Dans le traitement des tumeurs cancéreuses par implantation d'une source de neutrons, il agit beaucoup plus sélectivement que les isotopes radioactifs utilisés jusqu'ici. En octobre 1976, une source de californium a été utilisée pour la première fois à l'Institut Gustave-Roussy de Villejuif.

Prix

Le californium est sans doute le plus cher de tous les métaux : fin 1976, il valait dix millions de dollars le gramme. Il en existait dans le monde entier environ deux grammes. Mais un milligramme de cet isotope émet près de 2 milliards et demi de neutrons par seconde... Les principaux pays producteurs sont les États-Unis et l'Union soviétique. Quant aux physiciens français, ils ont isolé leurs premiers microgrammes de californium 252 en 1976, en irradiant du plutonium dans la pile Osiris de Saclay.

Vie

Biologie

Carte génétique de l'homme, cellules hybrides et gènes artificiels

Plusieurs succès spectaculaires jalonnent le progrès des recherches en biologie moléculaire et en génétique. Ils sont dus, pour une large part, aux techniques récentes d'hybridation cellulaire et de transfert de gènes, dont certains aspects avaient suscité des inquiétudes (Journal de l'année 1974-75 et 1975-76).

Les réalisations en cours n'ont pas pour objet la création de lignées vivantes nouvelles : elles visent à élucider les mécanismes par lesquels le programme héréditaire se réalise dans la cellule. On ne peut cependant exclure qu'elles trouvent, dans un avenir plus ou moins éloigné, des applications pratiques, dont certaines s'annoncent très surprenantes.

Hybridation

L'attribution d'un gène à un chromosome déterminé, chez l'homme, s'est d'abord effectuée en observant les accidents héréditaires ou en suivant dans une famille, à travers plusieurs générations, la transmission de caractères tels que l'hémophilie ou le daltonisme. L'expérimentation était impossible et les informations recueillies restaient très limitées. L'établissement de la carte génétique de l'homme entre maintenant dans une phase nouvelle grâce aux perfectionnements de la fusion cellulaire contrôlée.

Connue depuis une quinzaine d'années, la fusion cellulaire avait d'abord été pratiquée sur des cellules somatiques provenant de deux individus de la même espèce. (La souris est le matériel généralement utilisé.) Puis, on a réussi à fusionner des cellules humaines avec des cellules de souris. La fusion est déclenchée par un virus, préalablement rendu inoffensif pour les cellules. La culture est placée dans un milieu spécial qui permet aux cellules hybrides de pousser, tout en tuant les cellules parentales non fusionnées. On peut ainsi cultiver, à partir d'une cellule hybride, un clone, c'est-à-dire une population nombreuse descendant d'une cellule unique.

Localisation

Au départ, les hybrides possèdent la totalité du double stock chromosomique. Mais leurs descendants perdent progressivement certains chromosomes. Chez les hybrides homme-souris, ce sont les chromosomes humains qui ont tendance à s'effacer. Or, le milieu de culture contient des substances nutritives dont l'assimilation requiert la synthèse, dans la cellule, d'enzymes spécifiques, en l'absence desquelles le milieu devient même toxique pour la cellule déficiente. Quand, d'une génération à l'autre, des cellules arrivent à perdre un chromosome porteur d'un gène commandant la synthèse d'une telle enzyme, elles périssent. Comme on sait identifier le chromosome manquant, on en déduit que c'est lui qui porte normalement le gène concerné.

Appliquée à des centaines de lignées hybrides diverses et utilisant de récentes innovations en microscopie et en analyse biochimique, cette méthode a permis non seulement d'identifier, dans le génome humain, les chromosomes porteurs de certains gènes, mais encore, dans beaucoup de cas, de localiser ces gènes sur le chromosome. Un recensement publié en juillet-août 1976, à partir des résultats obtenus dans plusieurs laboratoires, fait état d'une centaine de gènes répartis entre les 22 chromosomes non sexuels plus les chromosomes X et Y. D'ores et déjà, les résultats obtenus par analyse des cellules hybrides surpassent en nombre ceux qui avaient été laborieusement accumulés par des observations familiales. Le nombre de gènes dans l'espèce humaine étant de l'ordre du million, on est encore loin d'en dresser un inventaire topographique complet ! Du moins a-t-on trouvé une voie où les progrès pourraient être rapides.

Interféron

Les techniques de culture de cellules hybrides ont permis de débrouiller les mécanismes grâce auxquels un organisme infecté par un virus est protégé par une glycoprotéine spéciale, l'interféron. Les tests ont utilisé le fait que l'interféron d'une espèce ne protège que les cellules de cette espèce. On a ainsi trouvé que, chez l'homme, les gènes responsables de la production d'interféron dans les cellules infectées sont situés sur les chromosomes 2 et 5.