On trouve aujourd'hui sur le marché une soixantaine de microprocesseurs différents. Pour une centaine de francs, il est possible de se procurer l'une de ces petites merveilles de la technologie ; il suffit de lui adjoindre des mémoires, des périphériques, et de concevoir des programmes adaptés pour réaliser un micro-ordinateur. De même que certains bricolaient autrefois des postes TSF, chacun peut désormais monter sa panoplie d'informaticien. Grâce aux microprocesseurs, l'ordinateur se démocratise, l'informatique devient accessible à l'amateur. Aux États-Unis, 30 000 particuliers possèdent déjà leur ordinateur personnel. En France, le mouvement s'amorce : quelques magasins spécialisés, proposent désormais à partir d'environ 1 000 F des ordinateurs de poche en kit, à assembler soi-même.

Perspectives

Avec le développement de l'amateurisme en informatique, on prévoit que l'ordinateur aura demain sa place dans tous les foyers, au même titre que le transistor ou la chaîne hi-fi. Les tâches les plus diverses lui seront confiées : gérer les revenus du ménage, commander les programmes de la machine à laver le linge, du lave-vaisselle ou de la cuisinière, contrôler le chauffage en fonction de la température extérieure, donner l'alarme en cas de vol ou d'incendie, répondre au téléphone en cas d'absence et renvoyer l'appel sur un autre numéro, etc. Associé au téléviseur, il permettra de pratiquer une multitude de jeux d'adresse (Ping-Pong, tennis, tir...) ou de logique. Bien d'autres applications sont envisageables, chacun, pour autant qu'il soit bricoleur, ayant la possibilité de mettre au point lui-même des programmes de son choix.

Banques

Les progrès dans la technologie des ordinateurs vont de pair avec une diversification des applications de l'informatique. De plus en plus souvent, on demande aux systèmes de traitement de l'information de fournir des renseignements extraits d'un fichier. L'apparition de banques de données permet de disposer quasi instantanément et de manière exhaustive de références documentaires sur un sujet déterminé. Certains organismes privés, spécialisés dans la recherche documentaire à façon, assurent le relais entre les sources d'information et leurs utilisateurs : tel est le cas, en France, du bureau Marcel Van Dijk qui, depuis quelques mois, offre à ses clients l'accès à plus de 30 millions de références sur plus de 150 banques d'information.

Dans les seuls domaines scientifique et technique, il existe actuellement près de 50 000 revues et il se publie chaque année dans le monde plus d'un million et demi de documents intéressant la recherche et le développement. Aussi l'accès aux banques de données devient-il une véritable nécessité pour le chercheur ou l'industriel soucieux de faire le point dans leur domaine, ou de retrouver des articles s'y rapprochant dans le maquis des publications spécialisées.

Chimie

Dans la plupart des domaines clés, les États-Unis disposent d'une avance considérable en matière de banques de données. En chimie, c'est du monde entier que les scientifiques interrogent les fichiers géants établis sur le territoire américain. Les chercheurs français désirant accomplir cette démarche étaient jusqu'à présent obligés de passer par l'intermédiaire de sociétés privées américaines exploitant, contre redevances, les fichiers établis sous le contrôle de l'American Chemical Society (ACS). Aux termes d'un accord signé le 31 janvier 1978 à Paris, entre l'ACS et le Centre national de l'information chimique, ce dernier obtient l'exclusivité de l'exploitation en France des Chemical Abstracts, la plus importante banque mondiale de données chimiques (plus de 4 millions de résumés publiés).

Actualité

Le problème de la connaissance de ce qui est publié et de l'accès éventuel à l'information n'est pas moins capital dans le domaine de la documentation politique et d'actualité. Depuis l'été 1977, les particuliers en France ont la possibilité de s'abonner à la banque d'informations du New York Times. Cette banque représente un prodigieux capital documentaire. Elle conserve en mémoire, depuis 1969, non seulement les résumés de 100 000 articles par an du New York Times, mais également 100 000 résumés annuels des principaux articles parus dans le Washington Post, le Los Angeles Times, Business Week, le Wall Street Journal et Foreign Affairs, ainsi que le Times de Londres, le Manchester Guardian, l'Economist et la sélection hebdomadaire du Monde en anglais, ou choisis de façon plus sélective dans 50 autres journaux et périodiques anglais et américains, soit au total déjà plus de douze millions de résumés.

Libertés

Si les banques de données constituent un outil de premier ordre pour la documentation, il n'empêche que la prolifération des fichiers informatisés entraîne une augmentation considérable des risques pour les libertés individuelles et collectives. L'informatique brise les anciennes protections du secret de la vie privée : désormais, tout est fiché, rien n'est perdu ; d'autre part, le développement de l'informatique entraîne une concentration et une croissance des informations personnalisées et confère à ceux qui les détiennent un pouvoir exorbitant. Comment concilier la protection des libertés et le recours à l'informatique ? C'est ce que tentent de définir, à l'automne 1977, députés et sénateurs français en examinant un projet de loi relatif à l'informatique, aux fichiers et aux libertés. La généralisation de l'informatique oblige à considérer désormais les implications sociales et humaines de l'ordinateur. Celui-ci ne relève plus seulement de la technologie, mais aussi de la sociologie.

Ciné-son

Miniaturisation et automatisation

D'année en année, le Salon international de la photo et du cinéma grandit en importance. Le 32e (Porte de Versailles, novembre 1977) réunit 230 exposants représentant 23 pays et plus de 500 marques. Des centaines de milliers de visiteurs ont pu voir des nouveautés en première mondiale, notamment :
– Le premier appareil réflex 24 × 36, le Minolta XD-7, à double automatisme de l'exposition, pouvant fonctionner par réglage préalable de l'obturateur ou du diaphragme. L'automatisme sélectif, priorité au diaphragme ou à la vitesse, est laissé au choix de l'opérateur (ce choix dépend essentiellement du sujet photographié et de l'effet recherché). D'autres modèles offrant la même possibilité sont attendus : Rolleiflex SL 35 OE et Rolleiflex SL 2000.
– Le premier appareil, le Konica 35 AF, à mise au point automatique. Le principe de fonctionnement du système Honeywell Visitronic de mise au point automatique, qui équipe ce 24 × 36 compact classique, est simple : un télémètre classique dédouble l'image lorsque la mise au point n'est pas faite et deux cellules montées en opposition donnent un signal différentiel qui agit sur un micromoteur. Celui-ci assure l'entraînement de l'objectif et du miroir mobile du télémètre jusqu'à ce que les deux images se superposent. Dès que la coïncidence est réalisée, les courants électriques engendrés par les deux cellules ont des intensités égales ; de sens opposés, leur action s'annule donc, et le moteur, n'étant plus alimenté, s'arrête : la mise au point est faite.

Compacts

L'industrie photographique profite largement des récents progrès de l'électronique, de sorte que l'on continue à assister à une évolution très nette dans le sens de a miniaturisation et de la compacité des appareils et à l'automatisation de tous les réglages. Cette tendance générale est particulièrement marquée sur les nouveaux réflex 24 × 36. Les cellules au silicium (parfois au gallium) remplacent de plus en plus les cellules au sulfure de cadmium. Leurs avantages sont nombreux : sensibilité chromatique comparable à celle des émulsions, temps de réponse plus court et surtout pas de rémanence, de mémorisation de lumière de la prise de vue précédente.