80 francs) ne sera-t-il plus, un jour, le plus petit de la gamme des sept coupures de la gamme européenne ? Il est en tout cas peu probable que les autorités aillent plus loin que le « grand rose » de 500. Cet argot familier n'est pas fortuit, puisque les sept coupures ont chacune leur couleur, et vont en grandissant : 12 cm pour le 5 € ; gris (12,7 cm) pour le 10 € ; rouge (13,3 cm) pour le 20 € ; bleu (14 cm) pour le 50 € ; orange (14,7 cm) pour le 100 € ; vert (15,3 cm) pour le 200 € ; rose violet (16 cm) pour le 500 €.

Ce dernier, d'une valeur de 3 279,79 francs, est rarement visible en France ; un seul billet suffirait pour égaler les revenus mensuels les plus faibles ! Les coupures de 200 et 500 euros ne sont d'ailleurs pas, comme les autres, fabriquées par la Banque de France, mais acquises à des imprimeries étrangères, « en raison des faibles quantités nécessaires ». La plupart des distributeurs automatiques bancaires fournissent des coupures de 10, 20 et 50 euros.