Pour le réglage de l'exposition, le recours aux diodes lumineuses dans le viseur tend à se généraliser : pas de galvanomètre avec aiguille suiveuse, meilleure visibilité, pas d'inertie, rapidité, précision, fiabilité, robustesse, tels sont les principaux avantages. Tous les nouveaux réflex évolués sont conçus pour recevoir un petit moteur destiné à l'entraînement du film et au réarmement de l'obturateur, parfois à la prise de vue en rafales (2 à 4 images par seconde) et même au rebobinage de la pellicule. L'emploi de circuits intégrés donne aux réflex automatiques (Leica R3 électronic, Fujica AZ-1) la possibilité de conserver en mémoire l'exposition la plus favorable au sujet avant de cadrer et de déclencher, et aussi de modifier un programme préétabli dans les circonstances les plus diverses (corrections automatiques d'exposition). La mémorisation des mesures pallie les inconvénients d'un automatisme aveugle pour n'en conserver que les avantages : souplesse, rapidité et sûreté d'emploi.

Sur le plan de l'optique, les constructeurs proposent un grand nombre d'objectifs nouveaux, notamment des objectifs macro conçus pour les prises de vue rapprochées et des zooms dans les courtes focales. Les nouveaux modèles sont tous plus légers et plus compacts que les anciens, et les performances souvent accrues.

Dans le matériel d'éclairage, les nouveaux flashes automatiques à calculateur incorporé, très sophistiqués, sont d'un emploi plus souple. Maniant plus facilement son éclairage, l'opérateur peut en contrôler les effets et obtenir des images plus esthétiques, plus naturelles et surtout plus de relief.

Films

Les caractéristiques des surfaces sensibles ont été nettement améliorées. Les changements portent sur la définition, la finesse des détails et des nuances, le rendu des couleurs, le rapport grain/rapidité. La sensibilité nominale des nouveaux films inversibles Ektachrome E-6 peut être doublée ou quadruplée, de même que celle des nouveaux films négatifs couleurs (Kodacolor 400, Fujicolor F-11 400, 3 M Color Print HS) sans altération appréciable de l'image. Le nouveau film noir et blanc Ilford HP-5 se caractérise par une remarquable finesse de grain, qui permet de pousser sa sensibilité de 400 jusqu'à 6 400 ASA.

Des progrès considérables ont été accomplis pour simplifier à l'extrême le traitement des surfaces sensibles et pour accéder au résultat le plus rapidement possible. Pour la couleur, en particulier, les bains sont moins nombreux et moins polluants : procédé Kodak E-6 pour le traitement des nouveaux Ektachrome, procédé Ekta-print-2 pour le traitement des papiers négatifs...

Cinéma

Dans le domaine du cinéma, les nouveautés portent sur le montage des films sonores. Des projecteurs sonores magnétiques très élaborés – en particulier ceux qui utilisent les deux pistes du film super 8 – offrent de très nombreuses possibilités d'interventions sur la bande sonore : corrections et trucages (surimpressions et mixages). Les plus récents modèles de visionneuses sonores permettent la lecture du film, le repérage précis du son et de l'image, et en outre l'enregistrement sonore avec mixage et surimpression. Avec l'apparition de ce matériel qui met un montage total à la portée des amateurs, l'enregistrement du son sur la pellicule à la prise de vues s'impose rapidement sur les autres procédés d'enregistrement en son synchrone.

Le Dr Edwin H. Land, directeur de Polaroid, a présenté son procédé Polavision de cinéma à développement instantané pour la première fois en Europe, le 10 novembre 1977, au Conservatoire national des arts et métiers. Le système fait appel à une caméra, à une cassette contenant 15 m de film Polaroid Super 8 et à un projecteur, machine de développement comportant un petit écran incorporé de 31 cm pour la visualisation des images. Après exposition du film, il suffit de placer la cassette dans le projecteur pour que le film s'enroule sur la bobine originale et que le processus de développement commence. Dès que le traitement est achevé, 90 secondes seulement après la prise de vues, on peut voir sur l'écran ce que l'on vient de filmer. Le principe adopté par le Dr Land pour la reproduction des couleurs, après trente années de recherches, repose sur la méthode de synthèse additive (appliquée dans la plaque Autochrome Lumière et dans le film du cinéma Dufaycolor). Elle consiste, comme on sait, à superposer des couches de pigments dont le mélange, en proportions variables, donne les nuances souhaitées, la méthode soustractive consistant, au contraire, à créer la couleur en filtrant une partie du spectre de la lumière blanche.

Le laser règle les horloges au milliardième de seconde

Le Bureau international de l'heure, installé à Paris, synchronise les horloges des divers laboratoires et observatoires mondiaux. Les transports de garde-temps par avion donnent des précisions de l'ordre de 100 à 200 nanosecondes (milliardièmes de seconde) ; le principal facteur d'incertitude provient de la nécessité d'un rapprochement physique entre les horloges à comparer, au départ comme à l'arrivée. Le 23 novembre 1977, on a expérimenté avec succès, entre l'horloge atomique de l'Observatoire de Paris et celle de San Fernando, prés de Cadix, un procédé qui ramène la marge d'erreur à moins de 20 nanosecondes. La synchronisation avec l'horloge garde-temps (transportée par avion du centre d'essais de Brétigny) a été réalisée en vol par émission et réflexion d'une impulsion laser, tant au-dessus de Paris qu'au-dessus de l'observatoire espagnol. Mis au point par l'ONERA, le procédé pourrait, avec un laser plus puissant, être étendu à un satellite géostationnaire en vision directe de deux stations. La précision atteindrait alors la nanoseconde.

Haute fidélité : le disque digital

Des firmes japonaises (Mitsubishi, Sony, Hitachi) annoncent ou présentent, en prototypes, des disques aux performances sans commune mesure avec celles des meilleurs disques microsillons : bande passante à la lecture parfaitement plate dans tout le domaine audible ; très faible distorsion (moins de 0,03 %) ; pleurage et scintillations virtuellement éliminés ; dynamique (rapport entre le son le plus fort et le plus faible) dépassant 85 décibels.

Retombée

La mise au point de ce nouveau type de disque est une retombée des études menées sur les vidéodisques, destinés à conserver les programmes de télévision. Parfaitement réalisés en laboratoire, les vidéodisques tardent à sortir sur le marché, parce que les industriels sont incertains de la demande du public en matière de programmes. Les Japonais ont eu l'idée d'appliquer la technique du disque vidéo à l'enregistrement non plus des images, mais seulement du son. Le problème des programmes ne se pose plus : on sait ce que veulent les amateurs, puisqu'ils achètent déjà des disques sonores.