Demain, d'autres parasites ou microbes, agents d'autres maladies tropicales endémiques, peuvent s'adapter au climat et aux vecteurs européens.

Les Premières journées médicales d'Afrique noire d'expression française auront donc eu le mérite de mettre en évidence le caractère indispensable et la qualité du barrage sanitaire que les médecins français des territoires d'outre-mer, animant les services des grandes endémies, entretiennent quotidiennement en Afrique.

La fatigue, maladie moderne

Le terme de fatigue, symptôme très banal et volontiers invoqué, recouvre des faits très différents dont l'analyse fait apparaître la complexité originelle. Telle est la première conclusion qui se dégage de l'ensemble des communications présentées au III^e Congrès international de médecine psychosomatique, consacré à la fatigue (Paris, septembre 1966).

Pour le médecin, la fatigue, si elle est de son ressort, se nomme asthénie. Elle peut appartenir à l'évolution normale d'une convalescence ou révéler une affection sérieuse. En dehors de ces circonstances précises, le clinicien n'accepte pas la fatigue comme une entité, ne juge pas qu'il puisse prescrire de remède spécifique et considère que le patient accuse simplement sous ce nom une certaine inadaptation et la difficulté qu'il ressent à soutenir son rythme d'effort.

Ainsi définie, la fatigue apparaît comme un phénomène subjectif, dont l'apparition dépend pour une large part de facteurs psychologiques.

L'impression de fatigue ne survient pas simplement parce que le sujet a abusé de ses possibilités physiques, mais parce qu'il a dépassé les tensions émotionnelles ou l'anxiété qu'il avait (consciemment ou non) accepté de supporter. La fatigue est donc un processus typiquement psychosomatique. C'est l'intolérance psychique qui permet l'alerte physique. La pratique des mesures à distance des caractéristiques physiologiques (chez les cosmonautes, par exemple) a permis de contrôler objectivement l'effort fourni, la vigilance exigée, l'efficacité obtenue ; mais elle n'a pas permis de définir un test simple de la fatigue. Le rôle de l'effort est de fournir un appoint majeur à la résistance à la fatigue.

Les conditions et les motivations de l'activité ont un rôle décisif dans l'apparition de la lassitude.

Un signal d'alarme

Le caractère disparate des sollicitations exige des réajustements constants, engendre d'autant plus la fatigue qu'il y a davantage morcellement, sinon épuisement de l'intérêt. L'accélération généralisée des cadences, au travail et dans la vie, le recours, à fin de diversion ou de repos, à des activités comportant de fortes tensions (conduite automobile, par exemple) interviennent dans l'apparition d'une fatigue nerveuse de plus en plus couramment éprouvée.

Sans correspondre forcément, dans ses premiers temps au moins, à un préjudice organique, cette fatigue doit être tenue pour un avertissement.

Méconnue ou combattue par des excitants, elle devient un élément d'anxiété, le seuil de tolérance à l'effort s'abaissant peu à peu.

Le remède à la fatigue dépend, en de très nombreux domaines, de la restauration d'une activité sollicitant moins diversement et moins constamment les facultés d'adaptation, au prix, parfois, d'une réévaluation lucide des efforts nécessaires et du surmenage superflu.