Il existait deux freins démographiques : d'une part, la structure de la propriété, qui interdisait en général tout mariage s'il n'y avait pas possibilité de s'établir et de cultiver ; d'autre part, les interdits moraux, qui rendaient fort rares les naissances hors mariage. Prise dans le réseau des structures agraires et des structures culturelles, la France du xviie siècle était dans l'impossibilité de décoller démographiquement. La natalité y était bel et bien contrôlée.

Mexico, Memphis, Lascaux n'ont pas livré tous leurs secrets

Les congressistes réunis au Xe Congrès des sciences préhistoriques et protohistoriques, en octobre 1979, à Mexico, ont eu l'occasion de visiter, au cœur de la ville, un des grands sites archéologiques de ces dernières années. La grande pyramide, détruite par les Espagnols de Hernan Cortez en 1521, est en effet exhumée depuis deux ans et fouillée par l'équipe du professeur Moctezuma de la façon la plus moderne. Elle a déjà livré une quantité extraordinaire d'objets permettant de récolter une moisson d'informations de première main sur le système économique et politique des Aztèques.

Fouilles

L'emplacement de la pyramide était connu — juste à côté de la cathédrale. Les travaux n'ont eu lieu qu'après la découverte fortuite d'une grande dalle sculptée avec traces de peinture, placée elle-même sur une autre dalle antérieure et sur un sol archéologiquement intact contenant de nombreuses et riches offrandes. Les fouilles, menées ensuite avec des moyens importants, ont montré qu'un cinquième seulement de ces objets étaient d'origine locale (les hauts plateaux mexicains). Les quatre cinquièmes venaient de régions plus lointaines et devaient représenter le tribut des peuples conquis : objets de céramique, de pierre, de corail, dont certains viennent des côtes du golfe, d'autres des provinces du Pacifique.

Cette pyramide, comme bien d'autres, a fait l'objet d'agrandissements successifs ; la fouille permet de retrouver tous les états antérieurs du monument, jusqu'à sa première construction au xive siècle. La restauration est prévue ; elle se fera avec la grande prudence qui est aujourd'hui de règle. Le monument ne dépassera pas la hauteur où l'ont laissé ses destructeurs.

Le projet a nécessité des moyens considérables. Il a entraîné la décision de détruire tout le quartier de Mexico bâti au-dessus de la pyramide. Ce quartier sera reconstruit et remodelé en fonction du plus grand des édifices religieux des Aztèques.

Égyptologie

Une vieille dame qui cherche, et peut-être trouve, une seconde jeunesse : telle est apparue l'égyptologie à Grenoble, lors du Congrès international des égyptologues (septembre 1979).

Pour la Basse- et la Moyenne-Égypte, le travail à faire demeure considérable si l'on veut atteindre une connaissance archéologique honorable de cette moitié du pays. Le site de Memphis, qui fut longtemps une capitale et demeura presque jusqu'à notre ère le centre vital de l'Égypte ancienne, reste pratiquement inconnu. Or, il est de plus en plus dévoré par l'extension de la gigantesque capitale actuelle qu'est Le Caire.

Premières dynasties

Les égyptologues ont redécouvert le delta du Nil en reprenant et contrôlant des fouilles anciennes, en établissant des stratigraphies. L'Autrichien Manfred Bietak a trouvé à Tell el-Dabba, dans le nord-est du Delta, des restes qui doivent être ceux de la capitale que se fit construire le célèbre Ramsès II : Pi-Ramsès, dont l'emplacement demeurait jusqu'ici incertain. Sous ces vestiges s'en trouvent d'autres qui semblent avoir appartenu à une autre capitale, bien antérieure : Avaris, celle des rois d'origine asiatique qui s'emparèrent de l'Égypte vers le xviiie siècle avant notre ère.

La mission française dirigée par Jean Yoyotte et Philippe Brissaud a repris l'étude du grand site de Tanis, qui lui aussi fut une capitale. On a dégagé en grande partie les bords du lac sacré, mis au jour les restes de nombreux bâtiments en briques crues (négligés par les anciens fouilleurs). Enfin, on s'interroge sur la signification d'une énorme masse de débris et de déchets découverts sous les fondations d'un pylône (massif d'entrée d'un temple) ; car cela paraît en opposition avec toutes les règles, les temples devant se fonder sur un sol pur.