D'autres substances, dites immuno-restauratrices, rendent aux malades leur résistance naturelle. Parmi les plus prometteuses, on trouve le facteur thymique du sérum, la thymosine ou hormone du thymus, dont la fraction alpha I a été produite par la méthode du génie génétique au début de mars 1980, au laboratoire Genentech à San Francisco. Deux agents thérapeutiques nouveaux sont activement étudiés : l'interféron, directement toxique pour les cellules de certains cancers humains, en particulier l'ostéosarcome et le myélome ; le facteur nécrosant, présent dans le sang des animaux immunostimulés, qui détruit sélectivement les cellules cancéreuses chez l'animal mais qui n'a pas encore pu être isolé chez l'homme.

Accidents de la grossesse, contraception, fécondité

Divers travaux menés en France (INSERM) et dans d'autres centres de recherche apportent des notions nouvelles sur la pharmacologie prénatale et périnatale, le contrôle des naissances et les problèmes de la fécondité. Contrairement aux idées anciennes, le placenta n'est pas une barrière, comme l'a prouvé la perfusion in vitro de placenta humain, fœtal et maternel, quelques minutes après la naissance. Cette propriété du placenta est mise à profit en cas de menace d'accouchement prématuré : en administrant de la cortisone à la mère, on déclenche la production précoce, dans les alvéoles pulmonaires du nouveau-né, de surfactant, dont l'absence au moment de la naissance provoquerait un trouble respiratoire grave, la maladie des membranes hyalines. D'autres substances ingérées par la future mère ont sur l'enfant un effet nocif à court ou à long terme. De la folliculine synthétique (diéthylstilboestrol) administrée à la femme enceinte a provoqué, dans certains cas, l'apparition d'un cancer du vagin chez la fille au moment de la puberté. Le phénobarbital (gardénal) et les autres barbituriques utilisés pour éviter un accouchement prématuré ne semblent pas avoir d'effet sur la descendance féminine humaine, alors qu'ingérés par la rate en gestation ils provoquent un dérèglement des fonctions génitales de la descendance.

Le placenta est un organe actif ; il contient des récepteurs d'endorphine, dont le rôle n'est pas encore connu, et des récepteurs de la vitamine D. Il concentre certains acides aminés et la vitamine B12. Il sécrète des hormones fœtales particulières et certaines enzymes ; il transforme en dérivés toxiques pour ses propres cellules certaines substances de la fumée de cigarette, d'où le faible poids à la naissance des enfants dont la mère fume pendant la grossesse. Une enquête française montre que le taux de mort-nés est doublé si la mère enceinte fume et même triplé si elle inhale la fumée. Pour l'alcool, la période critique se situe dans les premières semaines de la grossesse. L'intoxication alcoolique de la mère (plus de 2 litres de vin par jour) est cause du syndrome d'alcoolisme fœtal, qui se traduit par un faciès particulier et des atteintes cérébrales. Selon des enquêtes américaines et françaises, sa fréquence est d'environ 3 cas pour 1 000 naissances.

Médicaments

Une étude de l'INSERM sur plus de 3 000 femmes met en évidence les risques de l'automédication pendant la grossesse. Environ la moitié des femmes enceintes de moins de trois mois prennent des médicaments sans avis médical. Les plus nocifs sont les médicaments du système nerveux central ainsi qu'un produit contenant des œstrogènes et des progestatifs de synthèse, utilisé pour les tests de grossesse, qui a provoqué des malformations du cerveau chez 800 enfants en Grande-Bretagne et 500 en Allemagne fédérale. En RFA, les parents de 200 enfants handicapés ont entamé des poursuites contre les services de santé pour avoir autorisé ce produit. Commercialisé en France sous le nom de duogynon, puis de primodos, il a été interdit par le ministère de la Santé.

Contraceptifs

Pour la contraception féminine, de nouvelles voies de recherche visent à éliminer la pilule déjà classique, à base de progestatifs et d'œstrogènes de synthèse, qui accroît les risques d'infarctus du myocarde et d'hémorragie cérébrale. D'une part, on agira sur la nidation, soit en perturbant la réceptivité de l'utérus par l'administration à contre-temps de progestagènes, soit en inhibant la production de l'œstrone, substance proche de l'hormone femelle et sécrétée par l'utérus au moment de la nidation de l'œuf. D'autre part, on utilisera les propriétés d'un des peptides du cerveau, découvert par Andrew Schally, prix Nobel 1977 (Journal de l'année 1977-78), le LHRF (luteinizing hormone releasing factor). Il régit la sécrétion par l'hypophyse de deux hormones, lesquelles à leur tour contrôlent la production des hormones mâle et femelle. Le LHRF peut agir dans les stérilités ; il intervient dans le cycle ovarien en déclenchant l'ovulation ; mais ce peptide ou des produits de synthèse voisins administrés à contre-cycle interrompent l'ovulation et agissent comme contraceptifs. Deux expériences sont en cours en Suède et au Québec. Le produit est instillé dans les fosses nasales par un vaporisateur, à une dose de 400 à 600 microgrammes par jour.