Début mai 1972, les dirigeants du Fonds monétaire international ont communiqué le fruit de leurs études à ce sujet. Leur conclusion est formelle : il faut renoncer à l'étalon-dollar, ce qui a provoqué la colère des Américains. Pour les dirigeants du FMI, le seul système viable consisterait à remplacer le dollar comme monnaie internationale (c'est-à-dire comme moyen de réserve des banques à côté de l'or) par un autre étalon, spécifique au commerce international et géré par le FMI. Autrement dit, il faudrait que la monnaie du monde cesse d'être celle d'un pays. Mais cela suppose que, d'une manière ou d'une autre, les États renoncent à une part de la souveraineté monétaire au profit d'un organisme international, ce qui paraît bien difficile à obtenir. Nous voici au cœur du problème. De deux choses l'une : ou bien la politique se met aux dimensions de l'économie, ou bien celle-ci revient aux dimensions de la politique.