Le problème de la dette est devenu crucial en Amérique latine, où s'est levé un vent de fronde contre le « chantage », les « pressions » et la « dictature financière » du FMI, principal prêteur, qui demande aux pays endettés de pratiquer une politique d'austérité. Menaces de retrait du FMI, adoption de programmes économiques anti-inflationnistes ont rythmé ces difficiles relations de l'Amérique latine avec ses créanciers, dont le point d'orgue a été atteint avec les déclarations de Fidel Castro, qui a appelé les pays endettés à s'unir pour refuser de rembourser les intérêts de leur dette.

Conséquences intérieures du problème de la dette : en Uruguay, 100 000 personnes ont manifesté en juin contre l'austérité ; en Équateur, une grève générale en janvier a fait 7 morts au cours d'affrontements ; en Bolivie, 16 000 mineurs ont investi La Paz.

En Colombie, le cessez-le-feu conclu avec le M19 a été rompu et a connu un sanglant dénouement lors de la prise d'otages de Bogota. Les États-Unis ont demandé un embargo contre le Nicaragua. Le nouveau président, Daniel Ortega, a finalement décrété la suspension des libertés pour un an dans son pays, en rejetant la responsabilité sur l'agressivité Yankee.

Jérôme Hesse