Le style du président Echeverria ne laisse pas indifférents de nombreux intellectuels, et même des dirigeants contestataires de 1968. Mais les résistances sont par contre très fortes du côté de l'aile conservatrice du parti et des syndicats ouvriers avec Fidel Velasquez.

Indépendance

Trois événements principaux illustrent le changement de cap de la politique étrangère menée par Luis Echeverria depuis son accession à la présidence. Le 30 novembre 1972, le Mexique reçoit avec chaleur le président chilien Allende, qui, à l'université de Guadalajara, fait notamment l'éloge de Fidel Castro et de Che Guevara. Le 21 février, le Parlement adopte la loi sur les investissements, dans le but de protéger les capitaux nationaux et surtout de réglementer les investissements étrangers. Ceux-ci seront bien accueillis, à condition d'être « associés au capital mexicain » et de « partager avec lui les tâches qu'exige le développement national ».

Le 29 mars, le président entreprend un voyage de vingt-neuf jours qui le conduit au Canada, en Grande-Bretagne, en Belgique, en France, puis en Union soviétique et en Chine. Le but de son voyage est triple : faire mieux connaître son pays ; diversifier ses échanges commerciaux (dont près des trois quarts se font actuellement avec les États-Unis), en trouvant de nouveaux débouchés notamment en Europe ; définir de nouveaux rapports entre pays développés et pays en voie de développement.

Luis Echeverria s'est surtout efforcé, tout au long de son voyage, de défendre son projet d'une charte des droits et des devoirs économiques des États. Il réussit à faire ratifier (avec quelques réserves) par la Grande-Bretagne, la France, la Chine – l'URSS exceptée – le traité de Tlatelolco, qui prévoit la neutralisation atomique de l'Amérique latine.

Nicaragua

Managua. 1 980 000. 13. 3,7 %.
Économie. PNB (70) 434. Production : G (68) 139 + I (65) 119. Énerg. (*70) : 374. C.E. (70) : 20 %.
Transports. (68) : 35 M pass./km, 13 M t/km. (*70) : 34 400 + 18 900. (*70) : 76 990 000 pass./km.
Information. (67) : 7 quotidiens ; tirage global : *91 000. (70) : *109 000. (70) : *55 000. (63) fréquentation : 7,5 M. (70) : 26 000.
Santé. (69) : 1 141. Mté inf. (66) : 55.
Éducation. (69). Prim. : 266 346. Sec. et techn. : 45 624. Sup. : 7 682.
Institutions. République. Constitution de 1950 abrogée en septembre 1971. Une junte exerce tous les pouvoirs jusqu'en janvier 1974.

Catastrophe

Le samedi 23 décembre 1972, à 0 heures 27 (heure locale), Managua, capitale du Nicaragua, est aux trois quarts détruite par un très violent séisme. La catastrophe fait entre 7 000 et 10 000 morts ou disparus, mais le chiffre exact des victimes ne sera jamais connu : de nombreux corps sont brûlés dès leur découverte, sans qu'ils soient identifiés, et d'innombrables cadavres restent enfouis sous les décombres que les sauveteurs brûlent aussitôt, de façon à éviter les épidémies. Très vite, en effet, sous le climat tropical, une odeur pestilentielle de corps en décomposition flotte sur la ville.

On estime que 60 000 maisons, sur un total de 80 000, sont détruites et qu'il y a environ 20 000 blessés. Le tremblement de terre de Managua n'était pourtant pas ce que les sismologues appellent un séisme majeur, sa magnitude étant de 6,5 (sur l'échelle de Richter). Mais le foyer du séisme était très superficiel, d'où des dégâts forts importants et limités à la seule ville de Managua.

Une autre raison explique l'ampleur de cette catastrophe : la mauvaise qualité des constructions, courante dans tous les pays sous-développés. Les rares immeubles de Managua bâtis selon les normes antisismiques ont, en revanche, bien supporté la violence de la secousse. C'est le cas des deux principales banques de la ville, qui comptent dix-huit étages, et de la villa du général Somoza, ancien président de la République et homme fort du Nicaragua. Partiellement détruite par des séismes en 1885 et 1931, Managua, dont le sol (alluvions et cendres volcaniques) est particulièrement propice au tremblement de terre, sera reconstruite au même endroit. « Ma maison, déclarait le général Somoza, a été construite selon les normes, si bien qu'elle peut supporter les tremblements de terre. Elle n'a eu qu'une seule fissure. Pourquoi devrais-je déménager ? »