La difficulté d'une approche rationnelle est aggravée par le vocabulaire consacré : parler d'objets volants non identifiés, c'est déjà une pétition de principe. Il s'agit de phénomènes aériens non expliqués ; les attribuer à la présence d'objets volants constitue une interprétation, fondée ou non. La nature nous offre à chaque instant, jusque dans la vie quotidienne, des apparences dont nous ne nous soucions pas (nous n'en aurions pas le temps) d'étudier l'origine.

Les OVNI ne seraient que la systématisation de telles apparences, l'attention étant polarisée sur les jeux de lumière aériens, particulièrement changeants et susceptibles d'interprétations erronées. Un communiqué officiel a révélé la nature de l'objet photographié par Concorde : c'était l'éclatement d'une météorite pénétrant dans la haute atmosphère durant l'éclipse.

Le scepticisme des scientifiques à l'égard de l'explication courante (les OVNI seraient pilotés par des visiteurs venus d'autres planètes)est interprété bien à tort comme la négation de toute possibilité d'une vie intelligente extraterrestre.

Calculs

Au contraire, ce problème est discuté par plusieurs astrophysiciens, mais de façon hypothétique, car il comporte encore, il faut le souligner, de nombreuses inconnues.

L'apparition de la vie dans d'autres systèmes planétaires de la Galaxie est regardée par la plupart des biologistes et des astrophysiciens comme possible et par quelques-uns comme probable.

Mais les évaluations établies dans la fourchette (très large) des données connues du problème s'abaissent très vite dès qu'on considère successivement la probabilité qu'une civilisation technologique ait pu se développer dans une époque contemporaine de la nôtre, qu'elle ait voulu entrer en communication avec nous, qu'elle en ait trouvé les moyens techniques et enfin qu'elle ait décidé d'envoyer vers la Terre des vaisseaux habités.

Selon un calcul de G. V. Foster, publié en 1973, si l'on admet que le rayon d'action des vaisseaux interplanétaires est de 10 années de lumière, le nombre probable de visites reçues par le système solaire depuis sa naissance, il y a cinq milliards d'années, est égal à 2 !

Aussi les spéculations des scientifiques s'orientent-elles davantage vers des projets de défection d'éventuels messages radioélectriques que vers le folklore de ce qu'on nomme les OVNI.

Océanographie

Les premiers résultats du projet « Famous »

La première phase du projet FAMOUS (French-American Mid-Oceanic Undersea Survey) s'est déroulée au large des Açores pendant l'été 1973.

Du 2 août au 4 septembre 1973, le bathyscaphe français Archimède a plongé sept fois aux environs du point 36° 50′ nord et 33° 15′ 30″ ouest, c'est-à-dire dans la zone étudiée en détail depuis la surface par 13 navires de diverses nationalités en 1971 et 1972. Huit plongées figuraient au programme 1973 de l'Archimède, mais le mauvais temps a obligé à annuler la huitième plongée. La première phase du projet FAMOUS a permis pour la première fois d'observer in situ une dorsale océanique et de prélever des échantillons choisis et localisés à vue. FAMOUS constitue la première expédition de géologie de terrain sur une des zones où se met en place la croûte océanique.

La surface de notre globe est composée de plaques rigides – six principales et plusieurs petites – qui se comportent chacune comme un tapis roulant. Dans les dorsales subocéaniques monte et se met en place la nouvelle croûte océanique. Celle-ci repousse peu à peu la croûte plus ancienne, qui dérive en entraînant les masses continentales éventuellement incluses dans les plaques. À l'autre bout du tapis roulant, une quantité équivalente de vieille croûte disparaît (puisque la Terre n'enfle pas) : la plus grande partie du surplus de croûte est avalée dans les fossés océaniques – presque tous situés dans le Pacifique –, le reste se chiffonnant dans les chaînes de montagnes.

Tel est le schéma théorique et très simplifié de la tectonique des plaques (Journal de l'année 1970-71).

Questions

Avant les plongées de l'Archimède, on ignorait comment la nouvelle croûte océanique se mettait en place. La première phase du projet FAMOUS se proposait donc de répondre à plusieurs questions :
– En quel point ou dans quelle zone du rift (la vallée longitudinale, large d'environ 4 km, qui s'étire au milieu de la dorsale) se met en place le magma basaltique qui forme peu à peu la croûte océanique ? La lave sort-elle dans le fond ou sur les parois du rift ?
– Les éruptions de basalte se font-elles par des fissures ou par des couches ponctuelles ? Quelles sont les formes volcaniques lorsque les éruptions ont lieu sous 3 000 mètres d'eau ?
– Quand se produisent les mouvements de tectonique verticale (encore inexpliqués) qui font remonter la nouvelle croûte océanique en créant par là même les parois du rift ?
– Existe-t-il des fissures ouvertes et des accumulations de sels minéraux chauds, comme on en connaît dans plusieurs fosses de la mer Rouge ?

Objectifs

Les levés bathymétriques effectués depuis la surface avaient permis de dresser une carte topographique de la zone choisie, carte remarquablement détaillée pour une représentation des fonds marins. On avait pu repérer, au milieu du rift, une bosse haute d'environ 300 mètres et longue de près de un kilomètre, qui faisait penser à un volcan. Ce volcan fut choisi comme objectif de la première plongée.