Les groupes concessionnaires sont Bouygues, la Société générale d'entreprises et Dumez.

Ce projet a finalement été préféré à celui de Nouvel-Cattani, plus novateur car modulable, mais financièrement plus risqué. Se posent aussi les problèmes des frais de fonctionnement et de la rentabilité de l'ouvrage. Pourra-t-on y organiser de nombreuses manifestations extra-sportives ? Faudra-t-il y transférer les matches du PSG ? Dans l'affirmative, que deviendra alors le Parc des Princes ?

Languedoc-Roussillon

Touchés par la chute des cours du vin, liée à la surproduction, les viticulteurs de la Région se sentent visés par la réforme de la politique viticole concoctée par l'Union européenne. La nouvelle organisation commune des marchés (OCM) du vin oblige les États membres à résorber les surplus d'ici à la fin du siècle.

La France devra ramener sa production de 58 millions (résultat de l'année 1993) à 45 millions d'hectolitres.

En Languedoc-Roussillon, première région productrice de vin de table et de vin de pays (14 millions d'hectolitres), les revenus des viticulteurs baissent depuis vingt ans : le chiffre d'affaires à l'hectare n'est plus que de 17 500 francs, en moyenne, contre 60 000 francs dans le Bordelais. Pour ajuster l'offre à la demande, l'essentiel du dispositif repose sur l'arrachage.

Bruxelles offre de 40 000 à 45 000 francs par hectare arraché. Depuis le sommet de Dublin (1985), 100 000 hectares de vignobles ont disparu. 140 000 autres hectares pourraient vraisemblablement disparaître d'ici à l'an 2000.

Parallèlement, la surface plantée en appellations d'origine contrôlée (AOC) est passée de 6 000 hectares (1974) à 80 900 hectares. Mais la bataille n'est pas gagnée : la concurrence des pays de l'Europe méditerranéenne fait chuter les cours et la consommation baisse.

Limousin

Le conseil régional du Limousin est le seul à être dirigé par la gauche (Robert Savy, PS). Par contre, la représentation parlementaire (9 députés) comprend 8 députés RPR depuis les élections de 1993 : un dualisme qui ne facilite pas la vie politique dans la Région.

La Compagnie générale des matières nucléaires (COGEMA) ferme ses dernières mines d'uranium du Limousin au début 1995. Sur le marché spot, le prix de la livre d'oxyde d'uranium (U308) a été divisé par deux. Il est loin le temps où les prévisionnistes ne juraient que par le nucléaire et où la crainte d'une pénurie de matière première avait provoqué l'envol des cours.

Région faiblement peuplée (42 habitants au kilomètre carré), rurale (secteur primaire : 12 % de la population active) et peu développée (le plus faible PIB par habitant, hormis la Corse, 91 000 francs), le Limousin peut paradoxalement tirer profit de l'absence de tradition industrielle : de nombreuses PME spécialisées en haute technologie sont en train d'éclore, à la recherche de créneaux rentables dans une campagne menacée par le vieillissement et la désertification. Le Limousin n'est plus une « région repoussoir ». Bien plus, c'est la Région de France qui possède le plus fort taux de survie d'entreprises nouvelles.

Lorraine

Personne au conseil régional n'a suivi le Front national quand celui-ci a souhaité voir Gérard Longuet abandonner son fauteuil de président de Région, après sa démission du ministère de l'Industrie, des Postes et Télécommunications et du Commerce extérieur.

Les Houillères du Bassin de Lorraine (HBL) avaient 25 000 salariés en 1984. Elles n'en ont plus que 13 000 au début de 1994. La production est tombée à 7,24 millions de tonnes (72 % de la production nationale) et le rendement au fond diminue (6,5 tonnes par homme et par jour). La date pour l'arrêt de l'exploitation est fixée à 2005, mais les syndicats espèrent pouvoir dépasser cette échéance si les Houillères du Bassin de Lorraine continuent à vendre de l'électricité à EDF.

L'usine Gründig de Creutzwald est rachetée par le groupe gallois Gooding (fabrication de téléviseurs), qui conserve dans l'immédiat 350 des 558 salariés.

Les pouvoirs publics ont promis une aide de 44 millions de francs, dont 12 du conseil régional et 10 du ministère de l'Industrie, détenu par G. Longuet lors de la signature de l'accord. Avec cette affaire de Gründig, c'est tout le problème des délocalisations, à l'intérieur même de l'Europe, qui est posé.

Midi-Pyrénées

Les résultats modestes obtenus aux élections européennes par la liste UDF-RPR conduite par Dominique Baudis (CDS) ne sont pas de nature à calmer la lutte feutrée existant entre ce dernier, député-maire de Toulouse, et les notables régionaux : l'enjeu est le leadership de toute la droite régionale, voire de la région Midi-Pyrénées dans sa totalité.