Les activités de l'Institut Pasteur se poursuivent dans les trois axes définis par Pasteur lors de l'inauguration : prévention et traitement des maladies infectieuses ; enseignement ; recherche.

– L'Hôpital Pasteur est spécialisé dans le traitement des maladies infectieuses, des maladies parasitaires, des mycoses, des maladies résultant de dérèglements immunitaires, telles qu'allergies, immunodépressions ou maladies auto-immunes. C'est dans cet hôpital que furent utilisés pour la première fois les sulfamides. Il est au premier rang de l'étude des antibiotiques. Son activité d'hospitalisation concernant le Sida le place au troisième rang en France, après deux grands services de l'Assistance publique.

Les Centres de référence sont à la fois des sentinelles, des conseillers, des experts, notamment en matière d'épidémiologie et de diagnostic. L'Institut Pasteur abrite 14 des 32 centres nationaux de référence existant en France et 9 centres collaborant avec l'Organisation mondiale de la santé. Leurs compétences s'exercent sur la rage, la grippe, les hépatites virales, le Sida, les mycoses et les antifongiques, la peste, le choléra, les salmonelles, les shigelles, les arbovirus, les yersinia, les staphylocoques, les streptocoques, ou encore la résistance aux antibiotiques. Ces centres assurent en outre des missions quotidiennes au service de la santé publique.

– Le Centre d'enseignement de l'Institut Pasteur dispense des enseignements postuniversitaires pour la formation à la recherche et au diagnostic dans une large série de disciplines : microbiologie, virologie, immunologie, mycologie, parasitologie, etc. Il remplit là une vocation de service public, encore que le financement de ces activités soit entièrement privé. Chaque année, l'Institut Pasteur accueille près de 300 élèves français et étrangers. Dans ces enseignements généraux, spécialisés ou méthodologiques, priorité est donnée à l'expérimentation ; les cours théoriques ne font qu'apporter les bases nécessaires ou expliciter certains travaux de laboratoire.

– La Recherche, à l'Institut Pasteur, est menée au sein d'environ 70 unités distribuées en 8 départements. L'analyse du réseau complexe que couvre cette recherche occuperait un volume entier. Mais, il est possible d'esquisser les grandes voies dans lesquelles elle est engagée et que l'on peut résumer sous trois rubriques : microbiologie : immunologie ; biologie du développement.

La microbiologie

On continue à chasser les germes pathogènes à l'Institut Pasteur, à les isoler, les cultiver, en faire le diagnostic, à préparer contre eux des vaccins ou des moyens de lutte thérapeutique. L'exemple le plus connu est celui du Sida, pour lequel les équipes pastoriennes ont été les premières à reconnaître la cause de cette maladie et à engager des forces importantes pour l'étudier et la combattre. Moins connue, mais tout aussi efficace, la lutte contre les virus de l'hépatite ; ceux des fièvres hémorragiques ; le virus de la poliomyélite ; le « virus des verrues » qui déclenche parfois des processus cancéreux ; contre les champignons responsables des mycoses ; ou contre certains parasites comme celui du paludisme, pour lequel la recherche d'un vaccin est devenue une œuvre de coopération mondiale dans laquelle l'Institut Pasteur joue un rôle considérable. Et puis il y a toute la faune de germes pathogènes courants, salmonelles, shigelles, staphylocoques, streptocoques, les épidémies, les résistances à certains antibiotiques, qui font l'objet d'une surveillance constante. Dans cette lutte incessante, l'Institut Pasteur joue en quelque sorte le rôle de laboratoire national.

Mais les bactéries sont étudiées aussi comme les plus simples des cellules, une sorte de minimum vital, sur lequel on peut apprendre les mécanismes de base du vivant. C'est ainsi que s'est développée la biologie moléculaire. L'école pasteurienne s'est particulièrement distinguée dans l'élucidation des mécanismes de transfert et de recombinaison génétique, ainsi que dans l'étude des circuits qui règlent l'activité des gènes en fonction des besoins de la cellule.