Journal de l'année Édition 1992 1992Éd. 1992

Cette compétition considérée comme le championnat du monde officieux de la course au large comprend six courses. Chasse gardée des Anglo-Saxons, elle est ouverte à trois catégories de voiliers, les 50 pieds (15 m), les one-tonner (13,50 m) et les two-tonner (12 m). Et c'est grâce à leur victoire acquise dans l'ultime épreuve, la fameuse Fasnet, disputée entre Cowes et Plymouth, que les Français ont réussi à battre dans l'ordre au classement général l'Italie, les États-Unis et la Grande-Bretagne, lauréate de la dernière édition en 1989. Après une domination séculaire des océans, le Graal de la plaisance est désormais aux mains des descendants de Duguay-Trouin et de Surcouf.

Classement général : 1. France (Corum Saphir/Pierre Mas ; Corum Diamant/Xavier Phelippon ; Corum Rubis/Michel Kermarrec) ; 2. Italie ; 3. États-Unis ; 4. Grande-Bretagne ; 5. Allemagne ; 6. Danemark ; 7. Japon ; 8. Australie.

La Baule-Dakar

Une certitude : la 4e édition de La Baule-Dakar a donné naissance à une nouvelle star. Elle a pour nom Laurent Bourgnon, qui malgré un flotteur bâbord brisé au large des Canaries, a réussi à force de volonté et d'énergie à franchir le premier, à la barre de son trimaran, la ligne d'arrivée. Tête d'ange avec ses boucles blondes, langage branché, rage de vaincre, le navigateur suisse avait déjà à 25 ans un palmarès (Course du Figaro, 1988). Grâce à cette victoire acquise avec panache, il a maintenant sa légende.

Disputée sur un parcours moins long de 600 milles, la course des monocoques s'était achevée, la veille, par le triomphe du Lorientais Alain Gautier, vainqueur de Philippe Poupon que son exceptionnel talent place toujours parmi les meilleurs coureurs de haute mer de sa génération.

Classement des multicoques : 1. Bourgnon (RMO), 11 j. 22 h 41′ ; 2. Birch (Fujicolor), à 575 milles ; 3. Nelias (Cimarron), à 740 milles.
Classement des monocoques : 1. Gautier (Bagages-Supérior). 10 j. 18 h 4′ ; 2. Poupon (Fleury-Michon X), à 3 h 40′ ; 3. Soldini (Looping), à 22 h 41′.

BOC Challenge

Tour du monde en solitaire disputé en 4 étapes, le 3e BOC Challenge est revenu à Christophe Auguin. Parti de Punta del Este avec 21 h 26′ de retard sur le leader du classement général Alain Gautier, le Normand a pourtant réussi à combler son handicap sur son malheureux rival resté encalminé en vue de l'arrivée. Mais les deux hommes méritent une égale admiration, pour leur audace, leur sens marin et la folle régate qu'ils se sont livrée tout autour du globe. Classée sixième, Isabelle Autissier est devenue pour sa part la première femme à boucler, en course, un tour du monde en solitaire. Un exploit salué comme il se doit par le vainqueur des deux précédentes éditions, Philippe Jeantot.

1re étape (Newport-Capetown) : 1. Auguin, 37 j. 18 h ; 2. Martin (Allied-Bank), 37 j. 19 h 47′ ; 3. Jeantot, 37 j. 21 h 11′.
2e étape (Capetown-Sydney) : 1. Martin, 26 j. 5 h 3′ ; 2. Auguin, 26 j. 23 h ; 3. Gautier, 27 j. 16 h 5′.
3e étape (Sydney-Punta del Este) : 1. Gautier, 31 j. 3 h 21′ ; 2. Auguin, 32 j. 13 h 39′ ; 3. Adams (Innkeeper), 33 j. 2 h 23′.
4e étape (Punta del Este-Newport) : 1. Auguin, 23 j. 14 h 11′ ; 2. Gautier, 26 j. 1 h 56′ ; 3. Jeantot, 26 j. 15 h 34′.
Classement général : 1. Auguin (Groupe-Sceta), 120 j. 22 h 36′ ; 2. Gautier (Generali-Concorde), 122 j. 12 h 55′ ; 3. Jeantot (Crédit-Agricole-IV). 129 j. 14 h 49′.

Course de l'Europe

À l'issue d'une bataille navale de 3 300 milles répartis sur six étapes, Laurent Bourgnon a remporté le 4e Open UAP. Il a devancé Mike Birch de 93 secondes. Un comble pour le Canadien, qui, treize ans après avoir gagné la Route du rhum avec 98″ d'avance sur Malinovski, perd pour une poignée de secondes équivalant à celle qui en avait fait un héros. Sa défaite n'en est que plus terrible.

Classement général : 1. Bourgnon (RMO), 20 pts ; 2. Birch (Fujicolor), 21,7 ; 3. Arthaud (Pierre-Ier), 24,12.

Solitaire du Figaro

Vainqueur de trois étapes sur quatre, Yves Parlier a logiquement remporté la 22e édition de la Course du Figaro. Une victoire méritée pour ce Breton de Lorient car, parmi les 45 concurrents au départ, il a été celui qui à su le mieux exploiter les caprices de la brise dans une épreuve où le petit temps a dominé. À 31 ans et après un long et patient apprentissage, il est définitivement entré dans le club très fermé des meilleurs marins des courses en solitaire. Il a de haute lutte conquis le droit de rêver.