Il s'agit de figures intermédiaires entre les surfaces et les volumes. Le mathématicien Benoît Mandelbrot, qui travaille à l'Institut de recherches d'IBM à New York, les a baptisés objets fractals, du fait de leur forme très irrégulière, voire interrompue et fragmentée, quelle que soit l'échelle d'examen. On y joint la notion de dimension fractale : c'est un nombre, ordinairement fractionnaire, qui quantifie le degré d'irrégularité et de fragmentation de tels objets. Un ouvrage intitulé Fractals, publié (en anglais) fin 1977, fait le point des dernières recherches de B. Mandelbrot.

Poumon

Des objets fractals existent dans la nature. C'est le cas de notre appareil respiratoire, dans lequel, à partir du nez, on observe 23 branchements successifs, passant par les bronches, les bronchioles et finalement les alvéoles, le rapport aire/volume, pour ces dernières, étant extraordinairement élevé. En développant les alvéoles de manière que leur surface totale, aussi grande que possible, emplisse presque toute la cavité pulmonaire, l'évolution a tendu vers un objet fractal. La mathématique apparaît ainsi comme un instrument d'explication biologique. La notion d'objets fractals apporte également une contribution essentielle à la théorie des turbulences dans les fluides incompressibles.

Techniques

Énergie

Nucléaire : de la remise en question aux solutions nouvelles

Lente maturation des filières classiques, réexamen de l'ensemble des filières et des cycles de combustibles associés, telles sont les deux tendances principales dans l'évolution du nucléaire.

Ralentissement

Au ralentissement économique général et a la quasi-stagnation de la consommation énergétique s'est ajoutée une opposition publique, plus ou moins active selon les pays, qui a réussi à convaincre des gouvernants de ralentir ou suspendre les programmes nucléaires tant que ne sera pas résolue de façon satisfaisante la question du stockage à long terme des déchets radioactifs.

Ce ralentissement est illustré par les dernières prévisions conjointes de l'Organisation de coopération et de développement économique et de l'Agence internationale ce l'énergie atomique : 259 à 343 GWe (gigawatts électriques) nucléaires en 1985 pour l'ensemble des pays de l'OCDE (la valeur la plus faible étant considérée comme la plus probable) contre 437 à 484 GWe prévus il y a deux ans. En gros, les principaux programmes nucléaires semblent réduits de moitié pour les prochaines décennies. La France est atteinte par cette vague de révisions en baisse ; les 56 GWe initialement prévus pour 1985 ont été ramenés à 34-40 GWe par un étalement des programmes.

Croissance

Cependant, la puissance nucléaire installés dans le monde continue à croître vigoureusement, résultat des programmes lancés il y a 5 à 10 ans. La capacité installée dans les pays de l'OCDE est passée de 68 GWe en 1975 à 85 GWe fin 1977, soit une augmentation de plus de 10 %. Les États-Unis viennent en tête avec 48 GWe, suivis par le Japon avec 8 GWe, le Royaume-Uni avec 6,6 GWe, l'Allemagne avec 6 GWe et la France avec 4,7 GWe. Fin 1978, la puissance installée dans les pays de l'OCDE dépassera 100 GWE.

En Europe, le problème du choix des sites de centrales nucléaires revêt une grande acuité. Dans de nombreux pays, les capacités de refroidissement des principaux cours d'eau sont saturées, ou sur le point de l'être, même en recourant aux tours de refroidissement à évaporation. L'alternative est soit d'installer les centrales en bordure de mer (cas des sites de Gravelines, de Paluel, etc.) et avec la pénalité économique – et écologique, à cause des lignes de transport ! – d'être généralement loin des centres de consommation ; soit de se rapprocher de ceux-ci en recourant aux tours à réfrigérants atmosphériques. En France, EDF poursuit activement l'étude et le développement progressif des deux solutions.

Pour le traitement des déchets, des progrès importants ont été accomplis. En France, le procédé de vitrification Piver, mis au point par le CEA, a conduit à la réalisation, à Marcoule, d'une première usine, dite AVM (Atelier de vitrification Marcoule), avec une capacité de vitrification de 50 m3 par an. Un projet plus ambitieux (700 m3, soit près de 15 m3 plus) est a l'étude pour l'usine de La Hague. Une usine de vitrification est entrée en service fin 1977 à Hanford, aux États-Unis, ce qui confirme l'intérêt international pour ce procédé.

Non-prolifération

Face à ces développements du nucléaire classique, on assiste au début d'un réexamen d'ensemble du nucléaire, à la recherche de cycles non proliférants. L'idée est de rechercher un système réacteur + cycle de combustible rendant extrêmement difficile le détournement de matières fissiles de qualité militaire, tel que si un pays essayait d'y procéder il puisse être repéré suffisamment à temps. À la mi-octobre 1977 a lieu à Washington la première réunion de l'INFCE (International Nuclear Fuel Cycle Evaluation).