Le texte n'a pas encore été entièrement déchiffré, mais on sait déjà qu'il se compose de quatre parties : une énumération des sacrifices et fêtes, comme la fête du vin et celle de l'huile ; des prescriptions religieuses diverses ; une description du temple ; enfin le statut du roi et des dispositions pour préparer le peuple d'Israël à repousser une attaque.

La description du temple ne ressemble pas à celles qu'on connaissait jusqu'ici ; il s'agit peut-être d'un autre temple dont la construction était projetée. « L'une des choses intéressantes, bien que surprenantes, a précisé le professeur Yadin, est le style du parchemin, présenté comme la parole de Dieu, s'exprimant souvent à la première personne. » Le rouleau paraît dater de la période d'Hérode le Grand, c'est-à-dire de la seconde moitié du ier siècle av. J.-C.

Le professeur Yadin a déclaré qu'il était encore trop tôt pour révéler comment il était entré en possession du manuscrit, qui a été détenu pendant longtemps dans des conditions défavorables à son état de conservation.

La vie des Esséniens

D'après André Dupont-Sommer, professeur au Collège de France, spécialiste de l'étude des manuscrits de la mer Morte, le nouveau rouleau constitue un document important pour la connaissance de la secte juive des Esséniens, qui, avant d'être détruite ou dispersée, dissimula ses parchemins dans la grotte de Qumrān.

Long de 8,50 m, le nouveau rouleau dépasse de plus d'un mètre le grand rouleau d'Isaïe trouvé en 1950. Il ne constitue pas, comme les précédents, une version particulière de textes bibliques déjà connus, mais un texte entièrement inédit, qui parait devoir apporter beaucoup d'informations nouvelles sur la vie de la communauté essénienne.

Un navire pour l'archéologie

Un navire original a été lancé à Arcachon au mois d'août 1967. Uniquement destiné à la recherche archéologique, l'Archéonaute sera chargé d'explorer les fonds littoraux de l'Atlantique et de la Méditerranée. Parmi ses équipements, on note un sondeur, un appareil de télévision sous-marine, une phonie sans fil, et, pour les plongeurs, un caisson de décompression et une tourelle spéciale pour la plongée. Les missions de l'Archéonaute sont diverses. Elles ne se limitent pas à la recherche, à l'étude et au relevage éventuel des épaves antiques. Elles pourront s'étendre à une autre sorte de restes : ceux qui ont été victimes non pas d'un naufrage, mais de la montée du niveau marin. On sait que le niveau des mers était de 100 à 200 m plus bas à certaines époques de la préhistoire. Pour la première fois, des chercheurs vont pouvoir étudier de façon systématique les régions autrefois émergées, aujourd'hui immergés, et leurs habitats préhistoriques.

Pédagogie

À la veille d'une profonde mutation

Jusqu'à ces dernières années la pédagogie était l'affaire des pédagogues, qu'elle s'élabore à travers les circulaires officielles, à travers les recherches de groupements d'éducateurs ou à travers les expériences de certaines écoles nouvelles. Seules quelques revues spécialisées évoquaient les problèmes pédagogiques.

Il semble bien que l'année 1968 marque, au niveau de l'information pédagogique, un véritable tournant. Jamais la grande presse n'a autant ouvert ses colonnes à des articles concernant l'école, la formation des maîtres, le contenu de l'enseignement, les méthodes pédagogiques. Déjà le colloque de Caen, en 1966 (Journal de l'année 1966-67), avait sensibilisé l'opinion publique. La prolongation de la scolarité, qui fait de l'école secondaire d'hier l'école de base d'aujourd'hui, devait créer d'importantes perturbations dans notre enseignement français hérité directement du xixe siècle.

La rapidité d'évolution des sciences et des techniques obligeait les enseignants, formés une fois pour toutes, à transmettre, par des méthodes souvent périmées, des connaissances chaque jour dépassées. Quel professeur de mathématiques, par exemple, peut enseigner sa discipline en 1968 sans remettre en cause ce qu'il enseignait à ses élèves dix ans plus tôt ? L'enseignement apporté hors de l'école par les grands moyens d'information rendait les élèves plus sceptiques à l'égard des maîtres, plus prêts à contester...

L'école nouvelle

Telles sont quelques-unes des raisons qui ont donné un grand retentissement au colloque d'Amiens : du 15 au 17 avril 1968, plus de 500 participants ont discuté sur le thème : « Pour une école nouvelle ». Il y avait parmi eux des enseignants de tous les degrés, de l'école maternelle à l'Université, des doyens, des recteurs, des chefs d'établissements, et aussi des représentants d'associations de parents, des responsables de mouvements de jeunesse et d'éducation populaire, des psychologues, des sociologues, des économistes, des architectes, des hommes politiques, des syndicalistes.