Pratiquement partout, dans tous les secteurs, à tous les niveaux d'activité, les femmes sont pénalisées par rapport aux hommes. En France, la loi du 22 décembre 1972 réaffirme l'égalité des rémunérations et interdit toute discrimination à l'embauche. Les inégalités demeurent cependant.

Disparités

Une enquête de l'INSEE (1971) tente de chiffrer les différences de salaire. Par catégorie socioprofessionnelle, l'écart moyen entre salaires masculin et féminin se situe autour de 33,7 %. Plus important chez les ouvriers (30,6 %), moins chez les employés (23 %), l'écart s'accroît avec la hiérarchie (35,1 %) chez les cadres supérieurs.

Plusieurs facteurs expliquent ces disparités, qui augmentent encore selon les secteurs d'activité comme le démontre le tableau de la page suivante. Plus une branche se féminise, moins le salaire y est élevé. L'industrie du textile (en difficulté depuis plusieurs années) est, sur ce point, un exemple remarquable. D'une part, les femmes y occupent en majorité des emplois d'ouvrières non qualifiées ; d'autre part, elles sont les victimes désignées de la loi de l'offre et de la demande.

Mais si le manque de qualification est, pour les femmes, l'obstacle majeur à la promotion, il n'explique pas tout. À qualification égale, des différences subsistent. Hommes et femmes sont généralement employés à des postes différents. Il en résulte, dans les faits, une notion de métiers masculins et métiers féminins difficilement comparable. La rupture de carrière, constatée dans la pyramide des âges et du travail, est elle aussi une des causes des inégalités. Les femmes sont moins nombreuses que les hommes à bénéficier des primes d'ancienneté ; de plus, en raison de leurs charges familiales, elles hésitent à accomplir des heures supplémentaires.

Les défauts, vrais ou faux, aggravent encore ces différences. Il s'agit là d'une discrimination plus subtile, difficilement discernable. Instabilité, absentéisme, risques de maternité sont les arguments les plus communément avancés pour justifier les inégalités qui permettent de maintenir les femmes dans des postes subalternes.

Écart des salaires par branche d'activité

Quelques dates repères

À l'étranger

Algérie

La femme mariée est libre d'administrer et de disposer de ses biens. La notion de l'homme chef de famille subsiste. Mariage : autorisation du père ou du tuteur, même si la femme est majeure. Exercice d'une profession : autorisation maritale.

Belgique

Décembre 1974 : la puissance paternelle est étendue à la mère ; égalité pénale devant l'adultère. En préparation, une réforme du régime matrimonial pour l'égalité en matière de gestion du patrimoine.

Grande-Bretagne

1970 : Equal Pay Act ou loi sur l'égalité des salaires. Elle entre en vigueur le 29 décembre 1975.

1974 : abolition de la loi protectrice sur le travail (mais le travail dans les mines ou dans les carrières reste interdit aux femmes).

Égalité des époux devant la loi. Pour l'adoption d'un enfant : même droit que les hommes, avec un avantage sur eux : une femme seule peut adopter un garçon ou une fille ; un homme seul n'a pas le droit d'adopter une fille.

Divorce : égalité devant la loi.

1975 : mesures envisagées pour supprimer quelques discriminations. Les femmes mariées pourront, au même titre que leur conjoint et sans leur autorisation, signer toutes sortes de contrats.

RFA

1949 : égalité entre hommes et femmes.

1957 : loi sur l'émancipation de la femme mariée.

20 décembre 1974 : les enfants de mère allemande et de père étranger ont la nationalité allemande.

1975 : le nom de famille peut être soit celui du mari, soit celui de la femme, ou encore celui des deux conjoints.

USA

1961 : première commission sur les droits de la femme, créée par John Kennedy.

1963 : égalité des salaires entre hommes et femmes (cependant, des différences demeurent, comme partout).

1967 : la police fédérale est seule compétente pour garantir et préserver les droits des femmes et leur égalité avec les hommes. Les lois fédérales s'opposent souvent aux lois des États, par exemple, le crime passionnel est moins lourdement sanctionné pour l'homme que pour la femme. La loi de 1972, Equal Rights Amendment (ERA), votée parle Congrès, n'a pas reçu l'approbation de suffisamment d'États pour être intégrée à la Constitution.

Suède

1966 : abolition des mesures protectrices du travail. La femme mariée peut choisir une imposition séparée de celle de son mari. Avantages fiscaux aux entreprises qui favorisent le travail féminin à temps partiel, ou qui acceptent d'engager des femmes à des postes généralement réservés aux hommes.