En politique intérieure, en dépit des inquiétudes d'Amnesty International qui se préoccupe du sort des détenus originaires de l'enclave angolaise de Cabinda, la tendance est à la tolérance et au laxisme.

Le PCT (parti congolais du travail), parti unique, reste certes le cadre de sourdes querelles de personnes ou de tribus, mais les préoccupations idéologiques sont reléguées au second plan. On parle de plus en plus ouvertement du printemps de Brazzaville, à la grande déception des éléments les plus intransigeants du PCT, qui restent étroitement inféodés à Moscou.

Économiquement, le Congo sort d'une longue période de léthargie. La progression de la production pétrolière, qui dépasse 4 millions de t, permet au pays d'échapper aux soucis budgétaires et d'envisager les premiers investissements importants depuis la proclamation de l'indépendance. Parmi ceux-ci figure la création d'une gigantesque usine de fabrication de cellulose et de traitement de la pâte à papier, dans la région de Pointe-Noire, à partir de plantations d'eucalyptus.

Côte-d'Ivoire

Abidjan. 7 970 000. 25. 4,2 %.
Économie. PIB (78) : 1 014. Productions (78) : A 25 + I 22 + S 53. Énerg. (80) : 162. CE (78) : 30 %. P (78) : 233.
Transports. (78) : 1 273 M pass./km, 532 Mt/km. (*78) : 112 000 + 67 200. (*80) : 186 000 tjb.
Information. (76) : 3 quotidiens ; tirage global : 63 000. (76) : *600 000. (76) : *257 000. (77) : 41 000 fauteuils ; fréquentation : 9,5 M. (77) : 67 000.
Santé. (75) : 321.
Éducation. (75). Prim. : 672 707. Sec. et techn. : 119 482. Sup. (76) : 8 701.
Armée.  : 6 550.
Institutions. État indépendant le 7 août 1960 (ancien territoire français). République (4 décembre 1958). Constitution de 1960, amendée en 1975 et en 1980 ; régime présidentiel. Président de la République et chef du gouvernement : Félix Houphouët-Boigny, réélu pour la 5e fois le 12 octobre 1980.

Problème de succession et difficultés économiques

Le président Houphouët-Boigny, hôte personnel du président Mitterrand le 9 juillet 1981, est le premier chef d'État africain reçu à l'Élysée. Ainsi, il est clair qu'en dépit des réticences de certains éléments du parti socialiste qui reprochent au régime ivoirien son option en faveur du capitalisme libéral et qui accusent Houphouët-Boigny d'autoritarisme les relations entre Paris et Abidjan continuent d'être privilégiées.

Outre des considérations purement politiques, les liens d'amitié entretenus depuis plus de trente ans par les deux présidents expliquent ce rapprochement.

Le président ivoirien est de nouveau reçu à l'Élysée, le 4 août, puis en novembre 1981, à l'occasion de la conférence franco-africaine des chefs d'État. Paris fait don aux Ivoiriens d'un important matériel militaire, en décembre 1981, et Charles Hernu se rend en avril 1982 en visite officielle à Abidjan.

En politique intérieure, le problème majeur reste celui de la succession du chef de l'État (Journal de l'année 1980-81). Contraint de renoncer à participer personnellement à la conférence de Cancun, dès octobre 1981, le président ivoirien réduit ses activités pour raison de santé.

Le ralentissement du rythme de travail d'un homme qui continue de concentrer entre ses mains la totalité du pouvoir exécutif entraîne une certaine paralysie dans la marche des affaires publiques. D'autre part, le climat d'incertitude qui pèse sur l'avenir du pays préoccupe de plus en plus les cadres et les responsables politiques nationaux.

Contestation

C'est ainsi que — phénomène exceptionnel dans un régime qui se caractérise par le poids de l'autorité présidentielle — le député Camille Adam met à profit, en novembre 1981, la session du conseil national du parti unique pour poser publiquement le problème successoral, suggérant même que le chef de l'État démissionne pour se représenter aussitôt à l'élection présidentielle, avec un candidat à la vice-présidence.

Ces propos empreints de témérité restent sans lendemain, tandis que se multiplient les pronostics concernant l'éventuel successeur. Le nom d'Henri Konan Bedié, président de l'Assemblée, est le plus fréquemment cité.