Décidé à relancer son projet, le président ivoirien convoque, en avril 1971, une conférence de presse à Abidjan pour préciser son point de vue. Invoquant le danger que l'expansion du communisme fait peser sur le continent noir pour justifier sa politique d'ouverture en direction des dirigeants sud-africains, Houphouët-Boigny ajoute, non sans raison, que les Africains ne sont pas en mesure de vaincre militairement la République sud-africaine. Pour triompher de l'apartheid, il faut donc, selon le président de la république de Côte-d'Ivoire, recourir aux méthodes pacifiques, et c'est pourquoi il invite ses pairs africains à rechercher de concert avec lui les moyens propres à contraindre le gouvernement de Pretoria à engager le dialogue avec des partenaires noirs plus nombreux.

Le pari ivoirien suscite des réactions diverses, des protestations indignées de la Guinée, de la Tanzanie ou de la République de Somalie, suivies par la République démocratique du Congo et le Cameroun, mais aussi l'approbation des dirigeants de Madagascar, du Gabon, du Malawi, du Ghana ou de la République centrafricaine. Mais à Addis-Abeba, lors de la conférence de l'OUA (21-23 juin), la proposition ivoirienne est condamnée par 28 voix contre 6 et 5 abstentions. Une fois de plus, deux conceptions différentes des relations interafricaines s'affrontent. Une fois encore, le président Houphouët-Boigny se distingue par l'originalité de ses conceptions, lui qui, hier, pendant la guerre civile au Nigeria, avait reconnu le Biafra et qui, aujourd'hui, donne asile au général Ojukwu, chef de la rébellion biafraise.

Libéralisation

Sur le plan intérieur, Houphouët-Boigny poursuit une politique d'unité accordant une large amnistie aux anciens opposants politiques, de plus en plus étroitement associés à la conduite des affaires de l'État, après avoir été réintégrés dans la communauté nationale. Cependant, en novembre 1970, les troupes ivoiriennes ont à réprimer un soulèvement de caractère tribal, animé par un ancien étudiant, qui se proclame « chancelier et commandant en chef de l'armée populaire nationale d'Eburnie ».

La visite officielle du président Pompidou à Abidjan a marqué le point culminant d'un voyage triomphal de dix jours à travers l'Afrique occidentale et centrale. Elle a mis en évidence le magistère moral que continue d'exercer Houphouët-Boigny dans cette partie du continent ; à l'occasion du passage du président français, les chefs d'État membres du Conseil de l'Entente (Togo, Dahomey, Niger, Haute-Volta), organisme auquel appartient également la Côte-d'Ivoire, sont venus à Abidjan pour y saluer le chef de l'État français.

Dahomey

2 640 000. 24. 2,9 %.
Économie. PNB (63) 76. Énerg. (*68) :30. C.E. (63) : 8 %.
Transports. (*68) : 63 M pass./km, 76 M t/km. (*68) : 9 900 + 6 200. (*68) : 54 419 000 pass./km.
Information. (67) : 1 quotidien ; tirage : 1 000. (67) : 60 000. (64) : 3 800 fauteuils ; fréquentation : 0,7 M. (68) : *4 800.
Santé (66). 77.
Éducation (67). Prim. : 139 734. Sec. et techn. : 14 210. Sup. : 115.
Institutions. État indépendant le 1er août 1960. République (4 décembre 1958). Constitution de 1968. Chef de l'État et Premier ministre : Hubert Maga (en tant que président en exercice du Conseil présidentiel, comprenant Sourou Migan Apithy et Justin Ahomadegbe) ; succède au directoire militaire présidé par le colonel Paul Emile de Souza, en place après le coup d'État du 10 décembre 1969.

Éthiopie

24 769 000. 20. 2 %.
Économie. PNB (67) 63. Production (66) : A 64 % + I 11 % + S 25 %. Énerg. (*68) : 160. C.E. (67) : 7 %.
Transports. (67) : 82 M pass./km, 216 M t/km. (*68) : 29 500 + 9 700. (*68) : 298 678 000 pass./km.
Information. (65) : 8 quotidiens ; tirage global : 34 000. (68) : *6 000. (68) : 36 034.
Santé (67). 362.
Éducation (67). Prim. : 452 457. Sec. et techn. : 79 534. Sup. : 3 360.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution octroyée en 1955. Souverain : empereur Haïlé Sélassié Ier (2 novembre 1930). Premier ministre : Tsahafi Tiizaz Aklilou Habte-Woud.

Quarante ans

L'empereur Haïlé Sélassié fête, en novembre, avec solennité, le 40e anniversaire de son couronnement. En Afrique, où les régimes sont particulièrement instables, c'est un record de longévité. Et, en dépit de ses soixante-dix-huit ans, le Roi des rois ne donne aucun signe de lassitude.