Le parc logistique multimodal de Nancy-Nord s'installera sur les bords de la Meurthe, à Pompey (Meurthe-et-Moselle). Il vise à faire de Nancy un nœud de communications à l'échelle européenne, alliant l'eau, la route et le rail. 1 000 emplois devraient y être créés d'ici 1996.

La décision de Grundig de fermer l'usine de téléviseurs de Creutzwald (Moselle) pour transférer la production en Autriche est irrévocable. 900 salariés sont concernés.

La dernière mine de fer de France, celle de Moyeuvre-Roncourt (Moselle), a cessé toute activité au mois de juin 1993. La part grandissante de l'acier électrique, à partir des ferrailles, et la concurrence des minerais étrangers à forte teneur expliquent cet abandon.

Midi-Pyrénées

Le 26 juin fut jour de fête à Toulouse : le Premier ministre, Édouard Balladur, inaugurait la première ligne de métro de la ville. De Basso Cambo, dans le quartier du Mirait, à Jolimont, la ligne dessert quinze stations en dix-sept minutes. Avec un intervalle d'une minute vingt secondes aux heures de pointe, le VAL (véhicule automatique léger), construit par Matra Transport, peut transporter quelque 140 000 personnes par jour. Les travaux avaient commencé en 1989. Exemplaire pour la maîtrise des coûts (3,3 milliards de francs) et des délais, vitrine en matière de sécurité, le VAL renforce l'image de Toulouse, haut lieu de la technologie.

Une semaine après le lancement du satellite Spot 3, sorti en partie de ses usines, Matra-Marconi Space annonce la suppression de 189 postes à Toulouse, le plus important site du groupe, avec 1 800 salariés. Explication : le plan de charge a baissé de 10 à 15 % pour 1994-1995, et l'abandon du programme Hermès a montré la fragilité du pôle spatial toulousain.

Pour la première fois dans l'histoire de l'Aérospatiale, il est question de suppressions d'emplois dans la division avions basée à Toulouse, qui devrait être touchée par la moitié des 1 600 suppressions d'emplois annoncées pour le groupe. Les chaînes toulousaines ont sorti 170 appareils en 1993, contre 235 en 1992.

Nord-Pas-de-Calais

L'arrivée du TGV en gare de Lille n'est pas seulement une bonne affaire pour la métropole du Nord, désormais à une heure de train de Paris, c'est aussi la première étape d'un réseau européen de trains à grande vitesse : le PBKA (Paris-Bruxelles-Cologne-Amsterdam). Londres sera atteinte, via le tunnel, en 1994, Bruxelles en 1996, Cologne et Amsterdam... plus tard Du coup, la Région, qui avait voté non à 55 % au référendum sur Maastricht, se sent une vocation européenne. Après avoir vu s'effondrer les piliers de sa puissance d'hier (charbon, acier, textile, construction navale), elle voit revenir ce qui fut sa vocation d'avant-hier : la fonction d'échange au carrefour de l'Europe. Au total, 19 milliards de francs furent investis pour cette nouvelle ligne et ses ramifications, dont 16 % ont été consacrés aux seuls problèmes de l'environnement. Deux gares nouvelles ont été construites : Lille-Europe et Calais-Frethun. Le principal concurrent du TGV n'est pas l'avion, comme pour Lyon ou Bordeaux, mais la voiture. La SNCF compte attirer 30 % des automobilistes de l'autoroute A 1 vers le rail et prévoit de transporter plus de 6 millions de passagers par an vers 1997, contre 4,3 millions aujourd'hui. Autre différence avec les autres TGV : la clientèle se compose d'hommes d'affaires plus que de touristes.

Le conseil régional du Nord-Pas-de-Calais a tenu à cofinancer le film de Claude Berri, Germinal, à hauteur de 10 millions de francs. Cette opération, controversée dans une région où il manque tant d'argent pour des objectif sociaux essentiels, a été mise en cause par le préfet de Région jusqu'à ce que le tribunal administratif donne son feu vert au conseil régional.

Marie-Christine Blandin, présidente « verte » dudit conseil régional, évalue à plus de 50 millions de francs les retombées financières du tournage du film, avec la confection des décors et des costumes, l'emploi des figurants (700 uniquement pour le Valenciennois, parmi lesquels 10 % de chômeurs), la nourriture et le logement des acteurs et des techniciens. Mais Bruno Bonduelle, président du premier fabricant européen de conserves de légumes, se fait l'écho de nombreux patrons du Nord et insiste sur les retombées négatives pour l'image de marque de la région. La peinture d'un Nord misérabiliste n'est plus d'actualité.