Plus spectaculaire encore fut l'invitation faite à Alexandre Soljenitsyne de venir inaugurer devant 30 000 personnes le mémorial des Lucs-sur-Boulogne.

Les Chantiers navals de l'Atlantique (groupe GEC-Alsthom) ont reçu commande de deux paquebots pour le compte de l'armement américano-norvégien Royal Carribean Cruises Limited (RCCL). Cela représente 10 millions d'heures de travail pour les 4 400 salariés. La livraison s'étalera jusqu'au printemps 1997. Les Chantiers de l'Atlantique confirment leur premier rang mondial dans la construction de bateaux.

Après s'être longuement combattues, Nantes et Saint-Nazaire multiplient les signes de rapprochement. Le Groupe interconsulaire de Loire-Atlantique (GILA), mis en place le 1er janvier 1993, doit faire de Nantes-Saint-Nazaire une métropole d'importance européenne et améliorer les services apportés par les chambres de commerce et d'industrie à leurs ressortissants respectifs.

Picardie

Avec sa voûte haute de 48,50 mètres, la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais est la plus formidable construction gothique de la chrétienté. Une construction inachevée et instable. Les relevés géodésiques effectués par l'IGN (Institut géographique national) ont pu établir que certains piliers se sont déportés de 2 à 3 millimètres par an depuis 1985. L'écart avec la verticale atteint parfois 60 centimètres. Jacques Toubon, ministre de la Culture, a annoncé des mesures d'urgence et des travaux de stabilisation sont entrepris.

« Les maisons de la culture seront les modernes cathédrales du XXIe siècle », disait André Malraux. Celle d'Amiens avait été la troisième de l'ère gaullienne, en 1966, après Le Havre (1961) et Bourges (1964). Après rénovation, elle a été ré-inaugurée en présence de Jacques Toubon...

Plus de 3 000 exploitations agricoles picardes vivent de la pomme de terre et les patatiers ont longtemps prospéré, assurés qu'ils étaient de vendre leur production aux usines de chips, de purée ou de frites. Malheureusement, des conditions météorologiques exceptionnellement bonnes et l'extension des surfaces cultivées en pommes de terre ont fait exploser la production : la Picardie fournit un quart de la récolte nationale et le quintal est passé de 109 francs en 1989 à 15 francs en 1993. Résultat : des tonnes de pommes de terre ont été déversées devant la préfecture de la Somme par les producteurs en colère.

Poitou-Charentes

Mauvais temps pour les producteurs d'huîtres du bassin de Marennes-Oléron. Après la sécheresse de l'été 1992, l'hiver doux, générateur d'une micro-algue nocive, les a contraints à arrêter toute commercialisation pendant une quinzaine de jours en février 1993. Résultat : plus de 6 millions de francs de perte pour les 2 300 ostréiculteurs de la région et de graves problèmes financiers pour 3 000 autres entreprises qui vivent de l'huître, à des degrés divers. La perte est relativement limitée, mais elle intervient au moment où de nombreuses entreprises avaient décidé d'investir pour se mettre aux normes européennes.

Le Marais poitevin ne cesse de reculer comme une peau de chagrin. À tel point que les écologistes, indignés, évoquent « le marais d'Aral ». Le Marais, qui recèle des terres très riches, est victime de l'agriculture intensive et de la course aux rendements. La plupart des 1 700 agriculteurs de la région pompent l'eau dans les profondeurs de la nappe pour irriguer tournesol et maïs. Le Marais ne compte plus que 20 000 hectares de prairies humides, inondées naturellement chaque année, contre 65 000 hectares il y a vingt ans. Le tronçon d'autoroute qui doit contourner la ville de Niort risque de porter un coup fatal au parc naturel régional si le tracé le plus direct, à travers la « Venise verte », est finalement retenu.

Provence-Alpes-Côte d'Azur

Après des années d'hésitations et d'attermoiements, le feu vert a été donné par le gouvernement pour mettre le TGV-Méditerranée sur les rails : en 1999, Marseille et Montpellier seront à trois heures de Paris. Le tracé retenu est celui qui avait reçu l'avis favorable de la commission d'enquête en mai 1993, ce qui a pour effet de provoquer la colère des riverains. La coordination des associations anti-TGV fait savoir que « le TGV ne roulera pas en 1999, car nous ferons tout pour l'éviter ». En revanche, Jean-Claude Gaudin, président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, estime que cette réalisation « constitue un atout considérable et une nécessité économique ».