Le monde des affaires réclame à son tour la libéralisation. Un millier d'industriels signent une pétition qu'ils adressent au gouvernement. La nomination de Vaz Pinto à la direction du Plan national de développement fait espérer aux Portugais l'avènement de la révolution économique qu'ils attendent depuis si longtemps.

Toutefois, dans le budget publié en 1969, les « dépenses extraordinaires » consacrées à la Défense nationale atteignent le chiffre record d'un milliard de francs, dont 60 % sont destinés à la lutte contre la guérilla.

Ralliement au Mozambique

Le Dr Mondlane, qui avait été réélu en juillet 1968, est assassiné, le 2 février, à Dar es-Salam (Tanzanie).

Sa disparition accentue encore les dissensions au sein du camp nationaliste. Son successeur, Uria Simango, ne parvient pas à maintenir la cohésion de son mouvement. Le 16 mars 1969, Lazaro Kavandamé, secrétaire du FRELIMO pour la province de Cabo-Del-Gado et chef des tribus rebelles Makondé (nord du Mozambique), se soumet aux autorités portugaises et invite ses 60 000 sujets à déposer les armes.

Deux quotidiens seulement sont actuellement publiés au Mozambique : Noticias et El Diario, qui appuient inconditionnellement la politique de Lisbonne.

Mise en valeur de l'Angola

Au cours de l'année, les autorités de Lisbonne accroissent leur effort de guerre. Plus de 50 000 hommes de troupe et 3 000 aviateurs portugais sont en permanence employés au rétablissement de l'ordre, mais les maquis nationalistes ne peuvent toujours pas être réduits.

Il est vrai, en revanche, que les Portugais restent maîtres de toutes les agglomérations et qu'ils ne cessent de développer l'économie angolaise. En 1968, le budget était équilibré à 5 279 000 contos. Le produit intérieur brut continue de croître de plus de 6 % par an et les dernières estimations officielles le fixent à 23 millions de contos, soit 4 530 escudos par habitant. Les échanges extérieurs du pays progressent constamment.

Pour mener à bien ses projets de mise en valeur de l'Angola, le Portugal bénéficie de puissants concours financiers extérieurs. La République sud-africaine a signé, en février 1969, un accord avec le gouvernement portugais pour mettre en valeur le bassin du fleuve Cunene — ce qui doit permettre l'irrigation et la mise en culture de 500 000 ha et la production d'abondantes quantités d'énergie hydro-électrique. Le Japon et la République fédérale allemande s'intéressent à plusieurs projets de développement de la production minière et pétrolière.

Enfin, paradoxalement, l'Angola tire profit de la tension existant entre la Rhodésie et la Zambie : depuis 1967, c'est par le chemin de fer angolais de Benguela, puis par le port de Lobito que sont évacuées chaque mois plus de 10 000 t de cuivre rhodésien.

Roumanie

19 400 000. 81. 0,6 %.
Économie. Production (66) : A 31 % + I 57 % + S 12 %. Consomm. énergie (*66) : 2 072 kg e.c.
Transports. (*66) : 14 652 M pass./km, 34 541 M t/km. (*66) : 34 000 VU.  : 245 000 tjb. (*66) : 193 319 000 pass./km.
Information. (66) : 33 quotidiens ; tirage global : 3 083 000. (66) : 2 925 000. (66) : 712 000. (66) : 224 100 fauteuils ; fréquentation : 216,1 M. (66) : 510 257.
Santé (65). 24 875 . Mté inf. (66) : 46,6.
Éducation (65). Prim. : 2 987 240. Sec. et techn. : 643 719. Sup. : 130 614.
Institutions. République socialiste, proclamée le 30 décembre 1947. Constitution de 1965. Chef de l'État (président du Conseil d'État) et secrétaire général du Parti : Nicolas Ceausescu, réélu le 13 mars 1969 par la Grande Assemblée nationale. Président du Conseil : Ion Gheorghe Maurer. Parti unique : Parti communiste.

Opposition prudente mais ferme vis-à-vis de Moscou

L'invasion de la Tchécoslovaquie et l'insécurité que les Roumains en ressentent pour eux-mêmes dominent pendant toute une année la politique de Bucarest. Sous la direction, ferme et souple à la fois, de Nicolas Ceausescu, la Roumanie maintient ses principes d'indépendance et d'égalité dans les relations entre États, socialistes ou non. Mais elle redouble de prudence dans son souci de ne rien faire qui puisse provoquer l'ire des maîtres du Kremlin.