L'action des forces du pacte de Varsovie place la Roumanie dans une position délicate. Elle vient de dire officiellement sa « confiance inlassable » dans les dirigeants de Prague « élus de façon démocratique » et sa « compréhension totale » de leur politique.

Les Roumains ont été tenus à l'écart des consultations qui ont précédé l'action militaire. Ceausescu ne peut que la réprouver hautement après coup, et demander le retrait des troupes, invoquant le droit des gens et l'orthodoxie marxiste-léniniste. Une entrevue avec l'ambassadeur soviétique Basov, le 25 août 1968, ne lui fait rien retrancher de sa critique, mais il en modère le ton.

Bruits de bottes aux frontières

Déjà une centaine de journalistes du monde entier sont accourus à Bucarest, alertés par des bruits de bottes aux frontières. Le pays se tient prêt à toute éventualité. L'armée est en état d'alerte, des spécialistes sont rappelés, des milices ouvrières sont discrètement armées.

Ceausescu veut que ces précautions demeurent inutiles. « La Roumanie, proclame-t-il, le 11 septembre, ne trahira pas ses alliés du pacte de Varsovie ». Il prend quelque distance avec Bonn, Londres et Washington, relance les échanges culturels avec l'URSS, rappelle les intellectuels roumains, si peu frondeurs qu'ils soient, à la stricte observance de la discipline communiste. Cela ne l'empêche pas de rencontrer Tito le 2 février 1969 et d'affirmer avec lui sa fidélité à la doctrine de non-ingérence, face à la thèse de la « souveraineté limitée ».

Collaboration internationale

Le 24 mars 1969, N. Ceausescu se rend à Ankara présenter aux dirigeants turcs la proposition roumaine de « zone de paix » dépourvue d'armes atomiques dans les Balkans. Le 7 avril, le ministre roumain des Affaires étrangères Manescu confère avec Brejnev et Kossyguine à Moscou, et les invite à Bucarest. En même temps, le parti communiste roumain adresse à Mao Tsé-toung un télégramme de fraternelle salutation pour l'ouverture du congrès du parti communiste chinois. Puis un autre, le 19 avril, à Gustave Husak, lorsqu'il succède à Dubcek à la direction du parti communiste tchécoslovaque.

Il ne s'agit que d'affirmer la permanence de la politique roumaine de collaboration internationale la plus large, dans l'autonomie et le mutuel respect des options de chacun.

Le renouvellement des cadres

Les élections à la grande Assemblée nationale, le 2 mars, se déroulent sous le signe de la cohésion nationale renforcée. Déjà des mesures ont été prises pour accroître la représentation des minorités ethniques aux échelons locaux du pouvoir. Un Front de l'unité socialiste a été créé en novembre 1968, dont Ceausescu lui-même assume la présidence. Cependant que se poursuivent, sans excès de publicité, la réparation des torts causés par les dirigeants staliniens et le renouvellement des cadres de l'État.

Saint-Marin

18 000. 291. 1,5 %.
Information. (66) : 3 000. (66) : 1 800. (66) : 1 800 fauteuils ; fréquentation : 220 000.
Institutions. République indépendante. Le pouvoir exécutif est exercé par deux régents, nommés, pour six mois, par le Grand Conseil général.

Saint-Siège

1 000. 2 273.
Information. (60) : 1 quotidien ; tirage : 280 000.
Institutions. Le traité de 1929 avec l'Italie garantit l'indépendance des États du Saint-Siège (palais du Vatican et du Latran et villa de Castel Gandolfo). Souverain pontife : Paul VI (Giovanni Battista Montini), élu le 21 juin 1963 ; succède à Jean XXIII. Secrétaire d'État : cardinal Jean Villot.

Suède

7 912 000. 17. 0,9 %.
Économie. PNB (66) 2 732. Production (65) : A 7 % + I 50 % + S 48 %. Consomm. énergie (*66) : 5 080 kg e.c.
Transports. (*66) : 5 133 M pass./km, 14 081 M t/km. (*66) : 1 884 000 + 140 100.  : 4 635 000 tjb. (*66) : 1 560 099 000 pass./km.
Information. (66) : 117 quotidiens ; tirage global : 3 908 000. (66) : 2 946 000. (66) : 2 160 000. (63) : 470 000 fauteuils ; fréquentation : 52 M. (66) : 3 572 630.
Santé (65). 8 520 . Mté inf. (66) : 12,6.
Éducation (65). Prim. : 636 884. Sec. et techn. : 609 426. Sup. : 71 413.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1809, complétée par des lois fondamentales. Souverain : Gustaf VI Adolf ; succède à Gustaf V. Premier ministre : Dr Tage Erlander. Élections législatives, le 15 septembre 1968. Le Parti social-démocrate de Tage Erlander remporte sa plus grande victoire depuis 1940, avec 125 sièges (+ 12). Pour les autres partis : communistes, 3 sièges (– 5) ; centre, 39 (+ 4) ; droite, 32 (– 1) ; divers droite, 1 (inchangé). Le raz de marée donne la majorité absolue aux sociaux-démocrates ; Tage Erlander a décidé de rester Premier ministre jusqu'en 1970.

Suisse

6 130 000. 147. 1,3 %.
Économie. PNB (66) 2 458. Consomm. énergie (*66) : 2 698 kg e.c.
Transports. (*66) : 7 718 M pass./km, 5 354 M t/km. (*66) : 1 066 800 + 98 000.  : 199 000 tjb. (*66) : 2 688 109 000 pass./km.
Information. (66) : 126 quotidiens ; 1 tirage global : 2 081 000. (66) : 1 685 000. (66) : 752 000. (66) : 233 800 fauteuils ; fréquentation : *45 M. (66) : 2 395 123.
Santé (65). 7 778 . Mté inf. (65) : 17,8.
Éducation. Prim. (64) : 468 664. Sec. et techn. (64) : 272 159. Sup. (65) : 32 921.
Institutions. République confédérale. Constitution de 1874. Président de la Confédération : Ludwig von Moos. Vice-président : Hans Peter Tschudi.