Journal de l'année Édition 1992 1992Éd. 1992

Demi-finale : (Paris, 16 avril) : Split b. Pesaro, 93-87 ; Barcelone b. Tel-Aviv, 101-67.

Finale : (Paris, 18 avril) : Split b. Barcelone, 70-65.

Championnat d'Europe masculin

Demi-finale : (Rome, 28 juin) : Yougoslavie b. France, 97-76 ; Italie b. Espagne, 93-90.

Finale : (Rome, 29 juin) : Yougoslavie b. Italie, 88-73.

Classement final : 1. Yougoslavie ; 2. Italie ; 3. Espagne ; 4. France, 5. Grèce ; 6. Tchécoslovaquie ; 7. Pologne ; 8. Bulgarie.

Boxe

Plus dure sera la chute

France

Après les défaites de Gilbert Délé et de Christophe Tiozzo, la France n'a plus qu'un seul champion du monde. À part les « accros » du noble art, personne ne le connaît. Il s'agit du Congolais, Breton d'adoption, Anaclet Wamba, vainqueur, à l'issue d'un combat sanglant et de médiocre qualité, du lourd-léger italien Massimiliano Duran, battu sur blessure à la fin de la onzième reprise. Mais, à 30 ans passés, le Briochin a déjà sa carrière derrière lui. Pour conserver sa couronne, il a absolument besoin de devenir plus agressif. De comprendre enfin qu'il est encore boxeur et non plus enfant de cœur dans la paroisse de son frère. De pallier son manque relatif de puissance par un comportement de guerrier. De prendre exemple sur René Jacquot, dont la victoire en 1989 sur Don Curry a redonné à la boxe française un nouvel élan, qui s'est traduit en 1991 par les titres européens de Thierry Jacob (coq), de Fabrice Benichou (plume), de Daniel Londas (superplume), et de Jean-Claude Fontana (superwelter). Quatre ceintures qui ont compensé l'affront que Chrisophe Tiozzo a subi en face du Panaméen Victor Cordoba. Le premier vrai cactus que le protégé de Jean-Claude Courrèges a rencontré au cours de sa carrière, effectuée dans la catégorie hybride et dévaluée des supermoyens. Une certaine monotonie dans le confort, une fictive certitude de l'invincibilité, une discipline d'entraînement non pas abandonnée mais relâchée, et voilà le résultat. La boxe ne pardonne aucun écart. Tiozzo ne redeviendra champion qu'avec « l'œil du tigre » de Rocky. Le scénario de Tiozzo III est peut-être en route. Dans le plus dur des sports, rien n'est jamais définitif.

Monde

Surclassé par Terry Norris, envoyé deux fois au tapis et largement battu aux points, Sugar Ray Léonard a annoncé qu'il se retirait de la boxe. À près de 35 ans, alors qu'il venait de recevoir la plus sévère correction de sa carrière face au champion du monde des superwelters, il était temps. Norris avait simplement les jambes, la vista, la jeunesse que n'avait pas son aîné, lequel l'admit ensuite, précisant même qu'il pressentait cette issue fatale en montant sur le ring. Au Madison Square Garden de New Yord, Léonard était devenu un boxeur sur le retour, lent et sans réflexes, obligé comme tant d'autres de faire appel à tout son orgueil, à son courage pour ne pas sombrer plus cruellement. Triste fin pour celui qui restera l'un des plus grands champions de l'histoire, l'un des plus riches aussi. 110 millions de dollars amassés en 15 ans d'une carrière marquée notamment par cinq titres mondiaux obtenus dans cinq catégories différentes. Des welters (– 66 kg) au mi-lourds (– 79 kg). Désormais, c'est fini et bien fini. Léonard a compris qu'il était vain de courir après sa jeunesse. Les années ont eu raison de lui comme de tous ceux qui ne surent pas s'arrêter à temps.

George Foreman, quant à lui, ne s'est pas posé un seul instant cette question. À 42 ans et pour une bourse avoisinant les 13 millions de dollars, il a défié le champion du monde en titre des poids lourds, son compatriote Evander Holyfield, de 14 ans son cadet. Or, non seulement l'événement n'eut rien d'une farce, mais ce fut une rencontre excitante et parfois somptueuse. Une terrible épreuve de force entre deux athlètes au sommet de leur forme. Un vrai combat de boxe qui tourna à l'avantage du plus jeune, parce qu'il ne commit pas la faute de sous-estimer son adversaire qui le mit même en danger à la 5e et à la 7e reprise. Maintenant, Holyfield se dirige vers le match qui pourrait être encore une fois celui du « siècle ». Contre Mike Tyson, vainqueur convaincant lors de ses deux dernières sorties du Canadien Donovan « Razor » Ruddok. Verdict en 1992 à condition que d'ici là, le challenger n'aille pas passer un long séjour en prison pour viol, crime pour lequel il est inculpé.