Autriche : activités économiques

Autriche
Autriche

  • GÉNÉRALITÉS
  • PNB (2021) : 483 milliards de dollars
  • PNB/hab. (2021) : 52 760 dollars
  • PNB/hab. PPA (2021) : 58 370 dollars internationaux
  • IDH (2021) : 0,916
  • Taux de croissance annuelle du PIB (2021) : 4,6 %
  • Taux annuel d'inflation (2021) : 2,8 %
  • Structure de la population active (2020) :
    ● agriculture : 3,5 %
    ● mines et industries : 25 %
    ● services : 71,5 %
  • Structure du PIB (2021) :
    ● agriculture : 1,2 %
    ● mines et industries : 25,8 %
    ● services : 73 %
  • Taux de chômage (2021) : 6,3 %
  • Tourisme
  • Recettes touristiques (2020) : 15 362 millions de dollars
  • Commerce extérieur
  • Exportations de biens (2021) : 198 599 millions de dollars
  • Importations de biens (2021) : 198 936 millions de dollars
  • Défense
  • Forces armées (2019) : 22 000 individus
  • Dépenses militaires (2021) : 0,8 % du PIB
  • Niveau de vie
  • Incidence de la tuberculose pour 100 000 personnes (2021) : 5
  • Part en % des richesses détenues par les 10 % les plus élevés (2021) : 61,85 %
  • Part en % des richesses détenues par les 50 % les moins élevés (2021) : 4,21 %
  • Dépenses publiques d'éducation (2020) : 5,07 % du PIB

Pleinement intégrée à l'UE depuis son adhésion en 1995, malgré la progression de l'extrême droite , l'Autriche réalise autour de 70 % de ses échanges avec l'Union, dont plus de 30 % avec l'Allemagne. Ses autres partenaires, dans l'UE et hors UE, sont l'Italie, la Suisse, la France, les Pays-Bas, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Chine, ainsi que, plus récemment, l'Europe orientale (République tchèque, Hongrie) et les Balkans grâce à leur développement. Le déficit commercial avec l'Allemagne, et conséquemment avec l'Union, est en partie compensé par les bonnes performances du pays à l'exportation (produits manufacturés, surtout) en dehors de cette zone. L'Autriche n'a pas été épargnée par la crise de la zone euro et a retrouvé une faible croissance (1 %) en 2015, estimée à 1,6 % en 2019. Le déficit budgétaire (5,4 % en 2009) a été résorbé et l'Autriche dégageait un excédent en 2018, tandis que la réforme du système des retraites, lancée en 2005, était poursuivie. Le taux de chômage, l'un des plus faibles de l'Union, était passé en dessous de 5 % en 2019 et atteignait moins de 10 % parmi les jeunes (contre une moyenne de 18 % dans la zone euro, en 2018) grâce, notamment, à une politique active de l'apprentissage. Le pays peut toujours compter sur une main-d'œuvre qualifiée très productive, un taux élevé de recherche et développement (dans le peloton de tête parmi les pays européens, avec la Finlande, la Suède et le Danemark)et sur un recours croissant aux énergies renouvelables (énergie hydraulique, biocarburants) dont la part, dans la consommation d'énergie, est l'une des plus élevées d'Europe ( 36,5 %, contre une moyenne de 22 %, et plus de 75 % pour l'électricité). L'objectif affiché par le nouveau gouvernement de coalition entre les conservateurs et les Verts formé en 2020, est d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2040. La crise sanitaire et économique due à la pandémie de Covid–19 entraîne une forte récession ( — 6,7% en 2020) accompagnée d'un déficit budgétaire (8 %) avant la reprise de 2021. Comme l'ensemble des pays de l'UE, l'Autriche est frappée par la crise énergétique et le choc inflationniste en 2022–2023..

La vie agricole, fondée sur l'élevage, est en difficulté sur les versants des vallées alpines. La grande culture (blé et betterave à sucre) intéresse surtout les plaines. L'industrie, de tradition ancienne et favorisée par les aménagements hydroélectriques, s'est diversifiée (sidérurgie, métallurgie de transformation, textile, chimie) ; elle se localise principalement dans les grandes villes : Linz, Graz et surtout Vienne. Le tourisme est très actif dans les régions montagneuses (Vorarlberg et Tyrol).

1. L'agriculture

La contribution de l'agriculture et de la sylviculture au produit intérieur brut (2 %) est nettement inférieure à leur part dans la population active. L'explication doit être cherchée dans la pluriactivité de nombreux agriculteurs/forestiers, notamment en montagne, où le tourisme, l'artisanat, voire l'industrie, apportent des compléments de revenus : les deux tiers des exploitations agricoles et sylvicoles font l'objet d'un travail à temps partiel. Moyennant quoi, et malgré des conditions naturelles assez peu favorables, l'Autriche dispose aujourd'hui de productions relativement diversifiées, allant des céréales (blé, maïs, orge) à l'élevage (bovins, porcins) en passant par la betterave à sucre, le vin et les arbres fruitiers, sans oublier la pomme de terre, autrefois dominante. Celles-ci couvrent l'essentiel des besoins intérieurs avec, cependant, quelques points faibles (oléagineux, fruits et légumes, volailles). Cette évolution favorable est le résultat d'une politique très volontariste qui a privilégié la productivité tout en luttant contre l'exode rural. La production est géographiquement spécialisée, les zones montagneuses étant essentiellement vouées à l'élevage et à la foresterie, tandis que les coteaux et les plaines (vallée du Danube, Burgenland) accueillent les cultures et la viticulture.

2. L'industrie

Au cours du xxe s., l'industrie autrichienne a dû s'adapter successivement à l'éclatement de l'Empire puis, sous la férule hitlérienne, à l'économie de guerre axée sur l'industrie lourde, enfin à la reconstitution de l'appareil productif détruit ou démantelé par les Alliés (en 1945, la production ne représentait plus que le tiers de celle de 1938). À cela viennent s'ajouter les contraintes économiques récentes, peu favorables aux activités minières, l'un des fondements traditionnels de la richesse autrichienne. Malgré cela, et jusqu'en 1990, l'industrie a connu un développement extrêmement rapide. L'un des secrets de cette réussite réside dans la capacité de l'Autriche à exploiter avec souplesse et opiniâtreté les ressources du pays, au premier rang desquelles une main-d'œuvre hautement qualifiée. Ainsi s'est développé un tissu industriel diversifié, formé principalement de petites et moyennes entreprises. Beaucoup d'entre elles occupent des niches technologiques – et, dans une moindre mesure, artistiques – où le savoir-faire est essentiel. Celui-ci permet également à l'Autriche d'être très performante en matière d'ingénierie.

Le principal secteur d'activités est celui, très vaste, des constructions métalliques, mécaniques et électriques, qui s'appuie sur une métallurgie largement orientée vers des productions de qualité (aciers spéciaux) et sur des technologies avancées (frittage…), l'Autriche étant spécialisée, notamment, dans la fabrication de moteurs et de machines-outils. Viennent ensuite l'agroalimentaire, la chimie, le papier-carton, le textile, le verre et la porcelaine.

L'énergie, jadis fournie par des ressources locales (charbon, lignite, hydroélectricité), est devenue plus dépendante des hydrocarbures, dont l'Autriche n'est que faiblement productrice. Les trois quarts du gaz naturel consommé proviennent de Russie. Comme l'Autriche s'est interdit toute production d'énergie nucléaire (référendum de 1978), sa balance énergétique est fortement déficitaire (les importations représentent les deux tiers de la consommation), malgré un effort considérable et continu en faveur de l'hydroélectricité. Ainsi, près de 1 300 centrales hydrauliques fournissent 60 % de l'énergie électrique, leur dissémination sur l'ensemble du pays permettant aux zones montagneuses d'accueillir un certain nombre d'activités industrielles et artisanales, même si le gros des industries manufacturières se situe dans les régions de Vienne, de Graz et de Linz.

3. Les services

Sa situation géographique vaut à l'Autriche d'être un pays de transit qui utilise une infrastructure de transports développée (1 600 km d'autoroutes, 5 800 km de voies ferrées, trafic fluvial sur le Danube).

Le tourisme occupe une place déterminante au sein des activités tertiaires, grâce à un potentiel remarquable et bien valorisé : la montagne et les activités sportives qu'elle génère constituent son principal atout, tandis que l'histoire exceptionnelle du pays a laissé de multiples vestiges, tous soigneusement mis en valeur. Le patrimoine architectural, notamment baroque, est considérable, en particulier à Vienne. Le pays organise également de nombreux festivals de musique et d'art lyrique, le célèbre festival de Salzbourg, dédié à Mozart, attirant les mélomanes du monde entier. En 2011, le pays a accueilli 23 millions de touristes, soit plus de 2 touristes par habitant.

4. Une économie très ouverte

Compte tenu de la taille modeste du marché intérieur, le développement économique du pays ne pouvait guère être autarcique – agriculture mise à part – sous peine de ne pouvoir bénéficier des effets de productivité liés à la production de masse. Le déficit énergétique, l'industrie, très spécialisée, et le tourisme expliquent, pour une bonne part, l'extraversion de l'économie autrichienne. L'industrie exporte une large part de sa production (60 % pour les constructions mécaniques et électriques) et fournit l'essentiel des ventes de marchandises à l'étranger (88 %). Réciproquement, elle ne peut assurer la satisfaction de tous les besoins du pays en produits manufacturés. Au total, les exportations et les importations de biens et de services représentent plus de 70 % du produit intérieur brut (France : 45 %). Si la balance commerciale est en léger déficit, celle des services est excédentaire, de même que celle des investissements directs. L'Autriche accueille, en effet, plus d'investissements étrangers qu'elle n'en effectue elle-même hors de ses frontières. Ses principaux partenaires commerciaux sont les pays de l'Union européenne (environ les deux tiers des exportations et des importations), et principalement l'Allemagne. L'Europe centrale (Hongrie et République tchèque surtout) bénéficie d'une part importante des investissements directs autrichiens à l'étranger.

Pour en savoir plus, voir les articles Géographie physique de l'Autriche et Population de l'Autriche.