En éliminant de son entourage les adversaires du président Nasser et en parlant à l'ONU, au mois de juin 1967, au nom de tous les pays arabes, le roi Hussein de Jordanie a probablement sauvé son trône.

Malgré les conséquences désastreuses du conflit israélien, le petit roi n'a jamais été aussi populaire, ni aussi peu menacé. Aujourd'hui, seuls les jeunes nuancent le jugement qu'on leur demande de porter sur leur souverain. Il était temps.

Appels à la révolte

Le raid israélien du 13 novembre 1966 contre la localité de Samoa (18 tués, 134 blessés, 125 maisons détruites) provoquait de violentes émeutes à Naplouse, Hébron et dans la partie jordanienne de Jérusalem. Ces troubles étaient dus aux éléments palestiniens qui réclamaient des armes pour se défendre contre Israël. La police, débordée, fait appel à la Légion arabe, qui tire sur la foule. On compte des morts et plusieurs dizaines de blessés ; des centaines d'arrestations sont opérées.

Inquiète de la tournure des événements, l'Arabie Saoudite met 20 000 hommes à la disposition du roi, tandis que les radios du Caire et de Damas, ainsi que l'Organisation de libération de la Palestine multiplient les appels à la révolte.

Le 22 décembre, les États-Unis décident d'accélérer les livraisons d'armes promises : blindés, canons, fusées arrivent nuit et jour par avions dès la fin du mois de janvier et pendant tout le mois de février.

Lors de la session au Caire du Conseil de défense de la Ligue arabe et de la réunion extraordinaire du commandement arabe unifié, la rupture se précise entre Hussein et le président Nasser. La Jordanie se refuse à l'entrée sur son territoire de troupes irakiennes et saoudiennes, qui seraient chargées de protéger le pays contre Israël.

Nouveau sujet de discorde entre Amman et la Ligue arabe le 27 février. Sans attendre que cette dernière ait fixé une ligne de conduite commune à tous ses membres pour leurs rapports avec l'Allemagne de l'Ouest, la Jordanie prend l'initiative de renouer des relations diplomatiques avec Bonn.

L'anéantissement

Le 15 avril, les élections législatives se déroulent sans incident majeur et donnent au pays un parlement résolument anti-nassérien. Radio-Damas, Le Caire, Ahmed Choukeiri, président de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), vitupèrent le roi Hussein, accusé d'être un « agent des impérialistes ».

La crise éclate alors avec le blocus d'Akaba. Et c'est, le 30 mai, le voyage impromptu de Hussein au Caire, la réconciliation, l'accord égypto-jordano-palestinien de défense commune. Le gouvernement américain, qui prend à sa charge près de la moitié du royaume, est irrité du fait que Hussein ait accepté de s'aligner sur des positions extrémistes. Mais le regain de prestige du trône hachémite compense toutes les sanctions.

Le 16 juin, une semaine après l'anéantissement de la Légion arabe, soutien traditionnel du trône, le roi nomme son oncle, le chérif Hussein ben Nasser, chef du cabinet royal, en remplacement de Wasfi al-Tall, anti-nassérien convaincu, démissionnaire. Cette décision prend une signification politique évidente. Malgré la défaite, malgré la perte de Jérusalem et de la Cisjordanie, qui prive le royaume de ses seules terres fertiles, malgré l'afflux des réfugiés (150 000) et les difficultés économiques graves qui en découlent, la Jordanie garde son roi.

Laos

*1 960 000. 8. 2,3 %. Consomm. énergie : 44 kg e.c.
Transports. Parc autos (63) : 4 800 + 1 600.
Information. Journaux (62) : 5 quotidiens ; tirage global : 21 000. Récepteurs radio : 50 000. Cinéma (63) : 15 salles ; fréquentation : 400 000.
Santé (63). 51 médecins.
Éducation (63). Prim. : 133 163. Sec. et techn. : 6 197. Sup. : 280.
Institutions. État indépendant le 19 juillet 1949. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1956. Souverain : Savang Vatthana ; succède en 1959 à son père Sisavang Vong, décédé. Premier ministre : prince Souvanna Phouma. Vice-Premiers : prince Souphanouvong (Pathet Lao) et Leuam Insisiengmay (neutraliste). Gouvernement d'union nationale.