Fort heureusement, de nombreux anti-inflammatoires d'autres familles chimiques peuvent se substituer aux corticoïdes ou, dans les cas rebelles, retarder le moment de la corticothérapie.

Outre la phénylbutazone et l'indométacine, qui ont déjà fait leurs preuves, six nouveaux produits (le kétoprofène, l'ibuprofène, le flurbiprofène, le naproxène, l'aclofenac, la phtalazindione) ont fait l'objet d'une table ronde à Kyoto. Nés aux États-Unis, en Italie, en France, ces médicaments paraissent avoir chacun une utilisation propre.

Dans la spondylarthrite ankylosante, l'emploi du kétoprofène a entraîné environ 70 % de bons et très bons résultats et 17 % d'échecs. La proportion des améliorations de l'état des goutteux et des malades atteints de chondrocalcinose est supérieure : environ 88 % des cas. L'effet du produit se maintient pendant plusieurs mois.

Or

Des médecins japonais ont traité des patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde avec l'ibuprofène : résultats plus modestes, confirmés par un rhumatologue italien. Une expérimentation suisse du même produit aboutit à la conclusion que l'ibuprofène est utile dans les maladies rhumatismales chroniques lorsque la douleur est d'une intensité moyenne.

Fort curieusement, le congrès de Kyoto a enregistré une résurgence très nette de la chrysothérapie (traitement par les sels d'or) de certains rhumatismes, en particulier de la polyarthrite.

Le traitement doit être surveillé constamment, afin qu'on puisse soigner aussitôt les quelques intolérances (surtout rénales et cutanées) qui peuvent survenir, mais son efficacité est bonne dans deux tiers des cas environ, surtout lorsqu'il s'agit d'une première crise. Il est moins courant que l'effet bénéfique ne se manifeste qu'à la deuxième cure.

Si les antipaludéens de synthèse et les immunodépresseurs continuent d'être employés avec précautions, le congrès a donné le feu vert à la D. pénicillamine ; un rhumatologue autrichien a présenté les résultats de traitements à long terme d'une série de malades atteints de polyarthrite rhumatoïde. Pourcentage des bons résultats obtenus : 75 %.

L'équipe française a présenté le bilan du traitement de 4 000 articulations rhumatismales soignées par synoviorthèse, procédé qui consiste à injecter dans l'articulation malade une substance radioactive qui réalise un nettoyage radiologique interne de la lésion inflammatoire. Cette technique permet d'obtenir 80 % de bons résultats dans les deux tiers des cas de polyarthrite rhumatoïde à un moment quelconque de leur évolution.

Les équipes japonaises traitent la même maladie par lavage articulaire bi-annuel à l'aide d'une solution d'une enzyme protéolytique, l'urokinase.

Lombalgies

Restent ces douleurs quotidiennes si répandues que sont les lombalgies. Elles pèsent lourd dans les causes d'arrêt de travail : 10 % chez les travailleurs de force.

Le traitement d'un accès de lumbago aigu est, selon le Dr Rubens-Duval, relativement facile par le repos, les médicaments anti-inflammatoires, les antalgiques, les infiltrations paralombaires et la massokinésithérapie. Mais une importante composante psychologique rend souvent les lombalgies répétitives difficiles à soigner.

Dans d'autres cas, il s'agit de lombalgies discales, à répétition elles aussi, mais tout bonnement dues à l'environnement.

Leurs causes : l'excès de poids, le mauvais équilibre musculaire lombo-abdominal, une voiture trop petite aux pédales décentrées par rapport au siège, un matelas trop mou, le jardinage excessif du week-end chez le sédentaire, la pratique des sports sans préparation – ce que le professeur Fournié (Toulouse) appelle « le syndrome du Tarzan du dimanche... ». Le traitement de ce type de lombalgie est surtout préventif : le médecin doit persuader les patients de réadapter leur mode de vie : en changeant d'auto... ou de matelas, en pratiquant régulièrement une gymnastique médicale de rééducation musculaire, accompagnée de marche, de natation ou de bicyclette.

La lombalgie discale commune peut être opérée quand tous les traitements se sont révélés inefficaces : l'intervention chirurgicale donne 75 % de bons résultats.