Si l'armée libanaise, soutenue par les contingents français, américains et italiens de la Force multinationale (3 300 hommes), réussit à imposer son contrôle sur Beyrouth-Ouest, en revanche, les Forces libanaises (chrétiennes) ne semblent disposées ni à remettre leurs armes lourdes ni à céder du terrain aux autorités dans leur secteur.

Amine Gemayel forme, le 7 octobre, un cabinet apolitique de dix membres en gardant Chafic Wazzan (sunnite) comme président du Conseil. Puis, devant les Nations unies, il prononce un discours équilibré (18 octobre), dans lequel il lance un appel « au retrait immédiat et inconditionnel de toutes les forces non libanaises du Liban » et affirme que son pays « maintiendra sa pluralité culturelle, mais au sein d'une politique sans compromis ». Enfin, il réclame que « les Palestiniens puissent vivre libres, en paix, et autonomes sur leur terre, en Palestine ».

À Beyrouth, on s'emploie déjà à une reconstruction qui est évaluée à 105 milliards de F. Pourtant, aucun signe favorable ne se manifeste qui laisse prévoir que celle-ci puisse se réaliser rapidement. Le partage du Liban entre la Syrie et Israël est réalisé dans les faits. La mission Philip Habib, qui a repris pour obtenir l'évacuation des forces étrangères, piétine : Tel-Aviv est résolu à obtenir à ses conditions un accord politique avec le Liban avant de retirer ses troupes ; Damas rejette le « plan de retrait partiel et simultané » de ses forces et de l'armée israélienne.

Surtout, on se bat dans le Chouf entre druzes et chrétiens, sous les regards intéressés des Israéliens. On se bat aussi dans le nord, à Tripoli, entre milices favorables et hostiles à la Syrie. Les pleins pouvoirs accordés au gouvernement, le 9 novembre, sont sans effet, l'armée libanaise n'ayant pas les moyens d'empêcher les affrontements. La sécurité n'est même pas totalement assurée à Beyrouth : Walid Jumblatt échappe à un attentat le 1er décembre. Ainsi, après les espoirs euphoriques suscités par la réunification de Beyrouth, l'élection d'Amine Gemayel, « l'appui sans équivoque » des États-Unis et la présence de la Force multinationale, l'impasse paraît, fin 1982, particulièrement préoccupante. L'ouverture de négociations directes entre Libanais et Israéliens, le 28 décembre à Khaldé, sous l'égide des États-Unis, constitue l'aboutissement de contacts indirects noués depuis l'été. Mais les désaccords ne tardent pas à se manifester.

La guerre

4 juin : bombardement de Beyrouth par l'aviation israélienne.

6 juin : début de l'opération Paix en Galilée. Objectif : repousser les Palestiniens à 40 km de la frontière Nord.

7 juin : prise de Tyr, Nabatieh et Hasbaya. Début de la mission Philip Habib.

8 juin : veto américain à une résolution du Conseil de sécurité exigeant le « retrait immédiat et inconditionnel » d'Israël.

9 juin : bataille aérienne et de blindés syro-israélienne.

11 juin : cessez-le-feu syro-israélien.

12 juin : l'O.N.U. obtient un premier cessez-le-feu israélo-palestinien.

13 juin : début du blocus de Beyrouth-Ouest.

20 juin : réunion d'un Comité de salut national libanais.

25 juin : premiers bombardements massifs de Beyrouth.

3 juillet : encerclement total de Beyrouth-Ouest par l'armée israélienne.

6 juillet : Washington se déclare prêt à envoyer des troupes dans le cadre d'une Force multinationale.

10 juillet : Paris accepte de participer à la Force multinationale.

24 juillet : raid aérien israélien dans la vallée de la Bekaa. Béchir Gemayel candidat à la présidence de la République.

27 juillet : bombardements israéliens sur Beyrouth. Signature d'un 7e cessez-le-feu.

1er août : prise de l'aéroport de Beyrouth. Violents combats israélo-palestiniens.

4 août : pénétration des blindés israéliens dans Beyrouth-Ouest. Nouvelle abstention américaine au Conseil de sécurité.

5 août : refus israélien d'une présence d'observateurs des Nations unies.