Le projet de loi hospitalière présenté en juin 1970 devrait apporter une solution au problème de l'insuffisance du nombre de lits à la disposition des étudiants dans les centres hospitaliers universitaires.

Projets de réforme

Les stages hospitaliers pourront se dérouler dans des établissements publics ou privés qui n'étaient pas associés jusqu'à présent à l'enseignement médical, par un système de conventions passées avec les UER médicales. D'autre part, les 4 groupes de travail créés le 9 décembre 1969 pour l'étude d'une réforme de l'enseignement médical déposent leurs rapports le 19 juin. La réforme concerne les premier et second cycles, ainsi que la formation des spécialistes et des généralistes.

Malaise persistant dans les lycées

Agitation sporadique, manifestations violentes parfois attestent un malaise persistant dans les lycées. Au scandale de certains parents, les lycéens de 1970 ont pris l'habitude d'utiliser des méthodes d'action inconnues dans le lycée traditionnel : grèves, boycottages ou manifestations.

La rentrée de 1969-70 est assez difficile (notamment dans la banlieue parisienne, dans les périphéries des grandes villes et dans certaines régions comme la Moselle) en raison du retard apporté à l'achèvement des locaux neufs. Ces difficultés provoquent des grèves d'élèves, de professeurs et des protestations de parents d'élèves, localisées, mais relativement plus nombreuses que les années précédentes. Après la période de désorganisation consécutive à la rentrée scolaire, ces mouvements s'éteignent.

Deux affaires prennent le relais pour empoisonner à leur tour la vie des établissements. L'augmentation des frais de pension et de demi-pension — 225 F par an et par enfant en moyenne — est le prétexte à une agitation. À plusieurs reprises, des lycéens, encouragés ou non par leurs parents, boycottent les repas des cantines et organisent diverses petites manifestations contre ce que certaines associations de parents d'élèves considèrent comme une « atteinte à la gratuité de l'enseignement ».

La vignette scolaire

L'une des deux principales fédérations de parents d'élèves de l'enseignement public, la Fédération Cornec (du nom de son président), lance deux mouvements de protestation qui ont un assez large écho. En novembre 1969, elle demande aux parents de refuser de payer la somme équivalant à l'augmentation. Puis, le 13 avril 1970, elle déclenche une grève scolaire assez suivie, malgré l'opposition des autres fédérations de parents : pour protester contre la vignette scolaire.

L'épreuve anticipée

Touchant de plus près les lycéens, l'affaire de l'épreuve anticipée de français au baccalauréat a quelque peu perturbé le fonctionnement de l'enseignement. En 1969, le ministère de l'Éducation nationale décidait de faire passer en classe de première une épreuve de français comptant pour le baccalauréat de 1970. Ayant pris connaissance de leurs notes à la fin du mois d'octobre, les élèves estimèrent que les jurys avaient été excessivement sévères. Ils demandent alors le droit, pour ceux qui le souhaiteraient, de repasser cette épreuve lors de la session complète du baccalauréat. Cette possibilité leur est refusée, mais ils obtiennent que l'oral de français, qui se déroule normalement à la fin de la classe de terminale, compte pour moitié de la note finale de français, contrairement à ce qui avait été prévu.

Cette affaire donne lieu à d'innombrables grèves et manifestations, mouvements qui ont surtout affecté les classes de terminale et de première, mais qui ont débordé souvent sur les autres classes du deuxième cycle (les élèves du premier cycle ne participent en général à aucun mouvement.) Les incidents les plus graves ont lieu en janvier au lycée Michelet, de Vanves (Hauts-de-Seine). Une intervention de la police dans les locaux provoque de graves affrontements. Elle est sévèrement critiquée.

La police est d'ailleurs intervenue assez fréquemment au cours de la dernière année scolaire : au lycée Buffon à Paris (octobre), à Corbeil-Essonnes (novembre), à Rueil-Malmaison (avril). Pour répondre à l'agitation développée par les lycéens, les recteurs ont souvent recours à la fermeture momentanée des établissements. Ceux-ci sont rouverts très vite, mais les élèves doivent s'engager par écrit à respecter certaines règles de vie commune. Dans certains cas, il a même été demandé aux parents de s'engager pour leurs enfants.

Peu de candidats

La participation des parents, des professeurs et des élèves à la direction des établissements par l'intermédiaire de leurs délégués respectifs aux conseils d'administration s'est heurtée à de nombreuses difficultés. La plus importante : trouver des volontaires pour se présenter aux élections, ce qui laisse à penser que le système mis en place n'est pas encore tout à fait entré dans les mœurs.