Face à ce front hostile, John Scali, ambassadeur des États-Unis, annonce, le 16 mars, que le président Nixon l'a autorisé à exercer le droit de veto contre toute résolution recommandant une neutralisation du canal. Les pays latino-américains sont particulièrement attachés au principe de dénucléarisation. Mais cela impliquerait un contrôle sur les transports militaires américains auquel les États-Unis ne peuvent se résoudre.

Dans les jours qui suivent, les pays non alignés préparent un projet de compromis, refusé par les deux parties. Si bien que, le 22 mars, les États-Unis opposent leur veto à une résolution amendée présentée par le Panama et le Pérou avec l'appui de plusieurs autres pays.

La France partage le point de vue des États-Unis, selon lequel la révision des accords sur le canal de Panama est un problème bilatéral.

Paraguay

Asunción. 2 390 000. 6. 3,2 %.
Économie. PNB (70) 249. Production (70) : G 139 + A *128 + I 143. Énerg. (*70) : 145. C.E. (70) : 11 %.
Transports. (68) : 28 M pass./km, 22 M t/km. (*70) : 15 300 + 13 000.
Information. (70) : 11 quotidiens ; tirage global : *99 000. (70) : *16 900. (70) : *18 000. (70) : 24 000.
Santé. (68) : 1 386. Mté inf. (70) : 36.
Éducation. (69). Prim. : 408 524. Sec. et techn. : 51 129. Sup. (68) : 7 266.
Institutions. République. Constitution de 1940. Président : général Alfredo Stroessner, réélu le 11 février 1973, pour la quatrième fois depuis 1954.
Sous la menace américaine de suspension de l'aide économique, le Paraguay accepte l'extradition du trafiquant de drogue Joseph-Auguste Ricord, ressortissant argentin d'origine française, condamné à mort en France pour collaboration. Comme prévu, le président Stroessner est réélu, le 11 février 1973, et son parti, le Colorado, remporte la majorité au Parlement. La Constitution a été modifiée pour permettre à Stroessner de se représenter.

Pérou

Lima. 14 010 000. 11. 3,1 %.
Économie. PNB (70) 398. Production : G (69) 124 + A (*70) 119 + I (69) 148. Énerg. (*70) : 609. C.E. (70) : 19 %.
Transports. (69) : 254 M pass./km, 591 M t/km. (*70) : 230 400 + 117 500.  : 421 000 tjb. (*70) : 788 783 000 pass./km.
Information. (70) : 85 quotidiens ; tirage global : *1 660 000. (70) : *1 819 000. (70) : *395 000. (61) : 319 200 fauteuils. (70) : 228 000.
Santé. (69) : 6 870. Mté inf. (67) : 72.
Éducation. (68). Prim. : 2 334 982. Sec. et techn. : 563 698. Sup. : 101 099.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1933. Président : général Juan Velasco Alvarado, qui renverse Fernando Belaunde Terry le 2 octobre 1968.

Oppositions

Les militaires péruviens, qui tentent de définir une troisième voie, à égale distance du capitalisme et du communisme, subissent les critiques des partis traditionnels, de la droite classique et de l'extrême gauche, groupusculaire et divisée.

À la suite d'incidents qui ont fait trois morts, l'état d'urgence est décrété, le 3 juillet 1972, dans le département de Puno, dans le Sud. Quatre jours plus tard, 25 000 étudiants défilent à Lima pour réclamer une réforme de l'enseignement et exprimer leur solidarité avec les familles de leurs camarades tués à Puno. Les manifestants dénoncent « la capitulation du gouvernement devant le grand capital américain » et la politique favorable aux investissements étrangers.

En effet, malgré les nationalisations de la Compagnie des téléphones (25 juillet 1972), de la distribution de l'électricité (septembre) et surtout de l'industrie des pêches (mai 1973), la plus importante du pays, de nombreux secteurs restent sous le contrôle étranger. Les mines sont pour 80 % aux mains de sociétés étrangères et Pétropérou a concédé à plusieurs compagnies nord-américaines la prospection et l'exploitation pétrolière en Amazonie.

Au début du mois de novembre, de nouvelles manifestations d'étudiants ont lieu à Lima, Huancayo, Piura et Trujillo, faisant plusieurs dizaines de blessés. Une centaine de jeunes gens sont arrêtés. Les dégâts sont importants, en particulier à l'ambassade des États-Unis, attaquée à coups de cocktails Molotov.