Ce plan concerne particulièrement les usines de fluor de PUK. Dans plusieurs régions, les agriculteurs se plaignent des gros dégâts provoqués dans leurs exploitations par les émanations de fluor. En juillet, PUK avait dû consentir à augmenter les indemnités versées à ces agriculteurs près de Lannemezan.

Nucléaire

Au cours de l'année, on enregistre une multiplication des actions intentées en justice à l'encontre d'industriels dont les installations provoquent des nuisances pour l'environnement. En Allemagne, le 14 mars 1977, un tribunal de Fribourg interdit la construction de la centrale nucléaire de Wyhl, considérant, après audition d'une quarantaine d'experts, que toutes les exigences de sécurité ne sont pas réunies. Ce jugement est considéré comme une grande victoire par ceux qui, dans le monde entier, font de l'opposition à l'électronucléaire la pierre de touche de la défense de l'environnement.

En mars, la Fédération française des sociétés de protection de la nature lance une offensive générale, en déposant vingt-six recours devant les tribunaux administratifs et le Conseil d'État contre les centrales nucléaires en construction ou en projet, c'est-à-dire l'ensemble du programme nucléaire français. Mais, le 28 avril, les écologistes normands, se battant en ordre dispersé, essuient un échec devant le tribunal de grande instance de Cherbourg, qui déclare irrecevable leur action en référé tendant à faire arrêter la construction de la centrale de Flamanville.

Barrages

Les défenseurs de la nature et du cadre de vie s'en prennent aussi à de grands projets dont ils redoutent les conséquences néfastes pour l'équilibre écologique des régions concernées. C'est le cas pour le canal Rhin-Rhône entre l'Alsace et la Saône, pour la nouvelle liaison Paris-Lyon destinée à accueillir les futurs trains à grande vitesse, et pour le barrage de Naussac, en Lozère, surtout contesté par les agriculteurs de la région.

Ce barrage, établi sur un affluent de l'Allier, doit contribuer à régulariser le cours de la Loire. Ceux qui, au nom de la sauvegarde des équilibres écologiques, s'opposent à la construction de barrages-réservoirs sont souvent les mêmes qui soulignent la nécessité de préserver des réserves d'eau potable. Or la sécheresse de l'été 1976 a prouvé, selon beaucoup d'experts, l'utilité des barrages-réservoirs, qui permettent d'éviter les crues en hiver et d'assurer un débit minimal en période de sèche.

À la suite de la sécheresse, l'agence de bassin Artois-Picardie lance, durant l'hiver, une grande campagne d'information destinée à sensibiliser le public, et surtout les enfants, à la nécessité de préserver la qualité de l'eau. Dans cette région, la diminution des réserves d'eau douce est d'autant plus grave que nombre d'entre elles sont polluées par des effluents industriels. Les pouvoirs publics multiplient les mesures contre cette pollution. Ils organisent aussi des campagnes de nettoyage des rivières. Après le Lot, la Dordogne est ainsi, en 1977, l'objet d'une opération rivière propre.

Au plan mondial, la Conférence des Nations Unies pour l'eau, réunie à Mar del Plata (Argentine), du 15 au 25 mars, insiste sur la nécessité d'une coopération internationale pour lutter contre la pénurie d'eau potable menaçant certaines régions comme pour prévenir les inondations et les autres catastrophes naturelles provoquées par l'eau.

Bruit

La lutte contre le bruit reste aussi une importante préoccupation pour les régions urbaines ou industrielles. En France, un comité interministériel, réuni le 22 décembre 1976, arrête vingt mesures destinées à réduire ce type de nuisance contre lequel beaucoup de responsables admettent qu'on reste trop impuissant. Les efforts porteront simultanément sur le bruit des véhicules et des avions, sur celui des appareils d'usage courant et sur l'isolation thermique des logements. L'association des riverains de l'aéroport de Roissy, en procès avec Air France et d'autres compagnies aériennes, est la seule organisation française qui soutienne les riverains de l'aéroport de New York hostiles à l'atterrissage de Concorde.

Littoral

La protection des côtes commence par celle du large. Elle est liée à l'extension de la zone d'intérêt économique : pour la France, le décret du 12 février 1977 porte les limites de cette zone à 200 milles nautiques.