En outre, des dissensions semblent opposer une partie des députés au nouveau chef de l'État, l'hodjatoleslam Ali Khamenei.

Amal (Espoir)

Fondé en 1974-1975, Amal est la branche paramilitaire du Mouvement des déshérités, qui lutte pour la « reconnaissance des droits économiques, sociaux, culturels et politiques des chiites libanais ».

Amal entretient des liens cordiaux avec la République islamique iranienne. Cependant, si la plupart des militants de Amal vénèrent l'imam Khomeiny, ils vouent un véritable culte à leur leader charismatique, l'imam Moussa Sadr, président du Conseil supérieur chiite libanais, disparu en Libye depuis septembre 1978.

L'état-major de Amal, actuellement dirigé par Nazih Berri, semble plus proche de Damas que de Téhéran. Au cours des deux dernières années, les miliciens de Amal ont affronté à plusieurs reprises les organisations proiraqiennes les communistes libanais et les fedayin palestiniens. Ces derniers sont soupçonnés de vouloir régenter les zones de peuplement chiites (sud et est du Liban) où ils sont établis.

Association des Frères musulmans (AFM)

Organisation mère qui a nourri la plupart des mouvements intégristes sunnites, véritable multinationale présente dans presque tous les pays arabes et en Turquie, éminence grise de nombreuses formations influentes (le Groupe islamique au Liban, les Phalanges de Mahomet en Syrie...), l'AFM a été fondée en 1929 à Ismaïlia (Égypte) par l'instituteur Hassan el-Banna.

Antisémite, anti-occidentale et anticommuniste, l'AFM lance dans la première guerre israélo-arabe de 1948 ses bataillons, qui remportent un certain nombre de succès. Les Frères participent aussi activement aux combats contre l'armée britannique dans la zone du canal de Suez, en 1951.

Après une série d'attentats commis contre des responsables politiques égyptiens — assassinat des Premiers ministres Ahmed Maher en 1945 et Nokrachi pacha en 1948, complot contre Gamal Abdel Nasser en 1954 —, l'AFM connaît une violente répression : meurtre du guide suprême Hassan el-Banna en 1949, incarcération de son successeur Hassan el-Hodeibi et exécution de six de ses lieutenants en 1954, pendaison en 1966 de plusieurs responsables du mouvement, dont le brillant idéologue Sayed Qotb, etc.

C'est le président Sadate qui s'empresse en 1970 de libérer les militants de l'AFM, pour faire pièce aux oppositions marxiste et nassérienne, qu'il redoute.

Sous la direction d'un nouveau guide suprême, Me Omar Telemsani, l'AFM étend très vite son champ d'influence. Sa revue Al Dawa (l'Appel) est diffusée à plus de 200 000 exemplaires. Chargés de « défendre les valeurs musulmanes », les groupements islamiques, institués depuis 1972 dans chaque faculté, transforment rapidement l'université en bastion inexpugnable de l'AFM.

Grâce aux pressions multiformes qu'elle déploie, celle-ci impose au gouvernement l'amendement constitutionnel de mai 1980, qui reconnaît la loi musulmane comme source fondamentale de la législation.

L'AFM, qui compterait près d'un million de sympathisants, serait à l'origine de certaines des rixes qui opposent, en 1981, des musulmans égyptiens à leurs compatriotes coptes, dans certaines banlieues populaires du Caire. Tels les incidents du 17 juin 1981 à Zawia el-Hamra, qui font au moins quatorze morts et une soixantaine de blessés.

Au Soudan, les Frères musulmans détiennent deux postes au sein du gouvernement. En Syrie, l'AFM, qui serait selon certaines sources financée par l'Arabie Saoudite, est dirigée par le guide suprême Issam el-Attar. Elle apparaît comme le fer de lance de l'opposition armée au régime baassiste du président Assad. L'épouse de Issam el-Attar est assassinée le 17 mars 1981 à Aix-la-Chapelle.

L'OLP préservée

L'OLP (Organisation de libération de la Palestine) a été pratiquement épargnée par la vague intégriste : une timide tentative de création d'un mouvement islamiste de fedayin, Fath el-Islam, a tourné court au début des années 70. De nombreux responsables fedayin — notamment une partie de l'état-major du Fath, les leaders du FPLP (Georges Habache) et du FDLP (Nayef Hawatmeh), ainsi que l'ex-numéro deux de la Saïka (Hanna Bathiche) — sont issus de familles chrétiennes. Certains de ses biographes assurent cependant que Yasser Arafat était dans sa jeunesse un sympathisant actif des Frères musulmans. Un certain nombre d'activistes islamiques se sont manifestés pour la première fois en 1982, face aux sympathisants de l'OLP, dans certaines universités des territoires occupés, à Naplouse et Hébron notamment.

Al Takfir wal Higra (Repentir et retraite)

Fondé en 1971 au Caire par Choukri Ahmed Moustapha, ingénieur agronome âgé de 28 ans qui avait été un disciple fervent de Sayed Qotb, Al Takfir wal Higra est un mouvement extrémiste qui prône dans un premier temps la Retraite dans le désert, à l'image du prophète Mahomet, pour échapper aux influences pernicieuses d'une société impure. Adeptes de la vie en communauté, proscrivant la propriété privée et le travail, prônant le rétablissement du califat, les adeptes de Al Takfir wal Higra sont partisans de l'action directe.