La détente entre l'Est et l'Ouest a progressé. Le 30 mai, le sommet de l'OTAN a entériné les propositions de désarmement de George Bush. En réponse à la demande de coopération économique de M. Gorbatchev, le Sommet des Sept, réuni à Paris du 14 au 18 juillet, a chargé la Commission européenne de coordonner l'aide occidentale à la Pologne et à la Hongrie ; le but de l'opération est de soutenir le processus de réforme en cours.

Laurent Leblond

Europe occidentale

Dans la plupart des pays, les partis politiques au pouvoir ont subi des échecs ou même de véritables défaites lors des élections nationales, régionales ou municipales.

En Europe centrale et septentrionale, le succès de l'extrême droite est souvent à l'origine de ces résultats. C'est le cas en Allemagne fédérale, où les républicains, dirigés par M. Franz Schönhuber, ont obtenu 7,5 % des voix le 29 janvier à Berlin-Ouest et 6,5 % des suffrages le 1er octobre aux scrutins municipaux de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Les chrétiens-démocrates ont été les grands perdants ; ils ont dû céder plusieurs mairies à des coalitions réunissant des sociaux-démocrates et les Verts. Au plus bas dans les sondages, le chancelier Helmut Kohl a procédé le 13 avril à un profond remaniement de son gouvernement, au profit des chrétiens-sociaux bavarois. En Autriche, les élections régionales du 12 mars en Carinthie, au Tyrol et à Salzbourg ont donné une victoire écrasante au parti libéral ultranationaliste de M. Joerg Haider ; celle-ci s'est accompagnée de la chute des conservateurs du parti populaire, dont le président fédéral, M. Aloïs Mock, a été remercié.

Lors des élections générales néerlandaises du 6 septembre, les chrétiens-démocrates ont obtenu un succès qui, joint au déclin de leurs alliés libéraux, devrait entraîner la rupture de la coalition de centre droit.

En Norvège, lors des élections législatives des 10 et 11 septembre, les grands partis – les travaillistes, au pouvoir, et les conservateurs, dans l'opposition – ont perdu un grand nombre de sièges. Au contraire, deux petites formations, les socialistes de gauche et le parti du progrès (droite populiste) ont nettement amélioré leurs positions. Quoique minoritaire au Parlement, la coalition tripartite de centre droit a pu former un nouveau gouvernement. Le 16 octobre, M. Jan P. Syse a été nommé Premier ministre à la place de Mme Gro Harlem Brundtland.

À l'issue des élections législatives anticipées, qui se sont déroulées en Irlande le 15 juin, le Fianna Fail (nationaliste) de M. Charles Haughey, Premier ministre depuis février 1987, n'a pu conserver la majorité au Parlement. Avec le soutien du petit parti démocrate progressiste, M. Haughey a pourtant réussi à constituer un nouveau gouvernement.

Après son échec au scrutin européen du 15 juin, qui a vu le succès des travaillistes et des écologistes, Mme Margaret Thatcher a procédé, le 24 juillet, à un vaste remaniement ministériel. Le 26 octobre, le chancelier de l'Échiquier, M. Nigel Lawson, en désaccord avec la politique économique européenne du Premier ministre, a présenté sa démission, ce qui n'a pas empêché Mme Thatcher d'être réélue le 5 décembre à la tête du parti conservateur.

Lors des élections législatives, qui ont eu heu le 18 juin, les trois principaux partis politiques luxembourgeois ont perdu chacun trois sièges. Il s'agit des chrétiens-démocrates, dirigés par le Premier ministre Jacques Santer, des socialistes, membres de la coalition gouvernementale, et des démocrates (libéraux).

En Italie, deux mois après la démission de M. Ciriaco De Mita, M. Giulio Andreotti, qui est démocrate-chrétien comme son prédécesseur, a constitué le 23 juillet un gouvernement réunissant les cinq partis au pouvoir depuis 1981.

Enfin, en Grèce, à l'issue des élections du 18 juin, le parti socialiste (PASOK) dirigé par M. Andréas Papandréou, qui était Premier ministre depuis octobre 1981, n'a pas su préserver sa majorité au Parlement. Malgré sa progression, la Nouvelle Démocratie, formation conservatrice menée par M. Constantin Mitsotakis, ne disposait pas de la majorité absolue. Le 1er juillet, les communistes ont accepté de soutenir un gouvernement provisoire formé par M. Tzannis Tzannétakis, vice-président de la Nouvelle Démocratie, et le Parlement a décidé de traduire M. Papandréou devant une cour spéciale.