Le cognac représente un chiffre d'affaires de 9,6 milliards de F, dont 95 % à l'exportation. Le Japon est devenu le premier importateur : 27 millions de bouteilles achetées durant la campagne 1990-1991, contre 25 millions par les Américains, 14 par les Anglais et... 8 par les Français.

Opposé au tracé de l'autoroute Nantes-Niort à travers le parc régional du Marais poitevin, aux limites de la Venise verte, partie la plus fragile du Marais, le ministre de l'Environnement, M. Brice Lalonde, a retiré son label... et a coupé les crédits de l'État.

Provence-Alpes-Côte d'Azur

À La Ciotat, le feuilleton à rebondissements des chantiers navals s'est terminé avec la fin de l'épisode Lexmar. Le 11 février 1991, le tribunal de commerce de Marseille a prononcé la liquidation judiciaire de Lexmar-France, qui n'avait jamais réussi à acquérir l'outillage indispensable à la survie des chantiers et avait déposé son bilan le 6 décembre précédent. Le maire de La Ciotat a alors immédiatement demandé l'extension de la zone d'entreprises, sur laquelle 58 firmes ont déjà crée 760 emplois.

À Marseille, c'est Sud-Marine, entreprise spécialisée dans la réparation navale et la construction offshore qui disparaît. 954 salariés sont directement touchés, mais aussi 120 PME sous-traitantes qui emploient 2 500 personnes, alors que le département des Bouches-du-Rhône a déjà un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale (13 % de la population active, contre 9,4 %).

Pour enrayer l'hémorragie de sa population (près de 80 000 habitants perdus entre les deux derniers recensements), Marseille corrige son plan d'occupation des sols : mille hectares supplémentaires sont réservés à la construction et mille autres consacrés à l'accueil d'entreprises ou d'activités.

Selon la DATAR, la Région a absorbé en 1990 29 % des nouvelles implantations américaines en France, 20 % des italiennes, 17 % des anglaises et 6,25 % des allemandes. Sophia-Antipolis demeure le point de chute privilégié des nouveaux arrivants. À la fin de 1990, la technopole abritait 834 raisons sociales et 14 300 emplois. La réussite enregistrée sur le plateau de Valbonne et la crise de la construction navale donnent des idées aux Varois, qui veulent transformer le plateau de Signes en technopole : plusieurs dizaines d'implantations industrielles ont eu lieu : Coca-Cola, Daniel Jouvance, les laboratoires pharmaceutiques Merk et l'écurie de formule 1 de Gérard Larrousse.

Tout cela est coordonné par Toulon Var Technologies. L'Agroparc de Montfavet-Avignon est devenu une réalité : sur 200 hectares, c'est à la fois le plus grand centre de recherches de l'INRA (2 000 personnes employées), un IUT agroalimentaire et une pépinière d'entreprises. Outre Sophia-Antipolis, Montfavet et Toulon, il y a aussi Château-Gombert, Aix Europole et Manosque-Cadarache. « La Route des hautes technologies », qui relie ces six pôles, est formée par des infrastructures de communication (liaisons autoroutières, TGV Méditerranée, extension des aéroports), mais aussi de télécommunications. C'est aussi un outil financier (1 750 millions de F pour la période 1989-1993), car ces groupes de travail participent au choix des opérations, et un moyen de promotion auprès d'investisseurs métropolitains ou étrangers. Par ailleurs, en dotant la Région d'un système de communication à haut débit, d'un centre régional de calcul formé de trois ordinateurs hyperpuissants, la Route des hautes technologies permet à chaque PMI d'accéder à des outils réservés jusqu'alors aux grands groupes.

Le port autonome de Marseille (PAM) a bien supporté la première phase de la crise du Golfe : le trafic s'est stabilisé en 1991. Certes, avec 91,6 millions de tonnes, l'écart s'est creusé avec Anvers (102 millions de tonnes), mais le port phocéen avait tout à craindre de la politique d'embargo imposée par l'ONU à l'Irak et au Koweït. Alors que les autres ports français (Nantes excepté) enregistrent un repli de leur trafic marchandises, le PAM maintient ses positions autour de 10,6 millions de tonnes et bat même son record en ce qui concerne le trafic de conteneurs.

Rhône-Alpes

Tous les équipements et toutes les infrastructures nécessaires aux jeux Olympiques étaient prêts un an avant l'ouverture. Grâce à l'appui de l'État et de la Région, la Savoie a investi 5 milliards de F pour s'équiper. Au total, investissements privés et publics confondus, le département aura reçu plus de 10 milliards d'investissements en moins de six ans.