Également fournisseur d'ensembles clés en main, Taiwan en exporte surtout dans les pays de l'ASEAN par l'intermédiaire des nombreuses communautés chinoises. Les ensembles concernent la production d'articles métalliques, de papier, de matières plastiques, d'accumulateurs, de sucre, de savon. Grâce à la diaspora chinoise, Hongkong et Singapour investissent beaucoup dans les pays de l'ASEAN sous forme de sociétés mixtes.

De nouveaux marchés

Hors de l'Asie, les marchés du Moyen-Orient sont devenus des cibles prioritaires depuis 1973. L'Arabie Saoudite est aujourd'hui le 3e marché à l'exportation de la Corée, qui dépasse la France au rang des fournisseurs de grands ensembles de travaux publics au royaume wahhābite. Les entreprises américaines, elles aussi, cèdent au Moyen-Orient leur place aux entreprises coréennes, dont les contrats à l'exportation progressent d'une façon stupéfiante. Ils passent de 24 millions de dollars en 1973 à 720 en 1975, à 8 200 en 1978, à 6 500 en 1979. Les entreprises coréennes s'imposent grâce à la productivité élevée de leurs ingénieurs et à leur faible coût : un ingénieur coréen gagne quatre fois moins qu'un ingénieur américain. Les contrats moyen-orientaux portent sur de vastes ensembles industriels : cimenterie en Arabie Saoudite, usine de pneus au Soudan... En outre, tout en fournissant le pétrole, les pays du Moyen-Orient investissent une partie de leur surplus dans les banques de Singapour et dans les entreprises coréennes et taiwanaises.

La percée des NPI se fait aussi en direction de l'Afrique. La Corée vend des voitures Pony en Côte-d'Ivoire et investit au Gabon dans l'exploitation des gisements miniers. Hongkong investit dans des activités de transformation des métaux en Afrique de l'Ouest.

Toutes ces initiatives et le développement des industries de haute technologie nécessitent souvent l'intervention des États des quatre NPI. Ceux-ci procèdent à la création de grandes entreprises publiques dans les secteurs prioritaires : sociétés sidérurgiques de POSCO (Pohang Steel Company) en Corée, China Steel à Taiwan, NISM à Singapour, société pétrochimique China petroleum à Taiwan, société Hyundai pour l'industrie de la construction navale coréenne, etc. Les États interviennent aussi en appliquant certaines politiques tarifaires et bancaires, par le système des allégements fiscaux, de subventions ou des exonérations de droits de douane.

Diversification des marchés, nouvelle stratégie industrielle, les quatre NPI d'Asie veulent assurer leur croissance future, d'autant plus qu'ils sont talonnés par une nouvelle vague de NPI asiatiques qui émerge : Indonésie, Philippines, Thaïlande et surtout Malaysia.

Jeanne-Marie de Galard

Afghanistan

Les dissensions de la résistance

L'arrestation fia janvier d'un médecin français, le Dr Philippe Augoyard, qui exerçait son métier dam les maquis, attire de nouveau l'attention de l'opinion internationale sur les troubles d'Afghanistan. Son sort suscite une vive émotion. Condamné à huit ans de prison après un procès où il fait des aveux sur sa « participation aux activités des rebelles », il est libéré le 9 juin à la suite des démarches conjuguées du gouvernement français et du secrétaire général du PCF Georges Marchais.

Cet épisode soulignait l'incertitude de la situation sur le terrain. Les maquis continuent, durant toute l'année, de contrôler une partie du territoire afghan et de harceler les troupes gouvernementales et le corps expéditionnaire soviétique. Les attentats dans la ville de Kaboul, les raids contre le gazoduc reliant à l'URSS le grand gisement de gaz dont l'État afghan tire une bonne partie de ses ressources comptent parmi leurs activités les plus spectaculaires.

Pourtant les divisions et les faiblesses des organisations rebelles persistent. La plupart d'entre elles ont une base ethnique ou tribale qui limite leur rayon d'action.

L'ancien rai sort du silence

D'autres, au contraire, refusent de s'intégrer à un front commun ou n'acceptent pas de se rallier à des coalitions inspirées par le fondamentalisme musulman. De là, des divergences importantes. Quelques organisations en viennent à une trêve de fait avec le gouvernement, notamment dans la vallée du Panchir, au nord de Kaboul.