À la suite de l'affaire Burt, la revue britannique New Scientist a lancé une enquête auprès des scientifiques pour savoir s'ils connaissaient d'autres tromperies intentionnelles. Près de deux cents cas ont été signalés... Lorsque des incohérences étranges avait été, pour la première fois, dénoncées dans les publications de Burt, Jensen les avait attribuées à la fatigue d'un homme vieillissant et avait maintenu que l'ensemble de ces recherches restait valable. Telle avait été aussi la réaction du parapsychologue Joseph Rhine, quand son collaborateur Walter Levy fut convaincu de fraude (Journal de l'année 1974-75).

Techniques

Énergie

Les énergies nouvelles se hâtent avec lenteur

En plus de l'énergie nucléaire de fission, on considère généralement trois autres types d'énergies nouvelles susceptibles de satisfaire aux besoins énergétiques de l'humanité à long terme : l'énergie solaire (la plus prometteuse peut-être), la fusion thermonucléaire et l'énergie géothermique. Ces énergies sont très différentes entre elles, et par leurs principes et par leur potentiel de développement.

Solaire

Illimitée, inépuisable, presque partout disponible, mais intermittente et peu concentrée, l'énergie solaire est de plus en plus considérée comme l'énergie ultime de l'humanité de demain ou d'après-demain. Parmi ses nombreux avantages, un des plus importants est lié à la multiplicité des procédés de captation : par l'intermédiaire de l'énergie du vent, par bioconversion (de l'agriculture à une héliobiochimie), par le gradient thermique des océans, par conversion photovoltaïque, par conversion héliothermodynamique, ou directement (pour le chauffage et la réfrigération des bâtiments).

Pour chacune de ces filières, de nombreuses variantes sont étudiées un peu partout dans le monde. Pour la plupart, ces recherches en sont au stade du laboratoire. Mais quelques-unes, stimulées par la montée continue des prix du pétrole et des ressources énergétiques classiques, tentent une percée.

On considère généralement que le chauffage des bâtiments (ou leur refroidissement éventuel) est sur le point de devenir économique, et le sera sûrement s'il bénéficie de quelques avantages fiscaux et d'une production standardisée. Actuellement, les réalisations se comptent dans le monde par centaines (mais la plupart sur mesure). Dans son discours du 18 avril 1977, le président Carter a fixé comme objectif à la nation américaine pour 1985 d'avoir 2,5 millions d'habitations (un marché de 3 à 5 milliards de dollars) partiellement chauffées et alimentées en eau chaude solaire. En France, un pourcentage de l'ordre de 1 % de la consommation énergétique de 1985 devrait être couvert par le solaire. Certaines réalisations ont été lancées, telles les maisons solaires du Havre et l'opération d'Aramon (mi-1976) près de Beaucaire (Gard), où EDF expérimente un chauffage solaire partiel associé à un chauffage électrique dans cinq villas et un chauffage solaire intégral pour trois maisons individuelles.

La deuxième application proche de la phase industrielle (en cas de succès des prototypes) est la production d'électricité par voie thermodynamique. Dans sa refonte du budget de l'ERDA (Energy Research and Development Administration) en 1977, le président Carter a placé cette application en deuxième place dans son programme solaire, après le chauffage et le conditionnement des locaux. En France, une première petite centrale expérimentale a démarré début 1977 à Odeillo, dans les Pyrénées, près du célèbre four solaire. Réalisée par le CNRS et EDF, d'une puissance de 64 kW et de rendement 8 %, elle est surtout intéressante par sa valeur de démonstration. Un projet plus important est maintenant bien avancé : c'est le THEM (termo-hélio-électrique-mégawatt) du CNRS et d'EDF, du type champ d'héliostats orientables et tour supportant une chaudière. Il devrait atteindre 10 MWé en 1982 (premier module de 3,5 MWé en 1980).

Les études se poursuivent sur la conversion photovoltaïque, avec le bon espoir d'abaisser les prix de revient des cellules à silicium par des techniques de fabrication continue, ou en recourant à d'autres composants comme le sulfure de cadmium.

Fusion

La possibilité d'utiliser les réactions thermonucléaires (fusion des noyaux légers) comme source d'énergie n'est toujours pas démontrée, mais les scientifiques restent confiants et continuent à réclamer des machines de plus en plus grandes. Les plus grands appareils en fonctionnement, tels le PLT (Princeton Large Torus) américain ou le Tokamak-T-10 soviétique, ont mis en évidence une amélioration des paramètres des plasmas et des taux de confinement (40-60 msec), en accord avec les lois théoriques ; d'autres expériences ont donné des résultats satisfaisants à des densités relativement élevées.