Cette dernière théorie, due à Hoyle et à Narlikar, implique une révision des concepts de la physique à peine moins paradoxale que la thèse défendue par Pecker et Vigier.

Gamma

Le satellite astronomique américain SAS-2 a détecté dans l'espace un flux homogène de photons gamma (c'est-à-dire des plus courtes longueurs d'onde du rayonnement électromagnétique) dont diverses considérations donnent à penser qu'ils sont contemporains de la jeunesse de l'Univers (entre 1 et 10 millions d'années). Leur répartition dans le spectre d'énergie suggère – bien que ce ne soit pas la seule explication possible – qu'ils ont été émis lors d'une annihilation matière-antimatière. Ce qui rejoint les théories de l'astrophysicien français Omnès sur la présence dans l'Univers de quantités égales de matière et d'antimatière, dès le big-bang qui a marqué le début de l'expansion. Cette dernière n'est donc pas près, en dépit des redshifts anormaux, d'être exclue des modèles cosmologiques.

La terre s'emballe

Communiqués à l'Académie des sciences par le professeur André Lallemand, des calculs effectués par Bernard Guinot, directeur du Bureau international de l'heure, et par sa collaboratrice Martine Fessel, révèlent qu'une réduction de près de un millième de seconde de la durée du jour est survenue dans les premières semaines de 1974. Une réduction de la durée du jour correspond évidemment à une accélération du mouvement de rotation terrestre. On savait déjà que ce mouvement subit des fluctuations qualifiées d'aléatoires, c'est-à-dire qu'elles n'obéissent à aucune régularité. Mais jusqu'ici on n'avait jamais enregistré de réduction de la durée du jour supérieure à 5 dix-millièmes de seconde. La perturbation survenue au début de 1974 est la plus abrupte qui ait jamais été notée. Les variations du mouvement de rotation terrestre résultent probablement de perturbations atmosphériques, elles-mêmes liées aux variations de l'activité solaire. Une étude récente a mis en évidence une corrélation entre la circulation des vents jusqu'à une altitude d'une trentaine de kilomètres et les irrégularités de la rotation de la Terre à l'échelle de l'année.

Le « retour » des OVNI et des extraterrestres

Les soucoupes volantes – plus souvent désignées maintenant par le sigle OVNI (objets volants non identifiés) – ont opéré un retour en force au-dessus du territoire français. Des centaines d'apparitions, des milliers de témoignages (venant parfois de gendarmes) ont occupé les colonnes de la presse écrite et les antennes de la radio et de la télévision.

Dans presque tous les cas, les objets décrits entrent dans les normes consacrées depuis 1947, année où les premiers UFO (Unidentified Flying Objects) évoluèrent dans le ciel des États-Unis. Leur forme évoque un disque aplati, un hémisphère, un cigare. Des rangées de hublots émettent une lumière préférentiellement de couleur orange. Les atterrissages laissent des traces au sol. Les changements brusques de direction défient les lois de la physique ; ils s'effectuent dans un silence total. Parfois les contours de la chose sont flous ou déchiquetés, comme pour l'OVNI photographié à bord du Concorde chargé de suivre l'éclipse du 30 juin 1973 ; la forme peut même être changeante (OVNI aperçu par des gendarmes bretons le 19 avril 1974, au-dessus du porte-avions Foch).

Contrastant avec l'intérêt manifesté par le grand public, l'attitude de la quasi-totalité des scientifiques va de l'indifférence totale à l'agacement. Exception qui confirme la règle : l'astronome Guérin, qui depuis de longues années cultive ce qu'il appelle l'ufologie, et que la vague d'OVNI a promu au rang de vedette du petit écran. Ses collègues, avec la plupart des chercheurs des disciplines pouvant être concernées, ont d'autant plus tendance à se tenir à l'écart du débat que leurs propos risquent d'être immédiatement amplifiés, soit pour leur faire grief d'un scepticisme systématique, soit pour leur en faire dire beaucoup plus qu'ils n'ont dit.

Tel est aussi le sort réservé à toute déclaration de personnalités en vue : ayant exprimé à la radio l'opinion qu'il y avait tout de même dans cette affaire quelque point à éclaircir, le ministre Galley a été aussitôt enrôlé par les soucoupistes.

Météorite

L'ovnite, selon l'expression de l'astrophysicien Evry Schatzman, se révèle à l'analyse objective comme un phénomène essentiellement psychosociologique, à forte composante passionnelle.