À l'autre bout du monde, c'est une nouvelle île qui a surgi à l'occasion du réveil du volcan de l'île de la Déception. Cette île n'est autre qu'un volcan égueulé dont la mer a envahi le cratère. Depuis l'éruption du 6 décembre 1967 un îlot est apparu au milieu du lagon. C'est là, très probablement, l'île la plus récente de notre monde.

Océanographie

Intérêt croissant des grands états pour les océans

Tous les grands pays consacrent de plus en plus d'argent à la recherche océanographique (États-Unis : 2,19 milliards de francs en 1967).

Par suite de la diversité des études marines, la recherche océanographique a été longtemps dispersée entre de très nombreux organismes relevant eux-mêmes d'administrations les plus diverses. En 1966, les États-Unis ont créé les mécanismes nécessaires à l'organisation des recherches sur le plan fédéral. En 1967, la France (Journal de l'année 1966-67) a mis sur pied son Centre national pour l'exploitation des océans (CNEXO).

Créé par la loi du 3 janvier 1967, le CNEXO, sous l'impulsion de son directeur général, Yves La Prairie, a passé sa première année d'existence à élaborer le programme de l'océanographie française.

Cinq grands thèmes

Jusqu'à présent, une centaine de laboratoires d'importance très variée, relevant de huit ministères différents, étudiaient l'océan de façon plutôt anarchique. Maintenant, le CNEXO élabore un programme d'ensemble d'après lequel il répartira les crédits entre les équipes de recherche.

Il a d'abord défini cinq grands thèmes orienteurs : 1o exploitation de la matière vivante ; 2o exploitation des matières minérales et fossiles ; 3o reconnaissance et aménagement du plateau continental français ; 4o pollution des mers ; 5o actions de l'océan sur les conditions météorologiques et climatiques. Ces cinq thèmes sont complétés par trois actions de support : a) problèmes de calcul et traitement des données ; b) formation et carrière des océanographes ; c) mise en train d'un grand centre océanographique à Brest.

Le CNEXO, conformément à son nom, insiste sur l'exploitation des océans. Partout on se préoccupe des richesses que peuvent contenir l'eau de mer ou les fonds marins. Aux États-Unis, le nombre de groupes industriels (de sociétés d'aviation, notamment) qui se sont senti une brusque vocation maritime est prodigieux.

En France, ont vu successivement le jour la CGTREO (filiale de la Compagnie générale transatlantique), TECHNOCEAN (créé par cinq sociétés) et l'ASTEO (regroupant vingt-neuf sociétés ou personnalités).

« Aquiculture »

Certes, on utilise déjà les richesses biologiques des océans par la pêche. Mais on en est toujours au stade de la cueillette. On est encore loin de l'aquiculture, que certains pensent réaliser dans un avenir plus ou moins lointain. Pourquoi ne pas cultiver les espèces marines végétales ou animales utiles, comme on le fait déjà sur terre grâce aux techniques agricoles ?

En tout cas, l'exploitation accrue des possibilités biologiques de la mer s'impose pour lutter contre le sous-développement et la faim. On met au point en ce moment des concentrés de poisson qui, par leur faible prix et leur forte teneur en protéines, semblent particulièrement intéressants : 10 g de ces concentrés suffisent à la ration quotidienne de protéines d'un enfant, et on pense pouvoir en produire au prix probable de 2,50 F le kilo. Les concentrés de protéines de poisson sont au programme des recherches menées en ce moment aux États-Unis et au Canada. L'industrie privée s'y intéresse. Une usine pilote a été offerte à l'Uruguay par les Américains. Mais on ne sait pas si les populations qui en ont le plus besoin accepteront d'en manger. Les fabricants avouent eux-mêmes ne pas avoir encore trouvé acheteur.

Positions stratégiques

Un sous-marin nucléaire armé de fusées nucléaires est difficilement détectable tant qu'il reste en plongée. Il peut donc s'approcher sans être surpris et lancer ses missiles à l'improviste. L'idéal serait, évidemment, de ne jamais faire remonter les sous-marins, car, en surface, ils deviennent vulnérables comme tout autre objectif militaire.