Le départ du Tour de France a été pour le département des Côtes-d'Armor l'occasion de lancer une vaste opération de communication. Les trois premiers jours de course ont coûté au département plus de 6 millions de francs.

Le groupe japonais Sanden va bientôt s'installer à Tinténiac (Ille-et-Vilaine), à mi-chemin entre Rennes et Saint-Malo, pour fabriquer des compresseurs destinés à la climatisation automobile. Après Mitsubishi, Fuji, Kenwood et Canon, c'est le cinquième groupe japonais à choisir la Bretagne pour ses implantations européennes.

Créé en 1992, Port-Rhu, le port-musée de Douarnenez, est placé en liquidation judiciaire : les 150 000 visiteurs annuels ne peuvent rentabiliser l'opération gravement déficitaire : la fin d'un rêve !

Centre

À Tours, Jean Royer – qui avait été réélu dès le premier tour en 1989 avec plus de 52 % des voix – a mené le combat de trop en étant candidat aux élections municipales de juin 1995. Préoccupés par l'endettement de leur ville, les Tourangeaux ont placé en tête la liste de Jean Germain (PS).

Au Printemps de Bourges, la déroute financière de 1993 n'est plus qu'un mauvais souvenir. Les 73 000 billets vendus en 1995 confirment une dynamique de succès retrouvée pour le plus grand festival français de musique populaire. Mais le succès est tel que, de toute la France et de l'étranger, affluent des centaines de musiciens décidés à se faire écouter coûte que coûte : les spectacles « off » ainsi proposés échappent à tout contrôle.

La Région Centre devrait bientôt s'appeler Centre-Val-de-Loire : elle se donnerait une image plus poétique, plus conforme à sa géographie et, surtout, plus attrayante. Déjà, depuis trente ans, elle a accueilli, du fait de sa proximité de la capitale, le quart des postes de travail décentralisés, soit 100 000 emplois. La Région est devenue en vingt ans la cinquième région industrielle. La parfumerie-cosmétologie, les équipementiers automobiles et la logistique en sont les secteurs-vedettes.

Champagne-Ardenne

À deux années d'intervalle, les entreprises industrielles de la vallée de la Meuse ont subi la « crue du siècle ». L'usine Citroën de Charleville-Mézières, qui avait été surélevée de plus de un mètre, lors de sa construction en 1973, a baigné dans plusieurs dizaines de centimètres d'eau, pendant quelques jours, en janvier 1995. Le département des Ardennes compte près de 300 entreprises industrielles ; plus du tiers a été touché directement par les inondations. 400 entreprises artisanales ont été sinistrées, 900 commerces ont été envahis par les eaux de la Meuse, dont la crue a affecté 20 % de l'économie du département.

L'État a promis la prise en charge de la totalité de l'indemnisation minimale des salariés au titre du chômage partiel. Mais des voix s'élèvent pour réclamer la création d'un établissement public pour mieux maîtriser la rivière.

Avec 15 000 salariés, la Région Champagne-Ardenne se place au troisième rang, en France, pour l'emballage-conditionnement. Elle rassemble 15 % des effectifs nationaux de cette branche et 10 % des entreprises de la Région. La plupart d'entre elles (280) sont regroupées dans l'association Packaging Valley et sont implantées à proximité immédiate de l'autoroute A 26 qui relie les deux capitales de la Région, Reims et Troyes.

Corse

1995 fut vraiment l'année de tous les dangers. La grève déclenchée le 27 février par les agents des impôts s'est progressivement étendue à l'ensemble de la fonction publique. Au cœur des revendications : l'augmentation des primes pour cause de vie chère dans l'île de Beauté. La Corse étant en France, la solidarité nationale est sollicitée pour compenser les handicaps liés à l'histoire, à la géographie, à la démographie de l'île... L'effort de l'État, des régimes sociaux, de l'Union européenne en faveur des insulaires est supérieur à 7 milliards de francs par an (chiffre de 1993). Il faut y ajouter les millions supplémentaires votés par le Parlement pour l'année 1995. Par habitant, l'effort budgétaire est trois fois supérieur à celui accordé au Limousin. Dans le contrat de plan État-Région (1994-1998), l'apport de l'État se situe à 2 780 francs par personne, alors que la moyenne nationale s'établit à 1 380 francs. Quant à l'Europe, elle classe la Corse dans les régions d'« objectif I », comme les DOM-TOM.