Toujours entre les 10es parallèles nord et sud, une dizaine d'avions, basés à Hawaii, Acapulco (Mexique), Recife (Brésil) et Diego Garcia (océan Indien), ont lancé d'une altitude de 10 000 m des sondes parachutées, qui mesurent toutes les dix secondes, au cours de leur descente, la pression, la température et l'humidité de l'air. Leurs trajectoires — donnant la direction et la vitesse du vent — sont repérées toutes les minutes par le système de radionavigation Oméga.

Enfin, 80 avions commerciaux de ligne mesurent la température et le vent.

Programmes

Trois programmes régionaux sont consacrés à des zones jugées essentielles, les régions intertropicales étant, bien sûr, la source chaude de la machine thermique atmosphérique et les régions polaires en étant évidemment la source froide.

– MONEX (Monsoon Experiment) étudie la mousson de l'océan Indien et de l'Asie du Sud-Est du 1er décembre 1978 au 28 février 1979 entre les parallèles 50° sud et 60° nord et entre les méridiens 40° et 180° est ; du 1er mai au 31 août entre les parallèles 25° sud et 40° nord et les méridiens 25° et 155° est.

– WAMEX (West African Monsoon Experiment) se déroule du 15 juin au 31 août entre les parallèles 10° sud et 25° nord et les méridiens 25° est et 25° ouest.

– POLEX (Polar Experiments) est, bien entendu, divisé en deux sous-programmes. Dans l'Arctique, une vingtaine de bouées mesurent les courants et la dérive de la banquise. Dans l'Antarctique, des stations automatiques ont été posées sur la calotte glaciaire et 18 bouées ont été mises dans la mer de Weddell.

Le traitement des innombrables données recueillies ne sera pas chose facile. Il faudra d'abord standardiser toutes les mesures et les vérifier, puis les envoyer dans des centres spécialisés. Ensuite, toutes les données seront envoyées dans les deux centres météorologiques mondiaux (Washington et Moscou) qui, sur demande, les enverront — au prix coûtant —, copiées sur bande magnétique, à tous ceux, organismes ou spécialistes, qui voudront les étudier.

Climat et sociétés humaines s'influencent réciproquement

La conférence mondiale sur le climat organisée par l'Organisation météorologique mondiale (OMM), le Conseil international des sessions scientifiques (ICSU) et diverses agences spécialisées de l'ONU a réuni, du 12 au 23 février 1979, à Genève, 400 spécialistes. La première semaine a servi à faire le bilan des connaissances actuelles. La seconde semaine, quatre groupes de travail ont étudié les grandes lignes d'un programme climatologique mondial.

Stabilité relative

De l'avis général, le climat actuel de la Terre est assez stable. Mais cette stabilité ne doit pas faire oublier que le climat ne cesse de varier à moyen et à long terme et qu'il est sujet à une très grande variété annuelle et pluriannuelle. De cette variabilité dépendent de plus en plus les conditions de vie et les activités économiques. Les causes naturelles des variations climatiques sont encore très mal comprises. Mais l'ère industrielle a fait naître d'autres facteurs — humains ceux-là — qui peuvent, dans un avenir plus ou moins lointain, contribuer, eux aussi, à modifier le climat.

Le programme climatologique mondial devra donc insister tout particulièrement sur les variations et la variabilité du climat, leur influence sur les sociétés humaines, et, réciproquement, l'influence humaine sur la variabilité du climat.

Pluie à volonté

Sous l'égide de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), le projet d'augmentation des précipitations (PAP) a été lancé, en mars 1979, dans la région de Valladolid (Espagne). Depuis plus de vingt ans, on ensemence des nuages avec de minuscules cristaux d'iodure d'argent. Jamais, pourtant, on n'a effectué une étude systématique et scientifiquement indiscutable du problème de la pluie artificielle. Le PAP permettra de dire, peut-être dans dix ans, si l'homme est capable de faire pleuvoir, étant entendu que la pluie, naturelle ou artificielle, implique obligatoirement la présence d'eau (et donc de nuages) dans l'atmosphère.

Systèmes nuageux

Pendant deux mois et demi, au printemps de 1979 et de 1980, les travaux menés en coopération par l'Espagne, la France, les États-Unis et la Suisse (ultérieurement, l'URSS devrait participer au projet) vérifieront que les conditions météorologiques dans la région choisie conviennent effectivement au projet et étudieront la physique des systèmes nuageux. L'année 1981 sera consacrée au dépouillement des données recueillies. En 1982 devraient commencer les opérations d'ensemencement, qui seront répétées, chaque printemps, au moins jusqu'en 1986. Puis deux années seront encore nécessaires pour analyser les résultats obtenus.

Étude de la grêle

L'opération franco-italo-suisse Grossversuch IV s'est déroulée en Suisse, près de Lucerne, du 15 mai au 9 septembre 1978. Elle faisait partie d'un programme d'étude de la grêle, qui a commencé en 1977 et doit se poursuivre jusqu'en 1981. Il s'agit, d'abord, de comprendre comment et pourquoi la grêle se forme ; ensuite, de vérifier l'efficacité d'une méthode soviétique de lutte contre cette calamité.