Chrono. : 21/05.

Éthiopie

Le gouvernement du Premier ministre Meles Zenawi, leader du Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPE, au pouvoir), s'efforce de contenir les menées à base ethnique de divers mouvements armés et de mettre au pas journalistes et enseignants contestataires. En juin, le Front national de libération de l'Ogaden (ONLF) et le Front de libération oromo (OLF) concluent un accord pour coordonner leurs actions contre le régime éthiopien. En août, l'armée éthiopienne fait une incursion en territoire somalien et investit une localité où se trouve le quartier général d'al-Ittihad, une organisation islamique qui a revendiqué les attentats à l'explosif commis cette année contre trois hôtels d'Addis-Abeba.

De très nombreux enseignants sont limogés au début de l'année, selon un rapport de l'Association des enseignants éthiopiens (ETA), dont le secrétaire général, Taye Wolde Semayat, est arrêté en juin. À l'automne, 3 journalistes emprisonnés sont libérés, mais 9 restent détenus, sans jugement dans la plupart des cas. Selon Reporters sans frontières, 150 journalistes ont fait l'objet de poursuites judiciaires durant ces trois dernières années.

Les premiers témoins commencent à déposer en mai au procès des dirigeants de la junte éthiopienne renversée en 1991, dont le chef, l'ex-président Mengistu, est toujours réfugié au Zimbabwe, qui refuse de l'extrader.

Ouganda

Le président Yoweri Museveni, qui se soumet au verdict des urnes pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en 1986, remporte l'élection présidentielle en mai, avec plus de 70 % des voix. Le vaincu du scrutin, Paul Ssemogerere (Parti démocrate, DP), était soutenu par le Congrès du peuple ougandais (UPC) de l'ex-président Milton Obote, réfugié en Zambie. Les électeurs du Buganda (ancien royaume situé au centre du pays), d'où est originaire M. Ssemogerere, l'ont apparemment boudé en raison de son alliance avec l'UPC. L'opposition (qui est tolérée, mais non reconnue, et qui ne pouvait présenter officiellement de candidats) décide d'appeler au boycott des législatives de juin, qui voient le succès de la formation du président, le Mouvement de résistance nationale (NRM).

En septembre, l'Ouganda et le Soudan normalisent leurs relations diplomatiques, après le passage dans les deux pays du président iranien Rafsandjani. Cet accord met théoriquement fin au soutien soudanais à deux mouvements rebelles ougandais : l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), dirigée par le chrétien intégriste Joseph Kony, et le Front de la rive occidentale du Nil (WNBF). En contrepartie, l'Ouganda renonce à son soutien à l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA) de John Garang.

Bon nombre d'Asiatiques d'origine pakistano-indienne, expulsés en 1972 par le dictateur Amin Dada, reviennent cette année, à l'invitation du gouvernement qui leur a restitué leurs propriétés.

Chrono. : 9/05.

Cap-Vert

Le chef de l'État cap-verdien, Antonio Mascarenhas Monteiro, est réélu en février, sans adversaire et avec environ 80 % des suffrages. En mai, le nouveau président portugais, Jorge Sampaio, effectue sa première visite officielle à l'étranger au Cap-Vert, pays dont il qualifie les relations avec le Portugal d'« exemplaires ».

Guinée-Bissau

Le président João Bernardo Vieira effectue en juillet sa première visite officielle au Portugal, étape importante dans la normalisation des relations des deux pays, deux semaines avant que ne soit lancée à Lisbonne la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP).

São Tomé et Príncipe

Le président Miguel Trovoada, rétabli dans ses fonctions quelques jours après un coup d'État militaire en août 1995, est réélu en juillet, après un duel assez serré avec son prédécesseur Manuel Pinto da Costa. Symbole de l'ancien régime communiste, celui-ci comptait mobiliser l'électorat des déçus de la libéralisation économique. À cet égard, l'élection présidentielle de São Tomé, quoique ne concernant qu'un État insulaire d'environ 120 000 habitants, n'en avait pas moins une importante portée symbolique pour le continent africain. Cependant, le Premier ministre Armindo Vaz de Almeida, membre de l'aile modérée du parti de M. Pinto da Costa, le Mouvement de libération de São Tomé et Príncipe-Parti social-démocrate (MLSTP-PSD), est renversé le 20 septembre par l'Assemblée nationale, désormais dominée par l'aile dure de cette formation. Il est remplacé en décembre par Raoul Brayança da Conceção Neto.

Guinée équatoriale

Avec plus de 99 % des voix, le président Teodoro Obiang Mbasogo est confirmé dans sa fonction. L'opposition a boycotté le scrutin. Angel Serafin Seriche Dugan forme un gouvernement auquel participent, pour la première fois, des représentants de l'opposition parlementaire.