En plus de son utilité en tant que réseau de communication, Télétel peut donc être à plus longue échéance considéré comme instrument de sondage permanent sur certains secteurs économiques ou sociaux.

Énergies

Beaucoup de projets et quelques réalisations

La Conférence internationale sur les énergies nouvelles et renouvelables, réunie en août 1981 par les Nations unies à Nairobi, se préoccupe surtout des moyens, pour les pays dits en voie de développement, de recevoir davantage de combustibles fossiles — pétrole et charbon — et de limiter la consommation du bois de feu, arrivée à un niveau où elle risque de dépasser les possibilités de renouvellement naturel. La proposition de créer une filiale de la Banque mondiale spécialisée dans les problèmes de l'énergie rencontre l'opposition des États-Unis. La France annonce son intention de doubler en valeur absolue, dans les six ans à venir, son aide aux énergies non renouvelables dans les pays les moins avancés.

Pour 1981, elle n'a pas dépassé 20 millions de F, La délégation française souligne la nécessité de mieux employer les crédits. Chaque démonstration de pompe solaire exige des études, des travaux d'ingénierie et souvent, faute de suivi, s'arrête au bout de quelque temps. L'accent devrait être mis sur des dispositifs standardisés, comme des gazogènes utilisant avec un bon rendement diverses sortes de biomasse, alors que le rendement des foyers ouverts ne dépasse pas 6 %.

En France, le couplage au réseau de la centrale solaire Thémis, dans les Pyrénées-Orientales, prévu pour mai 1982, est renvoyé à septembre, la tempête ayant détruit quelques-uns des 201 miroirs de 54 m2 qui réfléchissent les rayons du soleil vers le récepteur de la chaudière (Journal de l'année 1978-79).

La puissance prévue de cette première centrale solaire en France est 2,5 MW. Sa construction a coûté 128 millions de F, soit par mégawatt installé 20 fois celle d'une centrale nucléaire du type actuel ou 10 fois celle d'un surgénérateur. Quant au prix du kilowattheure, qui est lié aux dépenses d'exploitation et d'entretien, il devrait osciller, dans les premiers temps, entre 5 et 7 F contre 0,42 F pour une centrale au fuel, 0,25 F pour le charbon et 0,16 F pour le nucléaire.

Achevée à peu près en même temps que Thémis, la centrale Solar One, dans le désert de Mojave, en Californie, est équipée de 1 818 miroirs de 42 m2 et devrait développer une puissance de 10 MW. Elle a coûté environ 145 millions de dollars, soit plus de 900 millions de F. Là encore, l'énergie produite reviendra beaucoup plus cher que celle des centrales à charbon ou à fuel. Des projets plus ambitieux sont prêts, pour des centrales de 100 et 111 MW. Mais, s'ils voient le jour, ce sera grâce aux compagnies privées ; l'administration Reagan a fait passer son budget de l'énergie solaire de 503 millions de dollars en 1981 à 275 millions en 1982 et prévoit une diminution encore plus drastique pour 1983.

La conversion directe de la lumière solaire en courant électrique par photopiles a l'avantage de se prêter à des installations de taille quelconque, depuis les petits générateurs isolés dans les régions désertiques ou éloignées d'un réseau de distribution jusqu'aux engins spatiaux. Son emploi pour des centrales de dimension industrielle se heurte au prix encore trop élevé des modules photovoltaïques, qui ferait revenir la puissance de crête (éclairement maximal) à 60 000 F le kilowatt.

Chauffage

Seule continue d'apparaître rentable dans l'immédiat l'utilisation de l'énergie solaire, sans conversion en électricité, pour le chauffage d'habitations ou de petites installations industrielles ou agricoles. À Blagnac (Haute-Garonne), ville où ont déjà été construites plusieurs maisons solaires, un groupement coopératif d'HLM inaugure, en octobre 1981, un immeuble collectif de 26 appartements, conçu par le CEA et GDF. Il est muni d'un système de stockage intersaisonnier, les calories excédentaires étant emmagasinées dans un réservoir d'eau souterrain. Lorsque la température venant du stockage solaire devient insuffisante, une chaudière à gaz assure la différence. Par rapport à un chauffage utilisant exclusivement le gaz, l'économie de gaz est d'environ 46 %, mais le surcoût à la construction est de 50 000 F par logement.