La question qui soulève le plus de frictions entre les pays en voie de développement et les États industrialisés est toujours l'exploitation des ressources minérales des grands fonds marins (essentiellement les nodules polymétalliques). Des progrès ont cependant été réalisés dans ce domaine.

Arrivera-t-on dans les meilleurs délais à la rédaction d'une convention globale sur le droit de la mer, comme le demandait le message de Kurt Waldheim, secrétaire général de l'ONU, adressé le 9 avril à la conférence ? En vérité, depuis 1973, les textes officieux issus de la conférence ont créé un nouveau droit de la mer coutumier garant d'un certain ordre, puisqu'ils servent de référence pour la rédaction des législations et réglementations nationales.

La première expérience mondiale du GARP, une vaste étude de l'atmosphère qui doit permettre de mieux prévoir le temps

Depuis le 1er décembre 1978 et jusqu'au 30 novembre 1979, se déroule la première expérience mondiale du GARP (Global Atmospheric Research Programme). Organisée sous l'égide de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et du Conseil international des sessions scientifiques (ICSU), elle regroupe les efforts financiers, techniques et humains de 75 pays. Le but : mieux comprendre les mécanismes de la machine atmosphérique — et ainsi mieux prévoir le temps (à 10 jours peut-être en 1985) — et commencer à comprendre les processus régissant les variations climatiques.

Pour des raisons financières et techniques évidentes, il était impossible de mettre sous surveillance toute l'atmosphère pendant douze mois. Aussi a-t-on sélectionné deux périodes d'observation de deux mois (du 5 janvier au 5 mars et du 1er mai au 30 juin) et quatre régions (océan Indien-Asie du Sud-Est ; golfe de Guinée-Afrique occidentale ; Arctique ; Antarctique) pour y faire le maximum de mesures et d'observations.

En dépit de la coopération internationale réalisée depuis 1873 dans le domaine de la météorologie, en dépit aussi des récents et très importants progrès techniques (radio, fac-similés, ordinateurs, radars, radiosondages, satellites et capteurs), l'atmosphère demeure très mal connue. Le réseau d'observation au sol est réparti de façon très inégale : les océans, qui couvrent pourtant 71 % de la surface de la planète, en sont quasiment dépourvus ; les zones équatoriales et toutes les terres émergées de l'hémisphère Sud en sont très pauvres.

Moyens

Les moyens mis en oeuvre pour cette opération peuvent être répartis en deux grandes catégories :

– Les moyens permanents, au premier rang desquels figurent dix satellites. Cinq satellites géostationnaires, à peu près régulièrement espacés au-dessus de l'équateur à une altitude d'environ 36 000 km, surveillent la totalité de la zone intertropicale et voient même presque vers les 50es parallèles nord et sud. Cinq satellites polaires complètent la vision d'ensemble de la planète. En plus des équipements classiques mesurant la température, l'humidité et le vent, certains de ces satellites sont capables de collecter des données sur le bilan radioactif de la Terre, la teneur et la distribution de l'ozone dans l'atmosphère.

Trois cents bouées ont été mises à l'eau entre les 20e et 65e parallèles sud et une centaine d'autres dans les eaux équatoriales. Toutes collectent et retransmettent des mesures sur la pression atmosphérique, la température de la mer en surface ; certaines mesurent en outre la température de l'air, la vitesse et la direction du vent.

– Les moyens temporaires mis en œuvre pendant les deux périodes spéciales d'observation. Une soixantaine de navires mesurent, entre les 10es parallèles nord et sud, divers paramètres océaniques (entre 0 et 500 m de profondeur) et atmosphériques (de 0 à 25 ou 30 km d'altitude). De plus, 80 ballons, lancés depuis l'île de l'Ascension (dans l'Atlantique) et l'île Canton (dans le Pacifique) pendant chacune des deux périodes spéciales d'observation, dérivent d'est en ouest à une altitude d'environ 15 000 m pendant six mois. Ces ballons, eux aussi, collectent et transmettent des données de température ; leurs trajectoires sont suivies par le système français ARGOS monté sur plusieurs des satellites.