D'autres essais effectués avec ces substances sur des hommes, en Californie, montrent qu'elles pourraient également servir de contraceptifs masculins, en bloquant la spermatogenèse sans agir sur la testostérone. Pour la contraception masculine, où le principal problème est de ne pas freiner la sécrétion des hormones mâles, facteurs de libido, les chercheurs suivent plusieurs autres pistes. En Chine, plus de 10 000 hommes de la région de Pékin participent à une expérience contraceptive avec du gossypol, substance extraite du coton ; certains d'entre eux suivent le traitement depuis plus de cinq ans. Au début, on administre une dose journalière de 20 mg, réduite à 200 mg par mois après quelques mois. Le produit agit en inhibant la production des spermatozoïdes, mais le taux de testostérone reste normal dans le sang. Cette méthode est réversible et ne présente pas de risques cancérigènes, comme le montrent des essais effectués en Californie.

Fécondité

Un centre d'étude de la fécondité humaine a été inauguré à Franceville, au Gabon, en décembre 1979. Dans ses laboratoires ultramodernes, on étudiera les problèmes de l'infertilité, l'incidence des maladies infectieuses, parasitaires et immunitaires sur la stérilité, les facteurs génétiques et sociaux intervenant dans la reproduction. Le centre est doté d'une animalerie modèle pour les grands singes anthropoïdes (gorilles, chimpanzés) dont les cycles de reproduction, de gestation et de lactation sont très proches de ceux de l'espèce humaine. Aux journées médicales du Gabon, on a montré que, dans les conditions normales, sur 100 œufs humains fécondés, près de la moitié présentent des anomalies chromosomiques et qu'un tiers seulement donnera naissance à un enfant vivant. Le Gabon et certaines zones de l'Afrique centrale ont une fécondité très faible. Ce phénomène s'explique en partie par un taux élevé de maladies vénériennes.

Des enquêtes épidémiologiques menées par des généticiens français dans deux populations du Sénégal révèlent, pour la décennie 70, des anomalies significatives de la masculinité des naissances : jusqu'à plus de 130 naissances masculines pour 100 naissances féminines, alors que le rapport normal est de 105 pour 100. Ce surplus fait suite à des épidémies de rougeole. Les auteurs attribuent le phénomène à une ressemblance antigénique entre le virus de la rougeole et les antigènes de surface des spermatozoïdes Y. Des épidémies d'hépatite virale provoqueraient au contraire un excédent de naissances féminines ; le cas a été observé chez les Esquimaux de la côte orientale du Groenland.

La fièvre de Marburg ou la maladie du singe vert

La fièvre de Marburg, après un répit de trois ans, a fait sa réapparition dans un hôpital de Nairobi (Kenya) au début de 1980. Cette maladie virale très contagieuse est aussi connue sous le nom de maladie du singe vert : cette espèce, originaire d'Ouganda, serait le réservoir naturel de l'agent infectieux. Les symptômes initiaux ressemblent à ceux de la grippe, puis surviennent des hémorragies souvent mortelles. Un faible pourcentage (de 5 à 6 %) des populations vivant dans les zones endémiques de la maladie de Marburg possède de façon naturelle des anticorps contre le virus.

Il semble néanmoins que les poussées épidémiques s'éteignent d'elles-mêmes assez vite. On ne connaît pas encore la nature exacte du virus, mais des équipes spécialisées de l'OMS ont préparé des doses de sérum pour protéger, en cas d'épidémie, les populations menacées.

L'entérocolite ulcéro-nécrosante tue des nouveau-nés prématurés

À la maternité Baudelocque, par deux fois en 1979 (Journal de l'année 1978-79) et à la maternité Port-Royal à la fin de la même année, des prématurés sont morts d'entérocolite ulcéro-nécrosante. Ces deux services hospitaliers de pointe reçoivent en priorité des futures mères à grossesse pathologique ; ils possèdent des unités de néonatalité très modernes. Le premier a été fermé pendant trois mois, pour procéder à un réaménagement radical des locaux et à un meilleur isolement de la couveuse ; le second pendant quelques semaines au début de 1980.