Le chef de la révolution cubaine paraît vouloir enterrer un certain nombre de querelles qui ont défrayé la chronique internationale les années précédentes. C'est ainsi qu'il rend hommage à l'aide de l'Union soviétique et qu'il n'aborde pas l'épineuse question de la guérilla en Amérique latine (sujet sur lequel La Havane est depuis longtemps en opposition avec Moscou).

Cuba, il est vrai, paraît moins empressé, depuis l'invasion de la Tchécoslovaquie — approuvée par Fidel Castro — et depuis l'équipée bolivienne de 1968, de susciter de nouvelles luttes armées sur le continent. Sans renier leur action passée — les carnets de campagne de Che Guevara font l'objet d'une grande diffusion —, les dirigeants cubains paraissent désireux de tirer les leçons de leurs échecs.

Cuba, qui continue à fournir une certaine aide aux maquis vénézuéliens, met également une sourdine à son opposition au régime de Caracas. Lorsque le nouveau président démocrate-chrétien du Venezuela, Rafael Caldera, propose, au début 1968, une trêve aux guérilleros vénézuéliens, La Havane s'abstient de tout commentaire.

Quelques mois plus tôt, un incident cubano-vénézuélien, qui n'aurait pas manqué de dégénérer un an auparavant, est réglé à l'amiable. Il s'agissait de la saisie d'un bateau de pêche cubain, accusé de vouloir effectuer des livraisons aux rebelles vénézuéliens. Après quelques semaines de tractations, le bateau et son équipage sont libérés.

Peu après son installation au pouvoir, le président Caldera évoque, d'autre part, une normalisation des rapports entre Cuba et les États du continent, sans s'attirer un camouflet de La Havane. Le même langage se tient à Santiago du Chili et à Mexico. On parle même de tractations entre La Havane et Washington, tandis que les évêques cubains lancent un appel aux États-Unis pour leur demander de mettre fin au blocus économique de l'île, toujours extrêmement préjudiciable.

Tandis que les détournements d'avions en direction de La Havane se poursuivent à un rythme accéléré — les appareils sont régulièrement rendus à leurs propriétaires —, sur le plan intérieur la situation est marquée par des difficultés lors de la récolte de canne à sucre. Des succès importants, en revanche, sont obtenus dans les secteurs agricole et de la pêche.

Équateur

5 695 000. 19. 3,4 %.
Économie. PNB (66) 221. Production : A 38 % + I 24 % + S 39 %. Consomm. énergie (*66) : 215 kg e.c.
Transports. (*66) : 53 M pass./km, 72 M t/km. (*66) : 19 400 + 21 900. (*66) : 160 685 000 pass./km.
Information. (66) : 23 quotidiens ; tirage global : 241 000. (66) : *650 000. (66) : *55 000. (65) : 114 600 fauteuils ; fréquentation : 15,1 M. (66) : *44 000.
Santé (64). 942 .
Éducation (65). Prim. : 800 507. Sec. et techn. : 117 268. Sup. : 15 395.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1968. Président et chef de l'exécutif : Jose Velasco Ibarra, élu le 2 juin 1968 ; succède à Otto Arosemena Gomez. Nouvelle constitution en préparation. Violences à Quito et Guyaquil au cours de la tournée Rockefeller, fin mai 1969.

Guatemala

4 864 000. 42. 3,4 %.
Économie. PNB (66) 301. Production (66) : A 29 % + I 17 % + S 54 %. Consomm. énergie (*66) : 213 kg e.c.
Transports. (*66) : 133 M t/km. (*66) : 33 300 + 18 300. (*66) : 73 300 000 pass./km.
Information. (62) : 8 quotidiens ; tirage global : 125 000. (54) : 36 000. (66) : *60 000. (62) : 72 500 fauteuils ; fréquentation : 9,7 M. (66) : 32 526.
Santé (65). 1 204 . Mté inf. (66) : *91,5.
Éducation (65). Prim. : 421 446. Sec. et techn. : 49 133. Sup. : 7 673.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1965. Président et chef de l'exécutif : Julio Cesar Mendez Montenegro, élu le 6 mars 1966 ; succéda au colonel Enrique Peralta Azurdia, auteur du coup d'État de 1963. Mouvements de guérilla.

Guyane

700 000. 3. 2,7 %.
Économie. PNB (66) 331. Production (65) : A 25 % + I 34 % + S 40 %. Consomm. énergie (*66) : 856 kg e.c.
Transports. (*66) : 59 M pass./km, 1 M t/km. (*66) : 12 200 + 4 200.
Information. (66) : 3 quotidiens ; tirage global : 48 000. (66) : 90 000. (63) : 44 600 fauteuils ; fréquentation : 4,4 M. (66) : 11 123.
Santé (63). 233 . Mté inf. (66) : *41,3.
Éducation (65). Prim. : 163 344. Sec. et techn. : 17 683. Sup. : 255.
Institutions. État indépendant le 26 mai 1966, après 385 ans de tutelle britannique. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : sir David Rose. Premier ministre : Forbes Burnham.