Une troisième voie de recherche est la destruction des insectes par une maladie contagieuse spécifique. Pour éliminer les vers blancs du hanneton qui parasitent les racines de l'herbe de prairie, des moisissures électivement infectieuses pour ces insectes ont été injectées dans le sol. Dans certains cas, on utilise l'action de microbes ; dans d'autres, celle de virus ou encore l'action combinée de plusieurs de ces agents infectieux.

D'autres méthodes sont étudiées dans les pays en voie de développement, en particulier à l'Institut international pour l'agriculture tropicale au Nigeria, soit en favorisant le développement d'animaux prédateurs d'insectes comme l'araignée-loup, soit en utilisant des associations de deux ou plusieurs cultures. Dans une association arbre-plante annuelle, l'ombre des arbres empêche les insectes photophiles de s'attaquer aux cultures sous-jacentes, qui poussent dans l'ombre. Dans une association de cultures annuelles, l'odeur dégagée par l'une des plantes au moment de la floraison peut inhiber la ponte chez les insectes parasitant l'autre plante (méthode de l'hôte de diversion).

Champignons

Les microchampignons parasites des cultures, bien que moins connus que les insectes, occasionnent des dégâts considérables. L'un des moyens employés est de les combattre par d'autres microchampignons ; pour limiter le chancre du châtaignier, on inocule aux arbres des souches hypovirulentes de la même moisissure, qui jouent le rôle d'un vaccin. Plus de 5 000 ha de châtaigniers ont déjà été traités en Corrèze et en Corse. Le châtaignier souffre aussi d'une maladie des radicelles, l'encre, due à un microchampignon. Il est possible de la prévenir en faisant pousser, à l'intérieur des radicelles, une autre espèce de champignon, qui empêche sélectivement le développement du premier.

Des résultats plus inattendus ont été obtenus en opposant à des champignons parasites des vers nématodes qui se nourrissent exclusivement de ces parasites. Dans les premiers essais, les graines des plantes à protéger étaient trempées dans une solution très concentrée de vers : ceux-ci étaient retenus dans le duvet des graines. On envisage donc d'envelopper les graines dans une gangue formée de vers vivants et d'un ruban soluble de plastique (rubagraine).

Sols

Une voie plus récente encore de lutte biologique contre les microchampignons utilise le fait que tout sol cultivable contient un certain nombre de bactéries qui transforment les matières organiques en humus. À l'INRA de Dijon, on a montré que l'activité bactérienne de certains sols peut s'opposer au développement de microchampignons et protéger les plantes cultivées, spécialement dans le cas de monoculture intensive et répétitive sur les mêmes sols. Il semble que la résistance à certains microchampignons pathogènes peut être transmise d'un sol à l'autre par simple mélange d'un sol sensible avec un sol résistant : outre les travaux sur les modalités pratiques de cette immunisation, un inventaire de l'activité microbiologique des sols français est actuellement en cours.

L'homme

Archeologie

Une méthode de datation prometteuse, la thermoluminescence

Entre les deux grandes méthodes utilisées pour dater les objets et les sites préhistoriques, un fossé restait ouvert. Il va peut-être se combler : une autre méthode (que l'on ne peut appeler nouvelle puisqu'elle est testée depuis une vingtaine d'années) a vu récemment s'étendre son champ d'application.

Âge absolu

La date de 126 000 ans a été obtenue par thermoluminescence à partir d'un caillou découvert dans un site préhistorique de la Charente. Ainsi a-t-on un âge absolu pour la couche 51 de l'abri Suard, que les études de datation relative (sédiments, restes de faune, outillage) avaient permis de situer dans la troisième phase de l'avant-dernière glaciation (Riss). Immédiatement au-dessus de cette couche, on a trouvé des restes humains, surtout des restes d'enfants. Quelques dents subsistaient en dessous. Mais l'intérêt de l'opération vient surtout de ce que l'on possède désormais la première date absolue pour un site terrestre et pour cette période.