Le 27 juin, le Parlement israélien adopte à une majorité écrasante trois lois qui étendent l'administration israélienne aux zones occupées, et notamment à Jérusalem. Ces lois, qui permettent aux municipalités d'élargir leur compétence territoriale et aux conseils municipaux d'augmenter le nombre de leurs conseillers sans élection nouvelle, sont considérées comme une formule de compromis entre la déclaration d'annexion et le maintien du système de la double administration dans les territoires occupés.

L'État d'Israël affirme ne pas vouloir intégrer certains territoires conquis. Mais le rattachement de la vieille ville de Jérusalem entre dans les faits à la fin juin. (Le pape Paul VI demandait l'internationalisation des Lieux saints.) La victoire sur la Légion arabe du roi Hussein a permis d'atteindre le Jourdain et d'occuper la partie la plus fertile (la Cisjordanie) du royaume hachémite. Avant les décisions du 27 juin, on parlait déjà de créer des kibboutzim dans cette région.

La Cisjordanie sera-t-elle fédérée ? Dotée par Tel-Aviv d'un statut spécial de pays associé, où Arabes et Juifs pourraient cohabiter ? Le problème du chômage disparaîtrait en Israël, mais les spécialistes se demandent comment l'État sioniste pourrait financer la mise en valeur de ces terres et nourrir plus d'un million de Palestiniens.

Japon

(65) : 98 281 955. 262. 1 %. Consomm. énergie : 1 660 kg e.c.
Transports. Rail : 238 701 M pass./km, 59 627 M t/km. Parc autos : 1 672 600 + 3 554 800. Mar. march. : 11 971 000 tjb. Aviat. civ. : 3 996 985 000 pass./km.
Information. Journaux : 169 quotidiens ; tirage global : 42 533 000. Récepteurs radio : 19 666 000. Téléviseurs : 16 716 000. Cinéma : 4 634 salles ; fréquentation : 431 454 000. Postes téléphone : 9 711 574.
Santé (62). 102 906 médecins.
Éducation (63). Prim. : 10 471 383. Sec. et techn. : 10 849 907. Sup. : 916 632.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1947. Souverain : Hirohito ; succède à son père Yoshihito en 1926. Premier ministre : Eisaku Sato.

Recherche d'un équilibre entre l'Asie et l'Amérique

La victoire de la droite aux élections de la Chambre des représentants, en janvier 1967, et, moins de trois mois plus tard, le succès de la gauche pour l'élection du gouvernement de Tōkyō révèlent les paradoxes de la vie politique japonaise.

Entre son alliance avec les États-Unis et sa vocation asiatique d'une part, entre son prodigieux redressement économique et les menaces de récession d'autre part, le Japon ne parvient pas à trouver sa voie propre.

Victoire inespérée

Les conservateurs (le parti démocrate libéral) sont au pouvoir depuis 17 ans, c'est-à-dire depuis la fin de la tutelle américaine qui avait été imposée au pays à la suite de la Seconde Guerre mondiale. Une nouvelle fois, les élections du 29 janvier dernier leur ont donné la majorité absolue au Parlement.

C'est la première surprise de l'année, car sans même compter l'usure normale du pouvoir, le parti démocrate-libéral se trouvait placé dans une situation particulièrement difficile : une série de scandales politiques et d'affaires de corruption avaient obligé le chef du gouvernement, Eisaku Sato, d'abord à remanier de fond en comble son cabinet, puis, sous la pression de l'opinion publique, à dissoudre la Chambre. Sans s'attendre à un bouleversement politique complet, on pensait que le parti de E. Sato enregistrerait au moins un net recul. Or, il maintient pratiquement ses positions.

L'habileté de E. Sato (qui avait choisi deux mois plus tôt un ministre des Affaires étrangères plus indépendant à l'égard de Washington), les menaces de la révolution culturelle en Chine, et le secours apporté par les milieux financiers et industriels ont permis de redresser une situation fort compromise. Les Japonais ont choisi une stabilité qui ne va pas sans un certain immobilisme.

Mouvement religieux

Ce maintien de la droite s'accompagne toutefois d'une victoire du parti du centre, les démocrates socialistes, et surtout du Komeito (parti du gouvernement pur.) C'est la première fois que ce parti, bras politique du mouvement religieux Soka Gakkai, obtient des sièges au Parlement. Il est difficile de savoir l'influence qu'il pourra exercer dans l'avenir. Si le Soka Gakkai s'est rendu célèbre par les masses d'hommes qu'il encadre dans un mélange de spiritualisme et d'autoritarisme presque dictatorial, les objectifs politiques et économiques du Komeito ne dépassent pas, pour l'instant, le niveau des idées générales.