Le 10 novembre 1970, un garagiste, André Borrel, truand notoire, et son employé sont découverts assassinés à coups de couteau. Roland Agret est très vite suspecté. Il a trempé dans plusieurs escroqueries puis est devenu l'homme à tout faire de Borrel, son ami.

R. Agret nie avec acharnement. Emprisonné, il tente de se suicider. Remis en liberté, faute de preuves, il rencontre une jeune fille de 18 ans, Marie-José, qu'il épousera et qui ne cessera de lutter pour sa réhabilitation. Six mois passent, et puis, coup de théâtre : un autre truand, Antoine Santelli, arrêté lors d'un banal contrôle de police, déclare : « Borrel, c'est moi qui l'ai tué, avec mon complice Ritter. Mais Agret a commandité le coup : il nous avait promis 50 000 F. » Agret est réincarcéré et condamné à 15 ans de réclusion. Il reprend ses tentatives de suicide et proteste toujours de son innocence. Le 24 février 1977, les médecins du CHU de Marseille où il est interné adressent au président de la République une lettre où ils demandent la grâce médicale pour Roland Agret. Celle-ci intervient quelques jours plus tard. Le 29 mars, Roland Agret, libre, quitte l'hôpital. Il lui reste maintenant à se battre pour obtenir la révision de son procès.

Hazan

Dernier rebondissement dans l'affaire de l'enlèvement du P-DG de la société Phonogram (Journal de l'année 1975-76). Jacques Prévost, l'une des trois personnes recherchées, est arrêtée en Indonésie et ramené à Paris. C'est lui qui avait loué la maison dans laquelle fut retrouvé Louis Hazan, et à ce titre il est inculpé de séquestration. Lors de son arrestation, fin mai 1977, Prévost exerçait à Bornéo l'honorable profession d'ingénieur dans une société pétrolière.

583 morts

Deux Boeing 747, l'un de la compagnie néerlandaise KLM (249 personnes à bord) venant d'Amsterdam, l'autre de la Pan Am (349 personnes) en provenance de Los Angeles, entrent en collision au sol, dimanche 27 mars 1977, alors qu'ils s'apprêtent à décoller sur la piste principale de l'aéroport de Santa Cruz de Tenerife, aux Canaries. C'est la catastrophe la plus meurtrière de l'histoire de l'aviation civile : 583 morts dénombrés deux mois après l'accident. C'est aussi la plus coûteuse pour les compagnies d'assurance : 1 750 millions de F. Qui est à l'origine de la collision ? Défaillance technique ? Faute de la tour de contrôle ? Erreur humaine du pilote de la KLM, pourtant très expérimenté, qui aurait décollé sans autorisation ? L'examen des boîtes noires et des enregistreurs de voix permettra-t-il de trancher la polémique ? Selon le Washington Post, une interférence (peut-être la radio d'un autre appareil) pourrait être à l'origine de la catastrophe. L'enregistreur de l'avion de la KLM met en lumière un dialogue incomplet entre la tour de contrôle et le pilote. Message de la tour à l'avion : « OK, attendez pour décoller, je vous rappellerai. » L'enregistreur de l'appareil néerlandais ne comporte en réponse à ce message que « OK », ce qui expliquerait que le pilote aurait compris (l'interférence ayant gommé « attendez ») « OK pour décoller ».