Pour les uns, ce sont les services spéciaux, ou plus exactement certains de leurs éléments réputés hostiles à la nouvelle majorité, qui sont à l'origine du coup. Pour d'autres, le parti socialiste n'est pas étranger à l'affaire. Les mêmes questions se poseront dans les mêmes termes, et avec une égale absence de clarté, lors d'une tentative de coup d'État déjouée par l'armée dans la nuit du 3 au 4 mars 1982 et perpétrée par Ange Patasse.

Après trois rencontres entre Guy Penne et A. Kolingba — l'une à Libreville en décembre 1981 et les deux autres à Bangui en février et mars 1982 —, toute suspicion de la part des militaires centrafricains au sujet des ingérences françaises supposées paraît dissipée. Réfugié à l'ambassade de France à Bangui du 5 mars au 13 avril, Ange Patasse gagne, à bord d'un avion militaire français, le Togo, où, après accord de A. Kolingba et du président togolais Eyadema, il a obtenu asile, contre promesse de renoncer à toute activité politique. Cinq personnes accusées d'avoir perpétré, le 14 juillet 1981, un sanglant attentat contre la base française de Bouar sont condamnées à mort en mai 1982.

Comores

Moroni. 340 000. 189. 2,3 %.
Économie. PIB (75) : 229. Énerg. (80) : 47. CE (75) : 14 %.
Information. (76) : *36 000. (73) : 800 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M. (76) : 2 000.
Santé. (73) : 21.
Éducation. (73) : Prim. : 23 194. Sec. et techn. : 3 197.
Institutions. État indépendant (ancien territoire français) : proclamation unilatérale le 6 juillet 1975, après le référendum du 22 décembre 1974. Constitution : République fédérale islamique (1er octobre 1978). Chef de l'État : Ahmed Abdallah (élu le 22 octobre 1978). Premier ministre : Ali Mroudjae (8 février 1982).

Congo

Brazzaville. 1 540 000. 5. 2,6 %.
Économie. PIB (75) : 581. Énerg. (80) : 87. CE (75) : 22 %. P (78) : 198.
Transports. (78) : 294 M pass./km, 479 Mt/km. (76) : 20 000 + 13 000.
Information. (77) : 1 quotidien. (76) : *83 000. (76) : *3 300. (73) : 5 100 fauteuils ; fréquentation : 0,9 M. (78) : 13 000.
Santé. (76) : 190.
Éducation. (75). Prim. : 319 101. Sec. et techn. : 102 110. Sup. : 3 429.
Armée.  : 9 525.
Institutions. État indépendant le 15 août 1960 (ancien territoire français). République populaire. Nouvelle Constitution adoptée par référendum le 8 juillet 1979. Chef de l'État : colonel Denis Sassou-Nguesso ; succède au général Joachim Yhombi-Opango, démissionnaire. Premier ministre : colonel Louis-Sylvain Goma.

Rapprochement avec Paris. Boom pétrolier

Les Congolais sont décidés à un renversement des alliances, après avoir fait un bout de chemin avec l'Union soviétique pendant plusieurs années. C'est en mai 1981 que le président Sassou Nguesso commence à prendre ses distances avec Moscou auquel il avait pourtant manifesté sa solidarité dans la crise afghane.

En dépit des pressions exercées sur lui par le Kremlin, le chef de l'État, qui a remis à plusieurs reprises son voyage à Moscou, refuse de céder à l'Union soviétique des bases, navale à Pointe-Noire, terrestre à Brazzaville. L'accord de coopération signé au terme de la visite officielle que le président congolais finit par effectuer en mai 1981 ne comporte aucune clause militaire.

C'est surtout avec la France que s'esquisse un sérieux rapprochement. Les émissaires se succèdent et se croisent, entre Brazzaville et Paris. Protégé par une garde cubaine encadrée d'assistants techniques soviétiques, Sassou Nguesso ne se sent plus guère en sécurité et entend négocier de nouveaux appuis. Il est reçu en juillet 1981 à l'Élysée. Jean-Pierre Cot, ministre de la Coopération et du Développement, vient présider à Brazzaville en octobre la commission mixte franco-congolaise.

Investissements

Un mois plus tard, les Congolais participent pour la première fois à la conférence franco-africaine de Paris, en partenaires à part entière. À l'occasion de la 8e conférence générale de l'Agence de coopération culturelle et technique des pays francophones (ACCT) tenue à Libreville, le Congo annonce en décembre 1981 son adhésion.