Le sommet de Lusaka condamne catégoriquement les États qui vendent des armes à la République sud-africaine, et rend publique une charte de non-alignement. Ce document, intitulé « déclaration de Lusaka sur la paix, l'indépendance, la coopération et la démocratisation des relations internationales », met l'accent sur le refus de toute espèce de subordination des pays nouvellement indépendants aux anciennes puissances coloniales. Il est accompagné de plusieurs résolutions et recommandations, dont l'une « lance un appel urgent à la France et à l'Espagne pour qu'elles permettent dans le délai le plus bref possible aux peuples de leurs colonies d'exercer librement et sous le contrôle de l'ONU et de l'OUA leur droit à l'autodétermination ». Ce texte propose également la rupture des relations diplomatiques et économiques avec le Portugal et la République sud-africaine.

Dissuasion

Tandis que K. Kaunda s'efforce de dissuader la France et l'Allemagne de l'Ouest de participer au financement du barrage portugais de Cabora-Bassa au Mozambique, il obtient du président Pompidou l'assurance que la France apportera des restrictions à ses fournitures d'armes à Pretoria, succès limité, mais non négligeable.

Enfin, à la conférence des Premiers ministres du Commonwealth, K. Kaunda, président en exercice de l'OUA, prend la tête du groupe des pays hostiles à la reprise des livraisons d'armes britanniques à l'Afrique du Sud. La Zambie, qui apporte une aide armée importante aux mouvements de libération qui combattent au Mozambique et en Afrique du Sud, donne l'impression de mettre en accord sa politique extérieure avec les propos anticolonialistes de son président, dont l'audience est importante dans cette région du monde.